Khadija

Muhammad : « Prépare-toi et trouve des compagnons plus valides que moi. Je voudrais le voir, oh oui ! Mais ton temps ira bien au-delà du mien. »
    Comme ces mots étaient faits pour elle !
    « Il faut bien que cela commence », disait son époux. Oui, tout allait être neuf. Le temps de Muhammad ibn `Abdallâh son bien-aimé allait être incomparable à tout autre. Un temps qui irait bien au-delà de celui de Khadija bint Khowaylid.
    Et qu'y avait-il à redire à cela ?
    Pour la première fois depuis des lunes elle était en paix avec elle-même et ne se trouvait plus fautive. Elle avait soutenu son époux afin qu'il devienne le puissant Ibn `Abdallâh de Mekka. Il l'était devenu. Et il l'avait abandonnée pour une grotte d'où il allait ouvrir le monde comme une porte s'ouvre sur un seuil ensoleillé.
    Elle avait lutté contre sa chair pour lui donner des fils. Mais des fils, les temps nouveaux lui en donnaient maintenant deux. Combien d'autres lui seraient promis ?
    Et n'avait-elle pas été assez forte pour que son époux vienne en courant se réfugier dans sa tunique quand la Haute Puissance de son Rabb s'était manifestée ?
    Que pouvait-elle faire de plus pour celui qu'elle avait choisi quand il était un homme de rien ?
    Dans le noir, elle eut un petit rire. Un rire de satisfaction, sans cet orgueil que Waraqà lui reprochait tant.
    À son côté, son époux mille fois aimé ne lui demanda pas pourquoi elle riait. D'une voix pleine de douceur et aussi chaude que leurs paumes liées, il dit :
    — Bien-aimée, tu m'as soulevé jusque-là où je devais être comme la mère porte le nouveau-né à son sein gorgé de lait.
    À peine les mots eurent-ils coulé en Khadija que la pointe de la douleur d'Al Qasim ouvrit ses reins et jaillit dans sa poitrine. Le temps d'un éclair, avant de perdre le souffle, elle vit miroiter la dague de Fatima. Bien sûr, que sa fille avait raison ! Les temps nouveaux seraient aussi le temps des dagues.
    Puis la douleur de quitter le monde de son époux l'incendia, et le temps de Khadija bint Khowaylid s'acheva.
     
    Bientôt viendrait le temps de Fatima.

Personnages
    Du côté de Khadija bint Khowaylid. Clan des Khowaylid
    Omm Saada : mère de Khadija.
    Abu Assad : grand-oncle de Khadija. Patriarche du clan.
    Âmmar al Khattab : époux défunt de Khadija.
    Muhavija bint Assad al Qoraych : cousine de Khadija.
    Waraqà ibn Nawfal : cousin de Khadija, sage et lettré.
    Barrira bint Judhaz : nourrice.
    Ashemou bint Shir al Dhat, dite Ashemou de Loin : jeune esclave.
    Abdonaï : esclave perse affranchi, intendant et homme de confiance de Khadija.
     
    Du côté de Muhammad ibn `Abdallâh. Clan des Hashim
    Abu Talib : père adoptif et oncle de Muhammad. Chef du clan des Abd al Muttalib.
    Kawla bint Hakim : jeune tante de Muhammad.
     
    Enfants de Khadija et Muhammad
    Zaynab : la fille aînée.
    Ruqalya, « Celle qui se tient en haut » : la deuxième fille.
    Al Qasim, « Celui qui partage » : l'unique fils.
    Omm Kulthum, « Petite Mère Joufflue » : la troisième fille.
    Fatima Zahra : la dernière-née.
    Enfant adopté : Zayd ibn Hârita al Kalb : jeune esclave du pays de Kalb qui sera adopté comme fils par Muhammad ibn `Abdallâh.
     
    Compagnons et alliés
    Abu Nurbel al Illih ibn Hamda : marchand allié à Khadija bint Khowaylid.
    Lâhla bint Salîh : cousine lointaine et de condition modeste d'Abu Nurbel. Amante de Muhammad avant son mariage avec Khadija.
    Abu Bakr al Siddîq : un des cousins d'Abu Nurbel. Ami et compagnon de route de Muhammad ibn `Abdallâh.
    Al Sa'ib ibn Abid : marchand allié à Khadija bint Khowaylid.
    Bilâl : esclave éthiopien tout dévoué à Muhammad.
     
    Ennemis
    Abu Sofyan al Çakhr.
    Yâkût al Makhr : mercenaire.
    Abu Lahab.
     
 
Clans liés aux clans de
Khadija (Khowaylid)
et de Muhammad (Hashim)
 
Clans liés au clan
d'Abu Sofyan (Al Çakhr)
 
Al Khattab
 
Banu Ommaya
 
Al Qoraych
 
Abd Harb
 
Abd al Muttalib
 
Abd Kilab
 
Banu `Awâmm
 
Abd Sham
 
Banu Assad
 
 
Assad
 
 
Makhzum
 
Banu Makhzum
 
Abd Manâf

Remerciements
    Merci à Clara Halter de n'avoir à aucun moment relâché son regard critique sur ce récit qui l'a apparemment passionné.