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La chambre du diable

La chambre du diable

Titel: La chambre du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul Harding
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pénétra en trombe dans la maison.
    – Frère Athelstan ! Sir John ! Venez
voir !
    Ils le suivirent dans le cimetière. Le fossé était à
présent béant. Les deux cadavres, ensevelis plus tôt ce matin-là, avaient été retirés
et déposés sur le bord de la tranchée. Athelstan attrapa le bailli par la
manche.
    – Je suis navré, s’excusa-t-il. J’aurais dû vous
en parler.
    – Oh, mon frère, c’est à ça que servent les
cimetières et nous avons bien vu la croix. De toute façon. Sir John et Godbless
nous ont narré ce qui s’était passé. Quoi qu’il en soit, voilà ce que nous
avons trouvé.
    Il conduisit le dominicain et le coroner vers un tas
de sacs de jute souillés de terre. Deux d’entre eux avaient été ouverts ; un
regard suffit à Athelstan pour savoir qu’il avait vu juste.
    – Des flèches ! Récemment taillées et
empennées ! Je suppose qu’il en va de même pour les autres sacs ?
    Le bailli acquiesça.
    – Par les couilles de Lucifer ! s’exclama le
magistrat. Henry, il vaudrait mieux que tu emportes tout ça !
    – Cachez-les là-bas, proposa Athelstan en
montrant des buissons d’ajoncs à l’autre bout du cimetière.
    – Vous vous en doutiez, n’est-ce pas ? demanda
Sir John.
    – Quand Godbless m’a apporté la flèche, oui. J’avais
aussi de sérieux soupçons à propos des fantômes qu’il avait aperçus.
    – Voyons – le coroner se frotta les mains – si la
cervelle du vieux John est aussi claire qu’elle le devrait.
    Il entraîna son secrétaire hors de portée des oreilles
indiscrètes.
    – En bas de la rue, mon frère, et en quittant
Southwark, on parvient au Pont de Londres. Quand on l’a traversé, on est en
ville.
    – Continuez, l’encouragea le dominicain.
    – Bon. Si la Grande Communauté du Royaume, ce
ramassis de félons et secrets pleurnicheurs, fomente une rébellion et que les
armées de paysans marchent sur Londres, la cité peut être défendue au nord, à l’est
et à l’ouest par les vieux remparts mais c’est différent au sud. Celui qui
contrôlera le Pont de Londres contrôlera, en fait, toute la ville. Si les
rebelles l’envahissent, ils pourront assiéger la Tour et la couper du reste de
Londres. Ils pourront aussi faire le tour par l’ouest pour tenir les deux
berges de la Tamise et prendre le Savoy, le palais de Jean de Gand. Ensuite, il
leur sera facile de se répandre dans la ville.
    – C’est exact, Sir John. Nous y avons réfléchi à
maintes reprises.
    – Les paysans seront armés de houes, de pioches, de
pelles et de haches. Chacun porte un arc et ils auront donc besoin sans arrêt
de nouvelles flèches. Avant qu’ils parviennent à Southwark, leur réserve
pourrait être fort diminuée au moment où ils devront affronter des détachements
de shérifs locaux, de propriétaires, de barons et de grands seigneurs du pays.
    – Quand le régent et les corporations apprendront
que l’armée rebelle est en marche, ils feront main basse sur toutes les
munitions, soit pour les détruire, soit pour les dissimuler, remarqua Athelstan.
    Sir John eut un mince sourire.
    – Mais les mutins arrivent à St Erconwald. À
quelques pas du Pont de Londres, Watkin et Pike, ces deux beaux compères, ont
creusé un fossé profond en déclarant qu’ils voulaient vérifier les fondations
du mur. Personne ne s’y oppose et ils peuvent aller et venir à leur guise… Et
alors, mon frère ?
    – La nuit, la Grande Communauté du Royaume
conduit ses poneys de bât dans les ruelles de Southwark, loin des yeux
fureteurs. Elle n’a affaire qu’au pauvre Bladdersniff – ou à ses semblables-et
il est si ivre qu’il peut à peine tenir debout. Les rebelles escaladent le mur,
jettent une corde autour d’une branche du sycomore et se laissent tomber dans
la tranchée toute fraîche. Ils cachent les sacs de flèches sous une mince
couche de terre et repartent. Pike et Watkin viendront plus tard combler le
fossé et las ! la Grande Communauté a presque achevé les préparatifs de sa
marche sur le Pont de Londres.
    Exaspéré, Athelstan tapa du pied.
    – Que le Seigneur me pardonne, Sir John, Godbless
a prétendu avoir vu des fantômes suspendus dans les airs ! Ce qu’il a
aperçu, en réalité, c’étaient les messagers de la Grande Communauté qui
franchissaient le mur et s’affairaient dans cette tranchée de malheur !
    Athelstan avait entendu crier à l’entrée du cimetière
et il se précipita. Crim,

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