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La chambre du diable

La chambre du diable

Titel: La chambre du diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul Harding
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du cimetière. Sir Maurice et les
autres baillis amenaient sans ménagement une forme humaine. Son masque ayant
été arraché, le visage du captif était visible. Quand on le poussa dans le
cercle de lumière, Athelstan vit qu’il avait reçu moult coups et qu’il était
terrorisé. Le prisonnier jeta un regard à Hersham et tomba à genoux en
gémissant et en tendant les mains dans un geste de supplique.
    – Oh, que Dieu ait pitié !
    – Comment vous appelez-vous ? aboya Sir John,
qui s’approcha et releva la tête du prisonnier en la tirant par les cheveux.
    – Clement ! Clement Margoyle !
    – Est-ce vous Valerian ?
    – Non, je suis Domitian. Valerian, c’était
Hersham.
    – Vous avez apporté des flèches à St Erconwald, n’est-ce
pas ? l’accusa Athelstan, qui s’avança et mit un doigt sur les lèvres de
Domitian. Êtes-vous en état de grâce, mon fils ?
    Le dominicain fit un clin d’œil au coroner.
    – Mon père, je ne sais.
    Sir John se dressa près du captif et dégaina son épée,
qu’il tint en l’air par le pommeau.
    – Clement Margoyle, vous êtes un félon et un
traître. Vous avez transporté des armes de nuit et la seule raison doit en être
que vous avez ourdi un terrible méfait contre notre souverain roi. Vous êtes
aussi encapuchonné et armé et vous vous déplacez la nuit en cachette, ce qui
est particulièrement condamné par le statut des trahisons.
    – Non ! Non ! Non ! gémit Margoyle.
    – Par conséquent, continua le magistrat dont la
voix résonnait comme le glas, moi, Sir John Cranston, coroner du roi dans la
ville et les environs, vous condamne, vous, Clement Margoyle, à mort ! La
sentence est exécutoire sur-le-champ. Que Dieu ait pitié de votre âme !
    Il recula, évitant le regard de son secrétaire.
    – Pendez-le ! ordonna-t-il d’un ton sec.
    L’un des baillis jeta une corde sur une branche du
sycomore. La rapidité des préparatifs surprit Athelstan. Ils formèrent un nœud
coulant à une extrémité et le passèrent au cou du malheureux Margoyle. Sir Maurice
allait protester mais le magistrat lui ordonna de se taire. Il lança un ordre. Les
baillis qui tenaient l’autre bout de la corde se mirent alors à tirer. Margoyle,
suffoquant, toussant et battant des pieds, fut hissé dans les airs.
    – Sir John ! implora le dominicain. Pour l’amour
de Dieu !
    – C’est vrai, j’ai oublié ça ! Descendez-le !
    Les baillis laissèrent rudement tomber Margoyle. Ce
dernier, crachant et hoquetant, resta allongé un moment sur l’herbe humide. Sir
John défit le nœud.
    – Maltravers, emmenez-le au presbytère. Henry, dit-il
avec un signe à l’adresse de Flaxwith, je veux qu’on enlève toutes les flèches
du cimetière et qu’on les transporte dans une charrette en ville. Apporte la
dépouille d’Hersham au Ramasseur de morts. Il trouvera un endroit pour l’enterrer.
Dis-lui de réclamer son argent au Guildhall. Athelstan, allons ailleurs
interroger maître Margoyle.
    Ils laissèrent le chaos derrière eux et se réfugièrent
au presbytère. Margoyle, tremblant encore après le redoutable traitement auquel
il avait été soumis, s’assit sur une sellette. Athelstan remplit un gobelet de
vin et le lui tendit. Godbless et Thaddée voulurent entrer mais le prêtre leur
demanda de rester dehors. Il remit au mendiant les clés de l’église.
    – Libère les deux mécréants. Dis-leur de rentrer
chez eux sans traîner. Ils n’ont rien à faire dans les parages.
    Athelstan ferma l’huis derrière lui et s’installa en
face de Margoyle.
    – Sir John, cet homme encourt-il la pendaison ?
    – Sans nul doute, répondit le coroner d’un ton jovial
de la place où il était assis. Soit à Tyburn, soit à Smithfield, ça dépend de
ce que décideront les juges.
    Margoyle avala une grande rasade de vin.
    – Mais que se passerait-il s’il coopérait, Sir
John ?
    Athelstan aperçut une lueur d’espoir dans les yeux du
prisonnier.
    – Que feriez-vous si maître Margoyle, ici présent,
faisait une confession complète et honnête ?
    – Tout dépendrait de sa chanson ! Je suis de
fort bonne humeur : ce combat à l’épée m’a rappelé des échauffourées avec
des troupes françaises devant Dijon. Vous ai-je déjà narré…
    – Grand merci, Sir John, se pressa de l’interrompre
le dominicain, vous l’avez fait en maintes occasions.
    Il observa Margoyle. C’était un malandrin, conclut-il,
mais il avait un

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