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Journal de Jules Renard de 1893-1898

Journal de Jules Renard de 1893-1898

Titel: Journal de Jules Renard de 1893-1898 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jules Renard
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envie de pleurer.
Le faucheur, jaloux parce que la presse ne s'occupe que du geste du semeur.
Je veux du lyrisme clair, et sobre.
- On ne fait jamais ce qu'on veut.
- Heureusement !
Le bois aux mille pieds.
A Corbigny, il n'y a qu'un rentier, et il est socialiste.
J'ai hérité de mon père l'habitude de frapper de petits coups sur le baromètre. Et nous parlons, lui et moi, de sa femme.
J'ai beaucoup d'admiration pour Augier, mais j'ignore si elle résisterait à une première lecture.
Pourquoi ce jonc remue-t-il seul ?
    Toutes les maisons descendent boire à la rivière. Le village est au bord de l'eau comme un troupeau de bêtes énormes. Le clocher les mène, et le village respire. L'eau qu'on n'avait pas vue de la journée miroitait au soleil couchant. Il soupirait par toutes ses fenêtres. Il se rafraîchissait.
Ma bonté est un clair de lune qui ne réchauffe pas.
Le cochon avec sa casquette toujours sur les yeux.
Ils brûlent leur maison pour avoir enfin un peu d'argent. Ils profitent des beaux jours d'été. En attendant qu'elle soit reconstruite, ils peuvent coucher à la belle étoile.
Entre le berger et son chien, il n'y a qu'une différence d'humanité, que sauterait une puce.
Je suis la sentinelle de la lune.
Je me laboure avec ma plume.
Montaigne, c'est tout de même un peu traînard.
Rien de plus haineux, peut-être, que deux rivaux en bonté.
La lune honteuse en plein jour.
On ne voit presque plus. La vie est toute dans les brumes.
L'âme d'un chasseur est une carnassière de ridicules et de sottises.
Quelquefois, le chasseur dit : « Pauvres bêtes ! » C'est quand il a tué tout son saoul.
    Moi et toi, cochon, nous ne serons estimés qu'après notre mort.
De là à croire que la mouche qui nous pique le front pendant notre sommeil est envoyée par Dieu lui-même pour nous réveiller de notre paresse, il n'y a pas loin.
Il ne porte la blouse que le Dimanche. Il garde ses vaches, en paletot. En semaine, il porte des bras de chemise.
Une vie heureuse, teintée de désespoir, c'est la mienne.
Mes frissons de folie.
Ma stupeur en découvrant mon pays.
A qui revient de voyage je fais une telle tête qu'il n'a plus envie de me dire que telle chose lui advint.
- Tout est dit.
- Oui, mais on le dit trop.
Pigeons. Leur vol fait le bruit d'un rire étouffé de jeunes filles, de nonnes au couvent.
Hirondelles. Leur gracieux désordre sur le toit. Pas un sentier de l'air qu'elles ne suivent.
Chaque fleur attire sa mouche.
Seules, les fumées savent qu'il y a du vent.
Les villages qui n'ont pas peur de dormir dans une nuit toute noire. Comme les gamins, j'ai toujours envie de me demander à sortir.
Je marche sur la terre et sous les étoiles, entre la réalité et le rêve.
    Le ridicule ne tue pas la pitié.
La Loire, un grand fleuve de sable quelquefois mouillé.
C'est un mauvais travail que celui qu'on fait pour n'avoir plus à travailler.
« On ne fait pas ce qu'on veut », dit-on souvent. C'est « On ne fait pas ce qu'on peut », qu'on devrait dire.
La morale est dans les faits, pas dans les sentiments. Si je soigne bien mon père, je peux m'amuser à désirer sa mort.
Le chasseur tue toujours par adresse. De ses explications il résulte que c'est aussi par adresse qu'il manque.
- On ne peut pas vous refuser ça, dit-elle.
La lune n'a pas fermé l'oeil cette nuit.
Si la vérité est au fond du puits, je me jetterai dans le puits.
Nuages : les descentes de lit de la lune.
L'important, ce n'est pas de faire des vers au clair de lune : c'est de les faire bons.
Il faut tout dire : le travail donne une satisfaction un peu béate. Il y a dans la paresse un état d'inquiétude qui n'est pas vulgaire, et auquel l'esprit doit peut-être ses plus fines trouvailles.
    Comme un homme qui a pris une bonne résolution, et qui se repose avant de ne pas l'exécuter.
Leur vie : un cochon de cent francs, et du café trois fois par semaine.
Si je supprimais toute cette misère de pauvres gens, je tuerais tout ce qui attendrit mon coeur de poëte.
Le sourd-muet grognait par gestes.
Le matin, chaque grande herbe porte une toile d'araignée comme une petite voile. Le soleil paraît, et tout sombre.
Je n'ai jamais regardé un tableau. Je ne m'en vante pas. Je le fais quand même un peu exprès. Je me limite le plus que je peux, sourd à la musique, aveugle à la peinture. Je crois que nous naissons tous avec un génie diffus dont il faut savoir se débarrasser. Rien n'est plus facile, je pense, que d'être connaisseur dans tous les

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