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La case de L'oncle Tom

La case de L'oncle Tom

Titel: La case de L'oncle Tom Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Harriet Beecher-Stowe
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autres descendaient pêle-mêle après lui ; en particulier le gros constable, haletant et soufflant de la façon la plus énergique.
    « Vous autres, dit Marks, faites le tour, et allez-vous-en ramasser là-bas ce pauvre Tom, tandis que je vais monter à cheval et courir à toute bride chercher de l’aide ! C’est entendu, » Et sans prendre garde aux railleries et aux huées de ses compagnons, Marks tint parole, et s’éloigna au grand galop.
    « A-t-on jamais vu plus rampante vermine ? dit un des hommes. Nous amener ici pour faire ses affaires, et détaler en nous laissant dans la nasse !
    – Ne nous faut-il pas aller ramasser son camarade ? dit un autre. Le diable m’emporte si je me soucie qu’il soit vivant ou mort ! »
    Guidés par les gémissements, ils se frayèrent une route à travers les souches et les buissons jusqu’à l’endroit où gisait Tom, se plaignant et jurant tour à tour avec une égale véhémence.
    « Vous vous tenez joliment en haleine, hé Tom ! dit l’un. Êtes-vous fort blessé ?
    – Je n’en sais rien. Tâchez de me soulever ; aie ! aie ! maudit soit cet infernal quaker ! Sans lui j’en expédiais quelques-uns ici, en bas, pour voir si la promenade était de leur goût. »
    On parvint, non sans beaucoup d’efforts et de peine, à remettre sur pied le héros déchu, et à le conduire, soutenu sous chaque bras, jusqu’au lieu où attendaient les chevaux.
    « Si vous pouviez seulement me ramener à un mille en arrière, dans cette taverne. Donnez-moi un mouchoir, quelque chose à tamponner là, pour arrêter ce maudit sang. »
    Georges regarda par-dessus les rocs ; il vit les hommes essayer de hisser sur la selle le gigantesque corps de Tom, qui, après deux ou trois tentatives infructueuses, tournoya sur lui-même, et retomba lourdement à terre.
    « Oh ! j’espère qu’il n’est pas tué ! s’écria Éliza, qui regardait de loin avec les autres.
    – Pourquoi pas, dit Phinéas ; il a été servi selon ses mérites.
    – Oh ! c’est qu’après la mort vient le jugement ! dit la jeune femme.
    – Oui, reprit la vieille, qui avait passé tout le temps du combat à geindre et à marmotter des prières méthodistes. C’est tout de même un terrible passage pour l’âme de la pauvre créature !
    – Sur ma parole, je crois qu’ils le plantent-là ! » dit Phinéas.
    C’était la vérité. Après quelques pourparlers, quelque apparence d’hésitation, tous remontèrent à cheval et partirent. Dès qu’ils furent hors de vue, Phinéas se remit en mouvement.
    « Il nous faut descendre et faire un bout de chemin, dit-il. J’ai recommandé à Michel d’aller en avant chercher de l’aide et de revenir avec le chariot, mais nous ferons bien d’aller à sa rencontre. Fasse le Seigneur qu’il ne tarde pas trop ! Il est de bonne heure ; et de quelque temps encore il n’y aura pas grand piétons sur la route ; nous ne sommes pas à plus de deux milles de notre halte. Si le chemin n’avait pas été si mauvais cette nuit, nous les aurions certainement dépassés. »
    Comme ils approchaient des palissades, ils découvrirent à distance sur la route, le chariot, escorté de cavaliers.
    « Voilà Michel, Étienne et Amariah ! s’écria joyeusement Phinéas. À présent, nous pouvons nous croire aussi en sûreté que si nous étions déjà là-bas.
    – Alors, arrêtons-nous un peu, dit Éliza, et faisons quelque chose pour ce pauvre homme. Il gémit à faire pitié !
    – Ce n’est qu’agir en chrétiens, dit Georges. Relevons-le et emmenons-le avec nous.
    – Pour le donner à soigner aux quakers ? dit Phinéas. C’est là ce qui serait joli ! ma foi, pour mon compte, je ne m’y oppose pas. Voyons un peu où il en est ? » et Phinéas qui, dans le cours de sa vie de pionnier et de chasseur, avait acquis quelque expérience de chirurgie pratique, s’agenouilla près du blessé et l’examina attentivement.
    « Marks, dit Tom d’une voix faible, est-ce toi, Marks ?
    – Non, pas précisément, l’ami, répliqua Phinéas, Marks ne s’inquiète que de sa peau, et fort peu de toi. Il a décampé depuis longtemps.
    – Je crois que mon affaire est faite, dit Tom. Le maudit chien de poltron, me laisser mourir seul ! Ma pauvre vieille mère m’a toujours dit que ça tournerait comme ça.
    – Seigneur bon Dieu ! entendez-vous la pauv’créature ? il a une maman aussi ! se récria la vieille négresse. Je peux pas

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