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La case de L'oncle Tom

La case de L'oncle Tom

Titel: La case de L'oncle Tom Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Harriet Beecher-Stowe
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n’y a rien à faire qu’à céder. »
    Saint-Clair écrivit rapidement un acte de donation ; chose d’autant plus facile pour lui, qu’il était très au fait des formalités de la loi ; – il le signa en lettres majuscules, terminées par un magnifique paraphe.
    « Là ! j’espère que voilà du noir sur du blanc, miss de Vermont, dit-il, comme il le lui tendait.
    – Vous êtes un brave garçon, dit-elle en souriant. Mais n’y faut-il pas encore la signature d’un témoin ?
    – Oh ! oui, c’est assommant ! – Marie, dit-il, en ouvrant la porte de l’appartement de sa femme, ma cousine désire avoir un de vos autographes ; apposez là votre nom, s’il vous plaît.
    – Qu’est ceci ? demanda Marie en parcourant des yeux le papier. C’est ridicule ! Je croyais la cousine Ophélia trop pieuse pour commettre de telles horreurs ! et elle signa avec insouciance : mais si elle a pris à gré ce joli article, elle est assurément bien venue à le garder.
    – Topsy est maintenant à vous corps et âme, dit Saint-Clair lui présentant l’acte.
    – Elle n’est pas plus à moi qu’auparavant, reprit miss Ophélia. Personne que Dieu n’a le droit de me la donner. Mais du moins je puis la protéger, maintenant.
    – Eh bien, elle est à vous, par une fiction légale, » dit Saint-Clair. Il rentra dans le salon et reprit son journal.
    Miss Ophélia, peu soucieuse de rester en tête à tête avec Marie, le suivit après avoir soigneusement serré l’acte.
    « Augustin, dit-elle tout à coup en interrompant son tricot, avez-vous fait des dispositions pour vos gens, en cas de mort ?
    – Non, répliqua Saint-Clair, et il continua sa lecture.
    – Alors toute votre indulgence pour eux peut, d’un moment à l’autre, devenir une grande cruauté. »
    Saint-Clair avait eu souvent la même pensée ; mais il répondit avec insouciance :
    « Je compte faire des dispositions.
    – Quand ?
    – Oh ! un de ces jours.
    – Et si vous veniez à mourir auparavant ?
    – Ah ça, mais cousine, qu’y a-t-il donc ? dit Saint-Clair ; il mit son journal de côté et la regarda. Apercevez-vous par hasard en moi quelque avant-coureur de la fièvre jaune ou du choléra, que vous mettez tant de zèle à mes arrangements d’ outre-tombe ?
    – Au milieu de la vie nous touchons à la mort, » reprit gravement miss Ophélia.
    Saint-Clair se leva, et posant le journal sur la table, il se dirigea vers la porte donnant sur la galerie, pour couper court à une conversation qui ne lui était rien moins qu’agréable. Il répétait machinalement les derniers mots : «  la mort ! » – Appuyé sur la balustrade, il regardait l’eau jaillissante s’élever et retomber dans le bassin de marbre ; il voyait, comme à travers un vague brouillard, les fleurs, les arbustes, les vases qui ornaient la cour, et ses lèvres murmuraient encore le mot mystérieux, si souvent proféré par tous, et d’un sens si terrible : – MORT !
    « C’est étrange, dit-il, qu’il y ait un tel nom, une telle chose, et que nous l’oublions sans cesse ! qu’une créature puisse être aujourd’hui vivante, belle, animée, remplie d’espoir, de désirs, et demain, immobile, froide, inerte, disparue pour toujours ! »
    La soirée était chaude et lumineuse ; il alla jusqu’au bout de la galerie et y trouva Tom absorbé dans sa Bible, suivant du doigt chaque mot, et se le murmurant à demi-voix avec ferveur.
    « Veux-tu que je lise pour toi, Tom ? dit Saint-Clair s’asseyant près de lui.
    – S’il plaît à maître, dit Tom avec reconnaissance ; c’est bien plus clair quand maître lit… »
    Saint-Clair prit le livre, et cherchant des yeux, il commença un des passages que Tom avait le plus surchargé de raies d’encre, ses marques habituelles :
    « Quand le fils de l’Homme viendra, environné de sa gloire et accompagné de tous ses saints anges, alors il s’assiéra sur le trône de sa gloire. Et toutes les nations seront assemblées devant lui ; et il séparera les uns d’avec les autres, comme le berger sépare les brebis d’avec les boucs. »
    Saint-Clair lut d’une voix animée jusqu’à ce qu’il en vint aux derniers versets :
    « Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa gauche : Maudits, retirez-vous de moi, et allez au feu éternel ! – car j’ai eu faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’ai eu soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais

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