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la Bible au Féminin 03 Lilah

la Bible au Féminin 03 Lilah

Titel: la Bible au Féminin 03 Lilah Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Halter,Marek
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plus, les épouses, les mères, les sœurs et les filles violées…
    Et ainsi de suite, jusqu’à ce que la raison de tout ce tintamarre sorte enfin de la bouche de l’un d’eux.
    — Pourquoi n’as-tu pas demandé une escorte armée à Artaxerxès, puisqu’il était prêt à te l’accorder ? Pourquoi n’en demandes-tu pas une au satrape de Babylone ? La lettre d’Artaxerxès t’en donne le droit.
    Ezra s’agaça. Il répondit qu’Abraham et Moïse n’avaient pas eu d’escorte armée pour traverser leur désert.
    Shérévyah et l’un de ses frères, Guershom, eurent tôt fait de montrer qu’ils n’étaient pas ignorants des Écritures de la Loi. Moïse lui-même avait possédé une armée, assurèrent-ils. Josué et le fils d’Aaron, leur ancêtre comme celui d’Ezra, étaient de grands soldats.
    Le soir, Ezra est venu me trouver en tremblant de rage. Depuis l’affaire du jeûne, il ne m’avait demandé aucun conseil. D’ailleurs, en la circonstance, il ne m’en demandait pas, simplement il voulait, sans le savoir, que je le caresse un peu avec des paroles sinon pour de bon, tant la colère lui durcissait la nuque. Je lui offris de partager mon repas, mais de nouveau il refusa de manger.
    Je lui dis en souriant, pour l’apaiser :
    — Il n’y a rien là de bien neuf. Il faut seulement leur répéter ce qui est, jusqu’à ce que la confiance vienne. Combien de fois Tsippora a-t-elle dû demander à son époux Moïse de retourner en Égypte pour se dresser devant Pharaon avant qu’il n’acceptât ? Il avait peur. Il ne s’en sentait pas capable. Lui, pourtant, c’était Moïse.
    Ezra a compris ce que je voulais dire. Éclairé par des torches, il est monté sur un chariot. Sa voix a grondé et porté avec tant de force qu’une bonne partie de l’immense camp l’a entendue.
    — Je sais ce que vous craignez : qu’on nous dépèce durant notre route. Vous me demandez pourquoi je n’ai pas réclamé d’escorte à Artaxerxès pour nous protéger. Ma réponse est simple : j’en aurais honte. J’en éprouverais tant de honte, pour moi comme pour vous, que je n’oserais plus bouger un orteil. Est-ce vers le Roi des rois, le maître des Perses, que vous vous retournez quand vous avez peur ? Est-ce avec cette confiance que vous voulez me suivre ? Si c’est le cas, je vous le dis tout net : vous pouvez rester ici, et moi, j’irai seul. Une escorte armée ? Quand nous marchons vers le Seigneur Yhwh ? Quand nous marchons vers Son Temple et que nous voulons vivre dans Sa Loi ? Qui êtes-vous ? Où sont les fils d’Israël ? Où sont ceux à qui Yhwh a dit un jour : « Je fais alliance avec toi » ? Demain, nous plierons nos tentes. Nous avancerons avec nos chariots pleins. Avec l’or pour le Temple. Avec la nourriture. Avec les femmes, les enfants, le bétail, et nous irons en Judée sous la garde de Yhwh. La première des paroles qui doit entrer dans vos cœurs, c’est que la main de notre Dieu nous protège, tandis qu’elle s’abat, pleine de force et de colère, sur ceux qui L’abandonnent. Si vous voulez craindre, craignez l’Éternel ! Car, c’est sûr, vous n’êtes pas encore dignes de Sa justice.
    Ainsi, à l’aube suivante, dans le bruit d’une cohorte de vingt mille, nous nous éloignâmes des remparts de Babylone.
    Étrangement, plus nous nous écartions plus les murailles de la ville me paraissaient éclatantes. Dans la brume laiteuse d’avant le plein jour, les escaliers et les jardins de la ziggourat semblaient s’avancer pour de bon dans le ciel. Si haut, si haut que son sommet s’y effaçait.
    Puis elle disparut derrière une colline de poussière grise.
    Et comme tout me ramenait à la pensée de ton visage, Antinoès, de voir Babylone qui s’effaçait ainsi, si totalement et si simplement, ce fut encore un peu plus comme si je te perdais.
    Antinoès, mon bien-aimé.
    Jamais encore je n’avais songé que de murmurer ces mots pouvait aider à glisser d’un jour à l’autre.
    Je les murmurai comme sans doute Ezra aurait aimé que je murmure les lois qu’il nous enseignait, parfois, au bivouac, lorsqu’il nous accordait quelques heures de repos.
    C’est aussi en cette période que m’est venu, plusieurs nuits de suite, un rêve plaisant et qui t’aurait amusé. Je me voyais dans notre caravane tout à fait comme elle était. Sogdiam venait un soir me chercher avec une mine mystérieuse. Il me conduisait à l’écart de la colonne,

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