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La case de L'oncle Tom

La case de L'oncle Tom

Titel: La case de L'oncle Tom Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Harriet Beecher-Stowe
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libre à vous de courir sus, et à nous aussi, je présume. S’il plaît à vous ou à Shelby de nous actionner, soit ; à merveille : cherchez où sont les perdrix de l’an passé, vous nous trouverez peut-être sous leurs ailes.
    – Eh bien ! à la bonne heure ! c’est convenu, dit Haley alarmé, vous me rattraperez le garçon pour ma peine. Nous avons fait nombre d’affaires ensemble, Tom ; vous avez toujours joué franc jeu avec moi, et je sais que vous êtes homme de parole.
    – Ah ! vous le savez ? – Je ne donne pas dans toutes vos momeries, moi ; – mais je suis recta dans mes comptes, fût-ce avec le diable lui-même. Ce que je dis, je le fais, et le ferai, – vous savez ça, Daniel Haley !
    – Ainsi dit, ainsi fait. Tom, vous promettez de déposer l’enfant, sous huit jours, à l’endroit que vous désignerez vous-même, et je me tiens pour content.
    – Oui-dà ! mais pas moi, et vous êtes loin de compte. Ce n’est pas pour rien que j’ai fait si longtemps les affaires avec vous, Haley, là-bas, à Natchez. J’ai appris à ne pas lâcher l’anguille quand je la tiens ; vous m’allez débourser tout de suite, sur table, cinquante dollars, ou pas d’enfant.
    – Comment ! quand vous avez sous la main une magnifique affaire qui vous rapporte clair et net de mille à seize cents dollars ! Ah ! Tom ! vous n’êtes pas raisonnable.
    – Vraiment ! et n’avons-nous pas plus de cinq semaines d’ouvrage inscrit sur nos livres ? plus que nous n’en pourrons faire. Supposez que nous plantions tout là pour battre les buissons après votre bambin, et qu’en résultat nous n’attrapions ni l’enfant ni la mère ! – C’est toujours le diable à rattraper que ces filles. – Nous voilà bien lotis ! – Nous payeriez-vous un sou d’indemnité ? – Il me semble que je vous y vois, hem ! – Non, non, étalez-moi là-dessus vos cinquante dollars. Si le gibier est à nous et qu’il réponde, l’argent sera rendu ; sinon c’est pour nos peines. Est-ce jouer franc jeu ? hé ! Marks ?
    – Certainement, certainement, dit ce dernier d’un ton conciliant : simple garantie d’honoraires, c’est tout. Hi ! Hi ! Hi ! – Nous sommes quelque peu légistes, mais pas moins bons enfants pour cela. – Ainsi nous voilà d’accord. Tom déposera l’enfant où vous voudrez ; n’est-ce pas, Tom ?
    – Si j’agrippe le marmot, je l’amène à Cincinnati, et je le laisse chez la grand’mère Belchu, au débarcadère, » dit Loker.
    Marks avait sorti de sa poche un carnet tâché de graisse, d’où il tira un long papier ; la tête dans ses mains, fixant sur sa liste ses perçants yeux noirs, il en marmotta le contenu entre ses dents :
    « Hem ! Barnes (comté de Shelby), son garçon Jim ; trois cents dollars pour lui, mort ou vif. – Edwards, Dick et Lucie, mari et femme, six cents dollars. – La négresse Polly, avec deux enfants, six cents ; elle ou sa tête. – Je parcours l’agenda pour voir si l’affaire peut être prise en main sur-le-champ, dit-il, interrompant sa lecture. – Loker, reprit-il après une pause, si nous passions la Polly à Adams et Springer ? voilà longtemps qu’elle est sur le registre.
    – Ils demanderont trop cher, murmura Tom.
    – J’arrangerai la chose à un taux raisonnable. – Ils débutent et doivent se faire plus coulants. Voyons ! il y a deux ou trois cas faciles : de l’ouvrage courant, un coup de fusil à tirer sur les fuyards ; attrape qui peut, et il ne s’agit plus que de jurer qu’ils sont tués. – On ne saurait faire payer cela beaucoup. – Les autres commandes attendront. – Maintenant, arrivons aux détails. Vous dites donc, monsieur Haley, que vous avez vu la fille grimper sur l’autre bord ?
    – Sûr ; vue comme je vous vois.
    – Et un homme l’aidait à grimper ? ajouta Loker.
    – Très-sûr, je l’ai vu.
    – Elle aura été recueillie quelque part, ce n’est pas douteux, reprit Marks ; mais où ? C’est la question. – Qu’en dites-vous, Tom ?
    – Moi ? je dis qu’il faut traverser la rivière ce soir, et sans barguigner.
    – C’est qu’il n’y a point de bateau, et l’eau charrie en diable ! N’est-ce pas dangereux, Tom ?
    – Je n’en sais rien ; tout ce que je sais, c’est qu’il faut traverser.
    – Diable ! reprit Marks, s’agitant ; et, se rapprochant de la fenêtre, il ajouta : C’est noir comme la gueule d’un loup ! hé,

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