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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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d’Otrar qui avançaient toujours. Ils resserrèrent le cercle jusqu’à
ce que l’un d’eux renverse un des Khwarezmiens avec son cheval.
    Le petit groupe s’arrêta, terrorisé, se retourna vers l’homme
qui tentait de se relever. Les guerriers les forcèrent à repartir de l’avant, comme
ils l’auraient fait d’une chèvre ou d’un mouton égarés. L’homme fut abandonné
et quelques guerriers descendirent de cheval pour l’achever.
    Ses cris se répercutèrent sur les murailles de la ville. Les
émissaires jetaient autour d’eux des regards horrifiés. Un autre fut renversé d’un
coup de poignée de sabre. Le cuir chevelu entaillé, il se releva, ruisselant de
sang. Lui aussi se retrouva cerné par quelques Mongols qui le frappaient du
pied ou de leur lame. Silencieux sur son cheval, Gengis regardait le groupe
approcher. Ils arrivèrent ainsi aux tentes.
    Deux femmes mongoles séparèrent un troisième Khwarezmien de
ses compagnons. L’homme cria quelque chose dans sa langue étrange, tendit ses
mains, paumes ouvertes, mais les femmes éclatèrent de rire et se jetèrent sur
lui. Celui-là ne mourut pas tout de suite et ses plaintes résonnèrent longtemps.
    Lorsqu’ils ne furent plus que six, Gengis, le dos raide sous
le soleil matinal, leva enfin la main. Ses guerriers, qui guettaient son signal,
s’écartèrent des émissaires couverts de sang pour laisser approcher le khan. Les
survivants continuaient à avancer, livides. Lorsqu’ils furent devant Gengis, ils
se prosternèrent à ses pieds. L’homme ligoté se tordait dans la poussière, les
yeux révulsés.
    L’un des Khwarezmiens releva la tête et dit en jin, lentement :
    — Seigneur, nous sommes venus parler de paix…
    Gengis ne répondit pas et regarda Otrar, dont les murailles
étaient de nouveau couvertes de petites silhouettes. L’homme avala la poussière
qui lui tapissait la gorge avant de poursuivre :
    — Le conseil de la ville a décidé de te livrer notre
gouverneur, noble khan. Nous avons été entraînés dans la guerre contre notre
gré, nous sommes innocents. Nous t’implorons de nous épargner et de réserver ta
fureur à Inaltchiq, le gouverneur, qui est cause de nos malheurs.
    Ayant délivré son message, l’homme se prosterna de nouveau. Il
ne savait pas pourquoi ses compagnons et lui avaient été attaqués, il n’était
même pas sûr que Gengis ait compris ses mots. Le khan n’en montrait aucun signe
et le silence se prolongeait.
    En plus d’avoir été ligoté, le gouverneur avait été
bâillonné et Gengis, entendant ses plaintes étouffées, fit signe à son frère de
lui ôter son bâillon. Khasar trancha carrément la bande de tissu et en même
temps les lèvres d’Inaltchiq, qui poussa un cri et cracha du sang.
    — Ces hommes n’ont aucun pouvoir sur moi ! protesta-t-il
malgré sa douleur. Seigneur khan, laisse-moi négocier ma vie…
    Gengis n’avait appris que des bribes de la langue du
Khwarezm et dut attendre patiemment qu’on fasse venir l’un des marchands
polyglottes qui lui avaient vendu des informations. L’homme arriva, aussi
nerveux que ceux qui pressaient leur front contre le sol. Le khan ordonna au
gouverneur de répéter ses paroles et écouta la traduction en langue jin. L’idée
lui vint qu’il ferait bien de charger Temüge de former d’autres hommes à cette
tâche s’il avait l’intention de rester longtemps sur ces terres. Quand il eut
compris ce que voulait Inaltchiq, il eut un rire cruel et chassa de la main une
mouche qui bourdonnait autour de son visage.
    — Ils t’ont attaché comme un mouton promis au couteau, ils
t’ont livré à ton ennemi et tu prétends qu’ils n’ont aucun pouvoir sur toi ?
    Tandis que l’interprète peinait à traduire Gengis, Inaltchiq
parvint à s’asseoir, porta ses mains entravées à sa figure ensanglantée, grimaça.
    — Il n’y a pas de conseil à Otrar, seigneur. Ces hommes
ne sont que des marchands de ma ville. Ils ne peuvent parler pour quelqu’un que
le shah lui-même a nommé.
    L’un des survivants commença à répliquer, mais Khasar lui
expédia son pied dans le dos.
    — Tais-toi ! lui ordonna-t-il en agitant son sabre.
    Les autres suivaient avec inquiétude les mouvements de la
lame. Aucune traduction ne fut nécessaire et l’homme ne tenta pas de reprendre
la parole.
    — Épargne ma vie et je te ferai livrer six mille oka d’argent,
promit Inaltchiq.
    L’interprète eut une hésitation et Gengis

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