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La chambre du diable

La chambre du diable

Titel: La chambre du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul Harding
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table.
    – Bien sûr ! s’exclama-t-il en frappant du
poing la paume de son autre main.
    – Bien sûr quoi, Sir John ? s’étonna son
secrétaire.
    – Pas grand-chose. Mais, de temps en temps, un
feu éclate dans les entrepôts, on force des réserves et des biens sont saccagés.
Le Guildhall estime que c’est l’œuvre de vauriens, de coquins, et tu prétends, toi,
mon beau galant, que ce pourrait être l’ouvrage de la Grande Communauté ?
    Margoyle acquiesça avec crainte.
    – Continue donc, maître Clement. Tu chantes comme
une linotte. Quels autres petits secrets détiens-tu ? Es-tu membre de la
Grande Communauté ?
    L’homme baissa la tête et murmura :
    – Oui, Sir John, moi et Hersham. On nous a
baptisés Valerian et Domitian et promis que, dans le nouvel ordre social, nous
obtiendrions de hautes places.
    Le coroner éclata de rire.
    – Quand Adam bêchait et qu’Eve filait, qui, alors,
était un noble ? gaba-t-il. Ainsi de nouvelles lois doivent remplacer les
anciennes, n’est-ce pas ?
    Margoyle fit signe que oui.
    – Chante encore !
    – La Grande Communauté a tenu conseil il y a peu
à St Albans. Elle estime que son armée pourra se mettre en route dans moins de
douze mois mais elle a besoin de tenir le Pont de Londres. Si les hommes ont
des arcs, ils n’ont pas de flèches. Et si on les fabriquait dans la cité, Gand,
je veux dire monseigneur le régent, se reprit-il avec empressement, ne
tarderait pas à le découvrir.
    – Et ses gardes aux portes de la ville, fît
remarquer Athelstan, ne permettraient guère à des charrettes chargées de flèches
de pénétrer à grand fracas dans Londres.
    – Les flèches ont été façonnées par les paysans, reprit
Margoyle. Dans le sud de l’Essex et dans l’Hertfordshire. On les a ensuite
apportées dans un endroit convenu d’avance et distribuées. Elles devaient être
rassemblées à Southwark. Valerian et moi avions pour tâche de trouver un
emplacement aussi près que possible du Pont de Londres. C’est ainsi que St
Erconwald a été choisi.
    – Pourquoi ? interrogea Athelstan.
    – Parce que la paroisse est pauvre, mon père. Aucun
des puissants n’y demeure.
    Margoyle détourna le regard.
    – On prétend que vous êtes un bon prêtre. Soucieux
du soin des âmes. Nombreux sont ceux qui, au sein du conseil de la Grande
Communauté, croient que vous êtes de notre côté.
    – Ce n’est pas le cas, rétorqua Athelstan. Et je
m’insurge contre le fait que des hommes comme vous attiriez des niais tels que
Watkin et Pike dans votre jeu mortel !
    – On nous a donné leurs noms, expliqua Margoyle. Nous
les avons rencontrés de nuit et leur avons transmis des instructions. Ils
devaient creuser un fossé et faire semblant d’examiner les fondations du mur du
cimetière. Nous avons caché les flèches dans la tranchée avant de les recouvrir
d’une couche de terre.
    Il haussa les épaules.
    – Vous savez le reste.
    – Mais vous omettez un fait important, insista le
dominicain. Les flèches coûtent cher. Il faut acheter du bois, fournir sacs et
charrettes, fabriquer les pointes, acquérir de la glu, sans parler des plumes d’oie.
    – Sir Thomas s’en est chargé. Hersham a reçu des
sacs d’argent. Sir Thomas a un compte secret.
    – C’est donc un félon ? l’interrompit
Athelstan.
    – Il n’a pas eu le choix ! rétorqua Margoyle
avec une note de défi dans la voix.
    – Que voulez-vous dire ?
    Le regard du captif glissa vers Sir Maurice.
    – Croyez-vous que Lady Angelica ait été envoyée
chez les nonnes de Syon juste à cause de Maltravers ?
    Le coroner se frappa la cuisse.
    – Mais oui ! Nous pensions qu’elle était
là-bas pour échapper à ce « Lancelot » ; mais, en fait, la
Grande Communauté avait menacé de l’occire, c’est ça ?
    Margoyle acquiesça.
    – Je vous ai dit la vérité, Sir John !
    Le coroner se leva avec difficulté.
    – Frère Athelstan, votre église est fermée et
offre un refuge sûr, n’est-ce pas ?
    – Bien entendu. Sir John !
    – Et les fenêtres sont trop étroites pour que
quiconque puisse s’échapper ?
    – Bien sûr, messire le coroner, répondit
Athelstan en souriant devant ce que sous-entendait la question.
    Le magistrat se dirigea vers la table de travail de
son secrétaire et prit deux plumes, une corne à encre et un grand quaregnon 13 lisse. Puis il s’approcha de
Margoyle, qu’il attrapa par la peau du

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