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La campagne de Russie de 1812

La campagne de Russie de 1812

Titel: La campagne de Russie de 1812 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: André Castelot
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Or,
aujourd'hui, dès que Napoléon a foulé la terre
russe, leur opposition, les lutte contre l'envahisseur a été
totale. Ils n'hésiteront pas à employer la tactique de
la terre brûlée et à incendier leurs isbas et
toutes leurs récoltes. Bien plus, tels au même moment
les Espagnols, ils organiseront des embuscades afin d'assassiner les
maraudeurs, les soldats isolés ou les détachements de
fourrageurs. Dès que Moscou s'est trouvée occupée
par l'armée impériale, la résistance russe s'est
organisée.

    Le premier, Denis
Davydov appelle à insurrection. Le soldat Stepan Eremenko,
blessé à Smolensk, s'évade, prend la tête
d'une bande de trois cents paysans et commence une lutte de durs
harcèlements contre les Français. Par la suite, un
certain Samons réunira deux mille hommes qui lanceront contre
les occupants de véritables attaques.

    « Le 24
septembre, raconte Denis Davydov, nous attaquions devant la ville de
Viasma, mon cœur battait de joie lorsque je passai en revue mes
« régiments ». Avec cent trente
cavaliers, j'avais fait prisonniers trois cent soixante-dix hommes et
deux officiers, libéré deux cents des nôtres, et
m'étais emparé d'un fourgon de munitions et de dix
fourgons d'approvisionnement... » Le lendemain matin,
Davydov force deux cent soixante-dix soldats et leurs officiers à
déposer leurs armes. Après avoir fait une centaine de
morts, il parvient à s'emparer d'un convoi de vingt chariots
de vivres, et de douze fourgons de munitions destinés à
l'artillerie française.

    Lorsque
l'envahisseur, à la fin de 1812, sera anéanti –
le mot n'est pas excessif – bien des paysans espéreront
se voir accorder la liberté et l'abolition du servage. Ils se
trompaient et devront se contenter pour toute gratification de cette
phrase du tsar Alexandre dans son Manifeste : « Et que nos
fidèles paysans soient récompensés oar le
Seigneur. »

    L'attitude du
clergé est bien différente. Les popes ne font point de
résistance, car le principal demeure pour eux la liberté
du culte et particulièrement dans les gouvernements de
l'Ouest. On a même vu l'archevêque de Mohilev prêter
serment à la cathédrale et dans toutes les églises
de son diocèse au « Souverain tout-puissant, le
Grand Napoléon, empereur de France et roi d'Italie, et à
sa femme, l'impératrice et reine Marie-Louise ».

    *****

    Faut-il quitter
Moscou ? À cette question lancinante, Napoléon donne
pour l'instant une réponse négative.

    – Notre
départ paraîtrait une fuite qui aurait des répercussions
en Europe.

    Il l'explique :

    – Moscou
n'est pas une position militaire, c est une position politique, il
ne faut jamais battre en retraite et reconnaître ses propres
erreurs, cela vous fait perdre l'estime de tous ?

    Pourquoi quitter
l'ancienne capitale des tsars ? Le temps n'est-il pas encore doux ?
Il l'annoncera le vendredi 16 octobre à Marie-Louise : « C'est
une belle journée de Fontainebleau ». Certain de
ces compagnons s'étonne même : « Nous
jouissons d'un très beau temps d'automne », précise
Édouard Mounier, l'un des secrétaires de Napoléon
à sa femme, « sa chère Beauté »,
demeurant 15, rue d'Anjou-Saint-Honoré. Mais Mme Mounier ne
recevra jamais cette lettre qui l'aurait tranquillisée sur le
sort de son Édouard...

    L'Empereur
s'exclame en riant :

    – Voilà
un échantillon de ce terrible hiver de Russie dont M. de
Caulaincourt fait peur aux enfants !

    – La saison
est encore belle, Sire, réplique Caulaincourt, mais que
sera-ce dans quinze jours, dans un mois ?

    – Toutes les
rigueurs de l'hiver n'arrivent pas en vingt-quatre heures, s'exclame
l'Empereur.

    – Que Votre
Majesté ne s'y se point : l'hiver ici arrive comme une bombe.

    Souriant, Napoléon
se tourne vers Duroc :

    – Caulaincourt
se croit déjà gelé !

    Au cours d'une
promenade, on l'entend fredonner, en le regardant ironiquement : « À
beau mentir qui vient de loin ! »

    Pourtant,
Caulaincourt, ancien ambassadeur à Moscou, connaît bien
l'effroyable climat hivernal du pays. Aussi fait-il récolter
le maximum de choux et de pommes de terre et surtout de gerbes de
foin dans les villages entourant la grande ville. Car l'Empereur
affirme toujours qu'il compte hiverner à Moscou. S'agit-il
d'une comédie, comme le pense Caulaincourt ? En ce cas,
Napoléon voudrait donner le change à l'opinion et
« appuyer par l'annonce de cette décision les
ouvertures qu'il avait faites

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