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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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laissés aux faucons
et aux aigles de ce royaume. Les femmes défuntes furent confiées à leurs sœurs
et à leurs mères, Chakahai, Börte et Hoelun dirigeant ce funeste devoir.
    Gengis vint contempler le visage mort de sa sœur quand on l’amena.
On l’avait trouvée nue, la gorge tranchée. Le chagrin du khan fut terrible à
contempler. Sa mère, Hoelun, que la nouvelle fit vieillir de plusieurs années
en une nuit, sombra dans l’hébétude et dut être menée par le bras partout où
elle allait. Elle avait perdu un fils longtemps avant Temülen, et les blessures
anciennes recommençaient à saigner. Lorsque Gengis tourna les yeux vers Otrar, ceux
qui virent son regard surent que la ville serait réduite en poussière dans un
vent brûlant.
    Les catapultes avaient été incendiées sur leur colline quand
la garnison d’Otrar avait réussi sa sortie et s’était précipitée vers sa propre
destruction. On retrouva près des poutres calcinées les corps de douze hommes
valeureux qui avaient résisté jusqu’au dernier. En apprenant la nouvelle, Gengis
se contenta de grogner et mit ses artisans jin au travail pour fabriquer d’autres
catapultes avec du bois du Koryo.
    L’été s’achemina tranquillement vers son terme tandis que
les Mongols se reposaient et reprenaient des forces, leur rage ne cessant de
bouillonner en eux. La ville attendait leur assaut, mais plus personne ne
montait en haut des murailles encore noircies par la fumée de l’huile enflammée.
    On avait retrouvé Ho Sa et Samuka parmi les tas de morts et
on leur avait rendu hommage pour les pertes qu’ils avaient infligées à l’ennemi.
Les conteurs tissèrent leur exploit en ballades qu’on chanterait le soir tandis
que leur chair morte était emmenée avec celle des autres, sans plus de
cérémonie que pour le plus obscur des guerriers. Au loin, les pics étaient
couverts de corps au-dessus desquels les oiseaux de proie formaient un nuage
sombre.
    L’hiver du Khwarezm était doux comparé au temps âpre que les
Mongols connaissaient au Nord. Gengis ne pouvait savoir ce que le gouverneur d’Otrar
avait en tête mais, avec la venue des mois froids, la ville parut s’agiter
tandis que les Mongols attendaient que les catapultes soient reconstruites. Les
guerriers ne montraient aucune impatience. Ils n’avaient pas besoin de bouger
pour vivre et l’endroit était aussi bon qu’un autre. La ville tomberait et si
ses habitants souffraient de l’attente, ce n’était rien comparé à ce qui les
attendait.
    Quand les journées raccourcirent, des silhouettes lointaines
apparurent parfois en haut des murs, tendant le bras. Elles devaient sans doute
surveiller la construction des machines de guerre sur la colline. Gengis n’en
savait rien et s’en moquait. Il semblait par moments presque indifférent et, même
lorsque les catapultes furent prêtes, il ne donna aucun ordre, préférant rester
dans sa yourte à noyer sa dépression dans l’arkhi. Il ne voulait pas voir d’accusation
dans les yeux de ceux qui avaient perdu leur famille. C’était lui qui avait
décidé de laisser le camp sans défense ; torturé par le chagrin et la
fureur, il ne trouvait le sommeil que lorsque la boisson l’avait abruti.
    Les portes d’Otrar s’ouvrirent soudain, par un jour de
grisaille annonciateur de pluie. L’armée mongole provoqua un orage de bruit en
frappant du sabre et de la lance sur ses boucliers pour exprimer sa colère. Avant
que Gengis ou les généraux qui lui restaient aient pu réagir, un petit groupe d’hommes
sortit de la ville et les portes se refermèrent derrière eux.
    Gengis parlait à Khasar quand il entendit le grondement des
guerriers. Il s’approcha lentement de son cheval, se mit en selle avec raideur
en fixant Otrar.
    Douze hommes seulement avaient quitté la protection des
murailles. Gengis regarda ses guerriers galoper vers eux, sabre au clair. Il
aurait pu les arrêter mais il garda les lèvres closes.
    Les Khwarezmiens portaient l’un d’entre eux troussé comme un
poulet, les jambes traînant dans la poussière du sol. Ils reculèrent lorsque
les cavaliers du khan se mirent à tourner autour d’eux et levèrent leur main
libre pour montrer qu’ils n’étaient pas armés. Pour les Mongols, c’était de la
provocation. Tout homme assez fou pour se risquer parmi eux sans une lame ou un
arc ne faisait qu’attiser leur soif de tuer.
    Impassible, Gengis regardait ses guerriers galoper autour
des hommes

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