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La chambre du diable

La chambre du diable

Titel: La chambre du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul Harding
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cause de
Sir Walter. En fait, si nous les emmenions ailleurs ou conseillions au régent
de changer leur gardien, cela reviendrait à accuser Sir Walter.
    – Il est, comme vous venez de le formuler avec
justesse, leur gardien, remarqua d’une voix lente Fontanel. Il est responsable
de leur sécurité. Je suis profondément navré du trépas de sa fille mais Vamier
a raison : Limbright est notre ennemi.
    – Dites-moi, messires, avez-vous déjà ouï parler
de Mercure ? questionna le magistrat en regardant les trois Français de l’autre
côté de la table.
    Le dominicain scruta le visage des prisonniers. Y
avait-il eu un éclair de reconnaissance dans les yeux de Gresnay ?
    – Mercure ? ricana Fontanel. Qui est-ce ?
    – Un assassin, répondit Athelstan en détachant
ses mots. À la solde de la Couronne française. Il abat ceux que ses maîtres, à
Paris, désirent supprimer aussi vite que faire se peut. Savez-vous, messires, que
vous êtes sans doute plus en sécurité en Angleterre qu’en France ?
    – Pas d’énigmes ! coupa Gresnay.
    – Mercure est un tueur, répéta Athelstan. Les
Français sont persuadés que le St Sulpice et le St Denis ont été trahis par un officier
de l’un de ces deux bateaux. Nous pensons, en fait nous savons, que Mercure se
trouve en Angleterre. Il a pour tâche d’occire le félon qui est parmi vous.
    – Dans ce cas, rétorqua Maneil, circonspect, il
en a tué deux.
    – Non, non, intervint Gresnay, je comprends ce
que vous voulez dire, mon père. Mercure n’a cure du nombre d’entre nous qui
mourrons !
    – Seul lui importe que le traître périsse, déclara
le dominicain. Vous êtes tous sous le coup d’une menace de mort.
    – Mais qui est-ce ? s’exclama Vamier qui, bondissant,
attrapa Gresnay par l’épaule. Est-ce vous, Jean ?
    – Que voulez-vous dire ? interrogea ce
dernier en se dégageant.
    – Vamier dit vrai, remarqua Maneil. Vous étiez
clerc autrefois ! Vous vous vantez toujours de vos hautes relations à
Paris !
    Gresnay contre-attaqua :
    – Et vous ? N’avez-vous pas été choisi pour
le St Denis grâce à un parent que vous avez à la
Cour ?
    – C’est ridicule ! intervint Fontanel en se
levant et en allant s’asseoir près de Vamier. Sir John Cranston, je suis un
ambassadeur accrédité, un clerc de rang important à la chancellerie. Je n’ai
jamais ouï parler de ce Mercure. Il me semble que vous tentez de diviser ces
hommes, de les effrayer pour qu’ils avouent, de les inciter à s’épier les uns
les autres.
    – Ce serait fort bienvenu, commenta le coroner en
souriant. S’ils se surveillaient mieux, peut-être pourraient-ils découvrir le
meurtrier ?
    Fontanel posa les mains sur la table, les doigts
écartés.
    – Il y avait cinq hommes ici, constata-t-il d’une
voix posée. Deux ont péri par le même poison mais ils ont pourtant mangé et bu
ce qu’ont mangé et bu les autres. En réalité, Serriem a pu être dupé, mais
Routier, lui, était prévenu du péril. Et pourquoi Mercure aurait-il supprimé
cette pauvre jouvencelle qui n’était dangereuse pour personne ? N’êtes-vous
pas d’accord, mon père ?
    Athelstan leva les yeux au ciel. Le meurtre de la
fille du gouverneur remettait toutes ses théories en question.
    – Ce pourrait être une vengeance, hasarda Sir
Maurice.
    – Allons, allons ! ricana Vamier. Sir
Maurice, j’aimerais que vous et Sir Walter compreniez bien ceci : nous
sommes des soldats, des combattants. Pourquoi aurions-nous tué cette
malheureuse ? Elle avait un corps de femme mais une cervelle d’enfant.
    – Par la faute des Français, ajouta Sir Maurice
tout à trac.
    Fontanel se leva.
    – Je ne suis point ici pour échanger des insultes.
Sir John, qu’allez-vous décider quant aux conditions de détention de ces hommes ?
    – Ils resteront céans. Frère Athelstan, mon
secrétaire, a raison. Si on les conduit ailleurs et si Sir Walter est relevé de
ses fonctions, tout marri qu’il soit, c’est comme s’il était suspect.
    – Alors j’enverrai une dépêche urgente en France
pour réclamer que les rançons soient versées aussi vite que possible. Que mes
concitoyens prient et récitent tous les jours leur chapelet, mais aussi qu’ils
prennent garde à ce qu’ils avalent !
    Il s’inclina.
    – Je reviendrai.
    La porte claqua derrière lui et l’écho de ses pas
résonna le long du sinistre couloir vide.
    – Nous en avons terminé ici, déclara

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