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La bonne guerre

La bonne guerre

Titel: La bonne guerre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Studs Terkell
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de Vichy à
cette époque. Il est absolument étonnant de constater qu’en deux ans l’armée
américaine ait pu mettre sur pied une telle force d’invasion. Sur le bateau les
gars n’avaient aucune idée de l’endroit où on les emmenait. Le secret était
bien gardé ; personne d’entre nous n’était vraiment au courant. Je ne l’ai
su qu’une fois que nous étions en mer.
    Le bateau était plein de caisses d’armes que personne n’avait
encore jamais vues. (Il rit.) Des bazookas. Nous ne savions pas ce qu’étaient
des bazookas. En mer, nous n’avons pas été entraînés à leur maniement. Nous
ignorions presque tout de ces armes. Quand vous tirez, les particules de poudre
qui n’ont pas été consumées vous arrivent en pleine figure au moment où le
projectile est lancé. Le premier type qui en a utilisé un s’est retrouvé avec
le visage couvert de points rouges. (Il rit.) Nous avons découvert qu’il
fallait porter des lunettes et nous protéger le visage.
    Après quelques combats sporadiques les Français ont très
rapidement capitulé. Nous avons commencé un entraînement intensif, nous
demandant d’ailleurs pourquoi on ne nous envoyait pas en Tunisie. Un peu avant,
les forces américaines avaient livré de très durs combats à Kasserine. Et nous,
la meilleure division blindée du monde, nous étions là, à cinq cents kilomètres
de l’action, inutiles, pensions-nous, à attendre que les choses se passent. Nous
avons découvert plus tard que nous tenions le Maroc français en dehors la
guerre. En plus, nous étions une menace stratégique pour le Maroc espagnol, et
nous empêchions les nazis ou les Italiens de s’en servir comme base.
    Durant l’hiver nous sommes partis pour Oran et nous nous
sommes préparés pour l’invasion de la Sicile. Il y avait d’importantes
controverses entre Patton et Montgomery. Patton était le commandant de la Task
Force américaine. Les tanks n’étaient pas très maniables dans les montagnes du
centre de la Sicile, nous les avons donc contournées et nous avons pris Palerme
en quelques jours. Nous avons occupé la ville et nous y sommes restés jusqu’à
notre embarquement pour l’Angleterre en vue de l’invasion de la France.
    Nous avons débarqué au jour J plus 3. La tête de pont était
déjà solidement établie. Presque aussitôt les Allemands ont tenté une percée à
la jonction entre Utah et Omaha Beach. Sur l’élément le plus léger de notre
ligne. Nous avons combattu pendant plus d’un mois. Pendant toute notre campagne,
nous avons conservé les mêmes hommes. Ainsi ils ont acquis une certaine
expérience. Et ce n’est qu’à Berlin qu’on a commencé à libérer les soldats les
plus expérimentés.
    Malheureusement nous avons contourné Paris. (Il rit.) Nous
étions déçus qu’ils aient envoyé la 2 e DB française pour libérer
Paris à la place de la 2 e division blindée américaine. Si nous
étions entrés dans Paris, nos gars de la campagne auraient pu chanter :
« Qu’est-ce qu’on retourne faire dans notre ferme maintenant qu’on a vu
Paris ? » (Il rit.) Nous sommes passés tout à côté, puis nous
avons traversé le nord de la France jusqu’en Belgique, et la Belgique jusqu’en
Allemagne.
    Ma division devait occuper Berlin, juste au lendemain de la
capitulation allemande. C’est alors que nous avons pris conscience de la
perfidie des Russes. Quand nous traversions la France il n’y avait personne
pour nous arrêter. Nous avons avancé jusqu’à l’Elbe, certaines de nos troupes
ont même traversé, puis elles ont reçu l’ordre de faire demi-tour. Ensuite les
Russes sont arrivés.
    Nous devions traverser un pont pour atteindre la partie de
la ville que nous devions occuper. Il se trouvait en zone soviétique. À l’heure
dite, le jour fixé, nous avons démarré, et le pont avait été démoli sans
avertissement. Ils ont dit qu’il avait besoin de réparations. Ils y ont
travaillé toute la journée, et le lendemain matin nous étions prêts à partir, et
il avait de nouveau sauté. Ç’a duré comme ça pendant plusieurs jours. Finalement
nous avons décidé d’abandonner, de contourner le pont et d’entrer dans Berlin
par une autre route.
    En chemin nous avons rencontré des Soviétiques que nous
avons trouvés très sympathiques, mais nous avons été surpris de constater qu’outre
l’équipement américain qu’ils avaient, ils avaient aussi des pièces d’artillerie
tirées par des

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