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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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se tourna vers lui.
Sous le regard des yeux jaunes, le marchand tremblant se prosterna avec les
autres.
    — Seigneur, je ne connais pas le mot pour « oka »
en langue jin. C’est une mesure de poids utilisée par les orfèvres…
    — Je ne doute pas que cet homme m’offre beaucoup, répondit
Gengis. Après tout, il a fixé lui-même le prix de sa vie.
    L’interprète approuva de la tête.
    — Le poids en argent d’un grand nombre d’hommes, seigneur.
Une centaine, peut-être plus.
    Gengis réfléchit en fixant les murs d’Otrar, qui dominaient
encore son armée. Au bout d’un moment, il trancha l’air de la main.
    — Que les autres soient livrés aux femmes, qui en
useront à leur guise, décida-t-il. Pour le moment, le gouverneur vivra.
    Du coin de l’œil, il perçut la surprise de Khasar mais fit
comme si de rien n’était et poursuivit :
    — Mandez-moi Temüge. Les habitants d’Otrar nous
regardent du haut de leurs murailles. Je vais leur donner quelque chose à voir.
    Son frère cadet accourut promptement, jeta à peine un coup d’œil
à la poussière semée de sang et au gouverneur assis par terre, qui faisait
passer son regard d’un homme à l’autre.
    — Combien de pièces d’argent avons-nous ici ? s’enquit
Gengis.
    — Je ne les ai pas toutes comptées, répondit Temüge. Je
n’en ai pas le compte exact, il faudrait que je consulte mes registres pour…
    — Apporte-moi le poids d’un homme en argent.
    Sentant sur lui le regard d’Inaltchiq, le khan sourit
lentement.
    — Et l’une des forges roulantes rapportées par Süböteï,
ajouta-t-il. Je veux que ce métal coule comme de l’eau avant le coucher du
soleil. Tu as compris ?
    — Bien sûr, seigneur, assura Temüge, complètement perdu.
    Il partit en toute hâte exécuter les volontés de son frère.
    La population d’Otrar s’était massée en haut des murailles
de la ville pour voir ce qu’il adviendrait du gouverneur qu’elle avait envoyé à
l’armée mongole. Elle avait souffert pendant les combats entre sa garnison et
les hommes de Samuka. Lorsque les soldats du shah avaient enfin réussi leur
sortie, elle avait exulté : le shah viendrait délivrer la ville, ses
habitants seraient sauvés. Au lieu de quoi, les Mongols étaient revenus les
assiéger sans rencontrer de résistance. Ils ignoraient si le shah vivait encore,
mais comment les barbares auraient-ils pu camper devant leurs murs s’il était
en vie ? Il avait fallu des mois aux marchands pour former un conseil, des
jours de préparatifs secrets pour surprendre enfin Inaltchiq dans son lit et le
réduire à merci. Les Mongols n’avaient probablement aucune rancœur contre les
habitants d’Otrar, ils en voulaient uniquement à l’homme qui les avait
provoqués.
    Avant le coucher du soleil, Gengis amena Inaltchiq à portée
de flèche des murailles. C’était dangereux mais il supposait, à juste titre, que
les habitants d’Otrar ne se risqueraient pas à tirer sur le seul homme qui
pouvait décider de les épargner. À cent pas des portes de fer, il fit s’agenouiller
le gouverneur, les mains toujours nouées devant lui.
    Le gouverneur n’avait pas manqué de remarquer la forge
fumante qu’on avait aussi approchée des murs de sa ville et il sentait dans le
vent une odeur de métal chaud. Il doubla son offre et la doubla de nouveau
jusqu’à ce que Gengis conseille à l’interprète de tenir sa langue s’il ne
voulait pas la perdre.
    Trois hommes robustes actionnaient les soufflets de la forge
sous la direction de Temüge et Gengis se dressait près du prisonnier avec
Khasar, mais le reste de l’armée mongole se tenait en rangs à quelque distance
et observait la scène en silence.
    L’un des forgerons fit signe que les pièces d’argent étaient
fondues et plongea un bâton dans le chaudron de fer noir contenant le métal. Le
bois se calcina, l’argent en fusion siffla et cracha. Deux des hommes passèrent
un long poteau dans les poignées du chaudron, le soulevèrent des braises
rougeoyantes.
    Inaltchiq gémit de terreur quand il les vit apporter le
chaudron dont la chaleur faisait trembler l’air au-dessus de son contenu
frémissant.
    — Cent mille oka d’argent, seigneur, plaida-t-il, couvert
de sueur.
    L’interprète leva les yeux mais se garda bien de dire le
moindre mot et le gouverneur, voyant cela, se mit à prier à voix haute.
    Quand les porteurs s’approchèrent, Gengis regarda l’argent
fondu et, hochant

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