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La chambre du diable

La chambre du diable

Titel: La chambre du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul Harding
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recherches. Cela prendra peut-être un
certain temps, mais les frères sont très hospitaliers. Oh, Sir Maurice, ajouta-t-il
en souriant, je vous suis fort reconnaissant de m’avoir défendu avec vigueur
hier soir mais votre tête est égarée par l’amour et vous perdez la cervelle :
pour l’amour de Dieu, messire, n’oubliez pas votre ceinturon !
    – Ah, c’est vrai !
    Le chevalier l’alla quérir et le ceignit.
    – Prenez garde, Sir Maurice ! l’avertit Sir
John en se laissant choir sur le tabouret abandonné.
    – Oh, Sir Maurice !
    – Oui, mon frère ?
    – Quand vous serez à Blackfriars, pas un mot à
propos des nonnes de Syon ni de la visite d’un certain frère Norbert !
    Le chevalier sourit.
    – Bien entendu !
    Puis il s’en fut en refermant la porte.
    – Cet homme, énonça Sir John en avalant une
lampée de vin, est si éperdu d’amour, que je ne crois pas qu’il sache quel jour
on est !
    – Nous sommes mardi, Sir John, et nous avons des
coquins à poursuivre, la vérité à découvrir et la justice de Dieu à accomplir.
    – Quel entrain, mon frère ! Est-ce dû à l’attaque
d’hier ?
    – Non, pas à ça. L’affaire d’Hawkmere devra
attendre. Je m’intéresse plutôt à St Erconwald, ou du moins à certains de ses
paroissiens : quelques éléments se recoupent et cette flèche fait le lien
entre eux.
    Mais le dominicain refusa d’être interrogé plus avant.
Il saisit son registre de comptes et fit mine de s’y absorber. Sir John sortit
pour quérir une autre tourte, et sans doute aussi pour renouer connaissance
avec la taverne du Cheval pie.
    Une fois seul, Athelstan s’occupa de Philomel, son
vieux destrier, et se rendit à l’église pour préparer la messe de la guilde des
tueurs de rats qui devait se tenir le lendemain matin.
    Avant qu’il en ait fini, le coroner était de retour, descendant
la rue en compagnie de son vieil ami, le chef bailli Henry Flaxwith. L’affreux
et courtaud Samson trottinait sur leurs talons. Godbless, retenant Thaddée, se
traînait, l’air plutôt las. Les assistants baillis formaient une escorte d’hommes
vigoureux et solides chargés de pioches et de houes, de pics et de pelles. Athelstan
saisit la main de Flaxwith.
    – Je vous remercie d’être venu, Henry. Je ne peux
vous offrir de quoi vous rafraîchir pour le moment. Mais j’aimerais que vous
creusiez un fossé pour moi.
    Il observa le ciel où flottaient de légers nuages
blancs.
    – L’après-midi est avancé, remarqua-t-il. C’est
sans doute le meilleur moment. Pendant que nous serons au cimetière, je
voudrais qu’un de vos hommes garde la grille. Personne ne doit entrer avant que
nous en ayons terminé. Godbless, va au presbytère te restaurer. Et tiens
Thaddée éloigné de Samson !
    La petite bande se dirigea vers le cimetière. Flaxwith
posta un de ses aides à l’entrée. Athelstan les conduisit vers le mur d’enceinte.
    – Voici, dit-il, une tranchée creusée par deux de
mes ouailles, Watkin et Pike. Au début, je n’ai pas soulevé d’objection car ils
ont prétendu vouloir vérifier le bon état des fondations. Il semble qu’ils
bêchent, ensuite comblent et puis continuent le fossé.
    Le bailli gratta son crâne qui se dégarnissait.
    – Qu’est-ce qui ne va pas, mon frère ? C’est
habituel. C’est la seule façon de s’assurer que la base du mur est ferme et
saine, surtout dans un endroit comme celui-ci où l’humidité peut s’infiltrer.
    – C’est bien ce qu’ils ont dit. Il y a un ru dans
le coin opposé. Il arrive qu’il déborde et sape le talus. Mais je me méfie de
leur plan. Pouvez-vous, vous et vos hommes, rouvrir le fossé ? J’aimerais
voir ce que vous y trouverez.
    La tâche fut entreprise avec ardeur. La terre, ayant
été retournée peu de temps auparavant et trempée par la pluie de la veille, était
meuble. Sir John et Athelstan revinrent au presbytère où le coroner se plongea
tout de suite dans une conversation animée avec Godbless. Ils évoquèrent leurs
batailles à l’étranger et les déprédations commises par les francs-archers dans
le sud de la France et le nord de l’Italie.
    Athelstan monta dans sa chambre, ouvrit son missel, se
signa et entreprit de lire les psaumes et les textes du jour. Il s’interrompait
parfois et levait la tête comme s’il attendait quelque chose. Alors qu’il se
demandait ce qui arriverait si on ne découvrait rien, il ouït un bruit de
course et Flaxwith

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