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Julie et Salaberry

Julie et Salaberry

Titel: Julie et Salaberry Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Louise Chevrier
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nom.
    Il attacha son cheval avant de se diriger vers la maison dont la façade s’ornait d’une galerie et toqua à la porte. Une servante lui répondit. La fille n’était pas laide, mais plus très jeune. C’était une bonne chose, car il ne serait pas tenté par elle lorsqu’il deviendrait l’amant de sa maîtresse.
    â€” Le capitaine de Rouville souhaite adresser ses compliments à madame, déclara-t-il en entrant.
    Chose rare dans ce type de maison, la porte d’entrée donnait sur un vestibule fermé comportant une patère, un porte-canne et un petit guéridon. Au fond, une deuxième porte donnait accès à un genre de salon. Ovide posa son chapeau sur le guéridon et, tout naturellement, voulut franchir la porte qui menait au salon. Mais la servante l’en empêcha.
    â€” Vous n’avez pas rendez-vous, monsieur, dit-elle avec un regard droit qui frôlait l’insolence, comme si elle était son égale.
    â€” Ta maîtresse te jettera à la rue si elle apprend que tu ne m’as pas laissé entrer, fit-il en la rabrouant.
    Et il força la porte, se retrouvant enfin dans le salon. Curieusement, la servante fit comme si rien ne s’était passé.
    â€” Très bien, monsieur, si vous voulez bien attendre un instant.
    Â«Voilà! Rien de plus facile que de remettre les basses classes à leur place», fanfaronna Ovide. Il s’attendait à voir reparaître la servante, qui le conduirait auprès de sa maîtresse, ou mieux, madame de Beaumont viendrait elle-même et s’empresserait de l’inviter à s’asseoir.
    Ã€ sa grande surprise, ce fut plutôt un grand gaillard noir qui se présenta. «Tiens, tiens, madame de Beaumont possède un esclave», se dit-il. Évidemment, ce n’était pas criminel, et chez lui, Joseph était la propriété personnelle de sa mère. Mais de la part d’une femme aussi indépendante que Louise de Beaumont, et de qui on s’attendait à des idées antiesclavagistes, c’était surprenant. «Un héritage de son défunt mari, sans doute», se dit Ovide.
    â€” Merci, mon brave. Ta maîtresse m’attend, sans doute?
    â€” Madame de Beaumont ne se rappelle pas vous avoir invité, déclara le géant, impassible. Et elle vous prie de quitter les lieux sur-le-champ, monsieur.
    â€” Tu n’as pas d’ordre à donner au capitaine de Rouville, insolent! Je te ferai fouetter, le nègre!
    Toujours imperturbable, le Noir s’avança d’un pas et se planta devant Ovide qui se retrouva devant une masse de nerfs et de muscles qui le dépassait d’un bon pied. Avec cet instinct propre aux couards, il comprit qu’il devait détaler avant que ce colosse ne le jette à la rue comme un malpropre.
    Il se retrouva à détacher son cheval, frustré. «Pour qui se prend-elle, cette putain?» Tout en maugréant, il flâna quand même dans les alentours de la propriété, comme s’il refusait de rendre les armes. Finalement, il allait talonner sa monture lorsqu’il reconnut sur le chemin, approchant à cheval de la maison, le notaire Boileau. Il se dissimula derrière un bosquet d’arbres.
    Â«Le misérable! L’impudent! Que fait-il là?»
    Ce qu’il faisait là n’était pas la bonne question. Ovide se demanda surtout depuis quand Boileau était l’amant de madame de Beaumont avant de repartir dans une galopade effrénée la rage au cœur.
    23 . Je prendrai la même chose. Quelle sorte de bières avez-vous?
    Â 

Chapitre 16
La surprise de Marguerite
    Marguerite Talham avait entrepris un grand ménage avec le retour du beau temps, profitant du fait que son époux le docteur était parti quelques jours à Belœil, ce dernier détestant les journées consacrées au branle-bas annuel qui visait à nettoyer la maison salie par l’enfermement des longs mois d’hiver. L’homme engagé avait démonté les encombrants tuyaux des poêles de chauffage. Charlotte était venue donner un coup de main et Marguerite en avait profité pour sortir les tapis de la chambre de compagnie afin de les faire battre par l’homme engagé. Lison avait lavé le plancher à grande eau.
    Charlotte faisait pour ainsi dire partie de la famille. Devenue madame Jean-Baptiste Ménard

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