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La campagne de Russie de 1812

La campagne de Russie de 1812

Titel: La campagne de Russie de 1812 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: André Castelot
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rivière, on distingue les feux
des bivouacs de l'armée russe. Il s'agit de la division
Tchuplitz, forte de six mille hommes... Assurément, comme le
dira Ségur : « Ils n'avaient attendu le jour que
pour mieux diriger leurs coups. Il parut : nous vîmes des feux
abandonnés, une rive déserte et, sur les hauteurs,
trente pièces d'artillerie en retraite. Un seul de leurs
boulets eût suffi pour anéantir l'unique planche de
salut qu'on allait jeter pour rejoindre les deux rives : mais cette
artillerie se reployait à mesure que la nôtre se mettait
en batterie. »

    À la
stupéfaction générale, les Russes, croyant à
une ruse, viennent, en effet, de lever le camp pour masser toutes
leurs forces en face de Borissov et, en aval, devant Oukcholda ! Les
Français poussent des cris de joie. Rapp et Oudinot courent
chez l'Empereur :

    – Sire,
l'armée russe vient de lever le camp et de quitter sa
position.

    – Ce n'est
pas possible !

    Napoléon
sort de son quartier général – la ferme
appartenant au prince Radziwill – et court à la rivière.
Il arrive juste à temps pour voir disparaître au loin la
queue de la colonne de Tchuplitz !

    – J'ai
trompé l'amiral !

    Tout à
l'heure, la capture d'un prisonnier permettra de constater que
Tchitchagov avait été berné au point de faire
replier les troupes de Tchuplitz et ne laisser qu'un seul observateur
face à Studianka, le futur général Ivan Arnoldi.
Il n'a avec lui qu'une batterie : « Quand j'aperçus
nettement qu'on s'était attaqué énergiquement à
la construction du pont, racontera-t-il, je pointai moi-même
mes canons pour voir ce que cela donnerait. Mais à peine
avions-nous tiré notre première salve que nous fîmes
salués d'une hauteur par une batterie de quarante canons
français. Je vis mes hommes et mes chevaux tomber dans un
tourbillon de poussière et je pus me convaincre qu'il n'y
avait aucune possibilité pour nous d'empêcher la
traversée par le tir de notre artillerie qui n'atteignait que
le milieu de la rivière, tandis que l'ennemi pouvait tirer sur
nous avec des canons d'un gros calibre, installés sur la
hauteur, en choisissant sa cible, comme s'il s'agissait d'un simple
fusil. »

    L'amiral avait
même été doublement trompé puisqu'on lui
avait sans doute rapporté que les Français s'agitaient
du côté de Studianka, mais il avait cru qu'il s'agissait
là d'une feinte destinée à le leurrer. C'est à
Borissov que le passage devait se faire. Et c'est devant le pont de
Borissov qu'il maintiendrait une force de vingt-cinq mille hommes !
Il ne voulait heureusement pas en démordre !

    Napoléon
doit absolument s'assurer de cette rive droite. Aussi ordonne-t-il à
cinquante cavaliers du 7e chasseur à de prendre chacun un
voltigeur en croupe et de traverser la Bérézina pour
seconder la brigade de Corbineau et y établir une tête
de pont. Malgré les glaçons qui ensanglantent le
poitrail et les flancs des chevaux, les chasseurs parviennent sur
l'autre berge. Après plusieurs voyages effectués, tant
à cheval qu'à bord de radeaux hâtivement
construits, quatre cents hommes occupent la rive opposée.

    Pendant ce temps,
au nord, sur la rive gauche, le corps du maréchal Victor
maintient toujours Wittgenstein à distance respectueuse. Quant
à Koutouzov, il paraît frappé de léthargie.
À la fureur de Wilson, il a abandonné toute poursuite
depuis quatre jours et ne semble nullement se rendre compte qu'en
fonçant vers la Bérézina, distante pour lui de
cent quinze kilomètres, il pourrait anéantir totalement
les forces napoléoniennes.

    Le jeudi 26, dans
la matinée, le premier pont est terminé, un pont sans
garde-fou et dont le tablier au ras de l'eau a été
recouvert d'une couche de fumier. Bien vite. le pont en partie
enfoncé oscille en tous sens. Cependant, rapidement, les neuf
mille trois cents hommes du corps d'Oudinot traversent la rivière.
Un autre passage – celui réservé aux canons et
aux charrois, il en restait encore... – sera achevé à
4 heures de l'après-midi. Mais, le soir même, les eaux
emportent une partie de l'ouvrage. Faber du Faure voit l'Empereur
« la sérénité sur le front, s'arrêter
au rivage, faire tous ses efforts pour ramener l'ordre dans cette
confusion et le calme dans ce tumulte, pour débrouiller ce
chaos. Il dirige le passage jusque vers le soir, puis il se rend avec
sa suite sur la rive droite et fixe son quartier général
dans le hameau de Zanivli, à une demi-lieue

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