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La case de L'oncle Tom

La case de L'oncle Tom

Titel: La case de L'oncle Tom Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Harriet Beecher-Stowe
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et le prit timidement.
    – Où est ton poupon, à toi, Ruth ? demanda Rachel.
    – Oh ! il vient ; mais ta Marie l’a attrapé au passage, et s’est sauvée avec lui dans la grange pour le montrer aux enfants. »
    À ce moment la porte s’ouvrit, et Marie, honnête jeune fille, au teint rosé, aux yeux bruns comme ceux de sa mère, fit son entrée avec le poupon.
    « Ah ! ah ! dit Rachel, prenant le gras et blanc marmot dans ses bras : comme il a bonne mine, et comme il grandit !
    – Je crois bien ! » dit la petite Ruth. Elle s’empara du poupon, et commença, d’un air affairé, à lui ôter une petite capuche bleue, et à le démailloter de nombre d’enveloppes extérieures. Après avoir tiré de droite, tiré de gauche, pour le rajuster à sa guise, elle l’embrassa de tout son cœur, et le posa par terre, livré à ses pensées.
    Pouponnet semblait fait à cette façon d’agir ; il mit son doigt dans sa bouche et s’absorba dans ses réflexions, tandis que la mère, tirant son ouvrage de son sac, tricotait avec ardeur un bas de laine bleu et blanc.
    « Tu feras bien de remplir la bouilloire, Marie, mon enfant, » suggéra doucement Rachel.
    Marie porta la bouilloire à la fontaine, et revint la placer sur le feu, où l’encensoir domestique se mit bientôt à chantonner, et à lancer en l’air un nuage de vapeur, présage de bonne chère et d’hospitalité. Sur quelques mots murmurés par Rachel, les fruits secs allèrent aussi chauffer de compagnie. La mère prit alors sur le dressoir une planche parfaitement propre, attacha un tablier devant elle, et commença tranquillement à pétrir des biscuits. « Ne ferais-tu pas bien, Marie, dit-elle auparavant à sa fille, de conseiller à John d’apprêter un poulet ? » Et Marie disparut en conséquence.
    « Comment va Abigaïl Peters ? demanda Rachel, tout en maniant sa pâte.
    – Oh ! elle va mieux, répliqua Ruth. Je suis allée la voir ce matin ; j’ai fait le lit et rangé la maison. Lia Hills y a passé l’après-midi : elle a fait du pain et des galettes pour plusieurs jours ; j’ai promis d’y retourner ce soir, afin de lever un peu Abigaïl.
    – Moi, j’irai demain faire les nettoyages, et voir au linge à raccommoder, dit Rachel.
    – Bien, reprit Ruth ; mais j’ai ouï dire, ajouta-t-elle, que Hannah Stanwood est malade. John a veillé la nuit dernière. – Ce sera mon tour demain.
    – John peut venir ici prendre ses repas, tu sais, si tu es retenue tout le jour.
    – Merci, Rachel, nous verrons demain ; mais voilà Siméon. »
    Siméon Halliday, grand, robuste et droit, portait un pantalon, un habit de drap gris, et un chapeau à larges bords.
    « Comment te va, Ruth ? dit-il avec chaleur, tendant sa large main à la petite main potelée de la jeune femme ; et John ?
    – Oh ! John va bien, ainsi que tout le reste de nos gens, dit Ruth gaiement.
    – Pas de nouvelles, père ? demanda Rachel, comme elle mettait ses biscuits au four.
    – Si. Pierre Stebbins m’a dit qu’ ils seraient ici ce soir avec des amis , répliqua Siméon d’un ton significatif, tout en se lavant les mains sous un arrière petit porche.
    – En vérité ! et Rachel regarda Éliza d’un air pensif.
    – N’as-tu pas dit que tu te nommais Harris, dit Siméon à Éliza, lorsqu’il rentra dans la cuisine.
    – Oui, répondit Éliza d’une voix tremblante ; car dans ses terreurs, toujours éveillées, elle pensait qu’on avait peut-être affiché son signalement.
    – Mère ! dit Siméon, debout sous le porche, en appelant sa femme.
    – Que me veux-tu, père ? dit Rachel, essuyant ses mains enfarinées, et allant à lui.
    – Le mari de cette jeunesse est avec les nôtres, et sera ici ce soir.
    – En es-tu bien sûr, père ? dit Rachel, le visage rayonnant de joie.
    – Très-sûr. Pierre est descendu hier avec le chariot à la station d’en bas ; il y a trouvé une vieille femme et deux hommes, dont l’un a dit se nommer Georges Harris, et, d’après ce qu’il a conté de son histoire, c’est lui, j’en suis certain : un beau et brave garçon ! – Le dirons-nous tout de suite à sa femme ?
    – Consultons Ruth, dit Rachel. Ruth ! viens par ici ! »
    Ruth posa son tricot, et fut sous le porche en un clin d’œil.
    « Qu’en penses-tu, Ruth ? dit Rachel. Le père assure que le mari d’Éliza est parmi les derniers venus, et qu’il sera ici ce soir. »
    Une explosion de joie de

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