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La chambre du diable

La chambre du diable

Titel: La chambre du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul Harding
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et sortit. Ses deux compagnons l’attendaient dans la
grand-salle. Au moment où Athelstan arrivait, Aspinall descendait.
    – Partez-vous à présent, Sir John ?
    – Dès que nous vous aurons posé quelques
questions, messire, répondit Athelstan en souriant.
    Aspinall l’observa avec attention.
    – Eh bien, que puis-je vous dire ?
    – D’abord, comment va Sir Walter ?
    – J’ai réussi à le convaincre de retourner dans
sa chambre. Il s’est endormi. Je m’occuperai du corps de sa fille. Sir Walter
voudra sans doute qu’on l’emmène en ville pour l’enterrer chez les frères de la
Sainte Croix : c’est là-bas qu’il entend la messe du dimanche.
    Le mire s’assit sur un banc et allongea les jambes.
    – D’autres questions, mon frère ?
    – Le gouverneur se rend-il souvent à Londres ?
s’enquit Sir John. Nous savons qu’il était client de l’empoisonneuse Vulpina.
    Aspinall leva soudain les yeux.
    – Comme vous, messire.
    – Vulpina est morte, répondit le médecin. Elle a
péri dans un incendie.
    – Non, elle a été assassinée, rétorqua le
dominicain en s’installant près de lui. Elle a été tuée, maître Aspinall. On a
voulu à jamais jeter un voile sur les secrets qu’elle détenait.
    Le médecin, mal à l’aise, s’agita.
    – Que voulez-vous dire, mon père ? Il est
vrai que j’allais chez Vulpina. Toute la ville connaissait sa collection de
simples et de poisons. C’était une femme cruelle et impitoyable, continua-t-il.
Elle possédait toujours toutes les herbes et il est exact que je lui ai acheté
du toxique. La digitale peut servir à activer le cœur et à fouetter un sang
trop lent. L’arsenic, le rouge comme le blanc, peut être administré à ceux qui
souffrent des entrailles. Ce n’est pas parce qu’une plante est vénéneuse qu’on
ne peut en user pour soigner. Tout dépend de la quantité dont vous vous servez.
    – Saviez-vous que Sir Walter achetait des élixirs
chez elle ?
    Après avoir failli nier, Aspinall finit par hausser
les épaules.
    – Oui. Il achetait potions et philtres. Je lui
avais conseillé de n’en rien faire mais il suivait l’avis de Vulpina.
    – Dans quel but ? questionna le coroner.
    – Pour sa fille, répondit le médecin. Je pense qu’on
ne pouvait rien pour cette pauvre enfant. Elle avait perdu l’esprit ; elle
avait la tête vide. Vulpina ne disait pas la même chose à Sir Walter. Il
prenait des erbolées pour calmer sa fille et apaiser ses divagations. Du
millepertuis, un peu de belladone. Ces plantes peuvent avoir une action
lénifiante quand les esprits ont été agités et sont dérangés. Quoi qu’il en
soit, mon père, laissez-moi vous dire que les morts qui sont survenues en ces
lieux ne sont pas le résultat d’un poison commun. Je n’en ai jamais vu qui
aient de tels effets. Vous comprenez, expliqua-t-il devant l’air étonné d’Athelstan,
si vous désirez empoisonner un homme, ces potions agiront presque sur-le-champ.
Si je donnais à quelqu’un de la corpulence de Sir John Cranston une coupe avec
une forte dose d’arsenic, il en sentirait les conséquences en peu de temps. Mais
ici c’est différent. Si vous ne me croyez pas, interrogez n’importe quel
physicien de la ville. Routier, par exemple, a pu absorber ce toxique dont les
effets sont longs à se faire sentir d’abord, puis ils s’accélèrent et le mai
gagne le cœur.
    – Vraiment ? questionna Athelstan. Le
meurtrier a donc choisi cette erbolée parce qu’elle n’opère pas tout de suite ?
    – C’est possible, admit Aspinall. Ce que je veux
dire, messires, c’est que la plupart des drogues tuent vite. Si vous réduisez
la dose, vous pouvez rendre malade mais pas tuer. Dans le cas présent, quelle
que soit la substance utilisée, le processus est simple : c’est long mais
toujours mortel. C’est un bon choix car l’assassin ne tient sans doute pas à
être dans les parages quand sa victime trépasse.
    – Mais alors, intervint Sir Maurice, comment la
pauvre jouvencelle est-elle morte ?
    – Je crois que c’était un accident. J’en suis sûr.
D’une façon ou d’une autre, Lucy a découvert ce poison et l’a avalé. Vous l’avez
constaté : elle ne cessait de ramasser des choses et de les porter à la
bouche. Je l’ai vue dans la grand-salle, les repas terminés, qui mangeait des
miettes tombées de la table.
    – Il se peut, médita Athelstan. Je me demande si
le tueur avait l’intention

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