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La chambre du diable

La chambre du diable

Titel: La chambre du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul Harding
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natif du Yorkshire : flèchier, fabricant de
flèches, charpentier et jadis maître archer dans la compagnie du comte de
Salisbury, en France.
    – Je vous connais. Sir John, déclara l’homme en
serrant la main du coroner. J’étais à Poitiers.
    – Ah bon ?
    Le magistrat sortit sa gourde pour l’offrir au
marchand, qui avala une large rasade.
    – J’étais à mi-pente de la colline, expliqua
Megoran en lui rendant la gourde.
    Le regard de Sir John se perdit au loin en se
rappelant la pluie de flèches qui s’était abattue sur la cavalerie française
regroupée.
    – Par les tétons de la reine Mab ! Et à
présent ?
    – Je suis charpentier, menuisier. Je fabrique des
arcs et des flèches mais n’ai point de licence de la cité.
    Le bonhomme et le coroner maudirent en chœur les
guildes.
    – Bon, mon frère, que puis-je pour vous ?
    Athelstan lui montra la flèche. Megoran la prit, plissant
les yeux pour éviter le soleil éblouissant.
    – Elle est bonne, dit-il. Ce n’est pas du frêne, le
bois en est plus léger, mais la pointe est acérée et l’empenne en bonnes plumes
d’oie. Si elle vous atteignait, Sir John, elle vous infligerait une grave
blessure. Elle ne porte point de marque. La plupart des archiers en gravent une,
une petite, sur les flèches et les arcs qu’ils font.
    – Elle n’a pas été confectionnée à Londres ?
    – Non. J’en connais tous les archiers.
    – Alors d’où vient-elle ?
    Peter prit un air circonspect.
    – Quelques-unes sont l’œuvre de braconniers. De
ceux qui pourchassent le gibier royal là où ils ne devraient pas, dans quelque
clairière au fond des forêts.
    Athelstan prit une profonde inspiration.
    – Je crois savoir où elle a été fabriquée. Merci,
Peter.
    Ils s’éloignèrent de l’étal. Athelstan prit un penny
dans son escarcelle et le glissa dans la main de Godbless.
    – File en ville, aussi vite que cette flèche, ordonna-t-il.
Sir John, puis-je avoir un de vos sceaux ?
    Médusé, le magistrat lui tendit l’un des petits
insignes de cire qu’il portait comme symbole de son office.
    – J’envoie Godbless au Guildhall, précisa le dominicain.
J’ai besoin de quelques-uns de vos baillis.
    – Ramène Henry Flaxwith, ordonna le coroner. Tu
le trouveras près de Ratcat Lane. Il possède le chien le plus laid que Dieu ait
jamais créé ; il l’appelle Samson !
    Il sourit à son secrétaire.
    – Combien d’hommes voulez-vous, mon frère ?
    – Oh, une bonne demi-douzaine, munis de pioches
et de pelles.
    – Est-ce un mystère ? s’enquit le mendiant.
    – Plus pour longtemps, répondit le prêtre. Va, à
présent !
    Godbless détala, suivi de Thaddée.
    – Attention à ce maudit chien ! cria Sir
John. Il va dévorer le bouc !
    Sir John et Athelstan retournèrent à St Erconwald. Le
dominicain se rendit dans le cimetière et contempla de loin le mur et le gros
sycomore feuillu qui le dominait. Il eut envie de s’en approcher pour commencer
ses investigations, mais craignit de susciter des soupçons. L’un de ses
paroissiens se promenait peut-être dans les parages et ils s’intéressaient tous
beaucoup aux faits et gestes de leur pasteur. C’était étrange, se dit-il, qu’il
ait eu la forte impression que quelque chose de louche se tramait dans le
cimetière et que Watkin et Pike en étaient les instigateurs. La découverte, par
Thaddée, d’une flèche récemment façonnée avait juste mis ses craintes en
lumière.
    Ils regagnèrent le presbytère. Sir Maurice, assis sur
une sellette, était toujours plongé dans les ouvrages de Bonaventure. Il leva
des yeux pleins d’espoir mais, voyant la mine sévère de son hôte, il fixa Sir
John d’un air perplexe. Ce dernier se contenta de lui adresser un clin d’œil et
de mettre un doigt sur sa bouche. Athelstan se dirigea vers sa table de travail.
Il prit une plume neuve, la tailla, ouvrit sa corne à encre, rédigea un bref
message, le roula et le scella.
    – Sir Maurice, je ne veux point user de vous
comme d’un messager, mais auriez-vous la grâce de porter ceci à notre maison
mère, à Blackfriars, et de revenir ici avec la réponse ?
    – Bien sûr, mon frère, de quoi s’agit-il ?
    – C’est au sujet des poisons. Nous n’avons ni
mire ni médecin à Blackfriars mais frère Simeon, notre archiviste, est un homme
fort érudit et sait en détail quels livres et manuscrits contient la
bibliothèque. Je lui demande de faire des

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