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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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vivres et équipement par la passe était un travail
fastidieux mais Süböteï fit venir des torches et de la nourriture ainsi que des
guerriers frais pour relever ceux qui s’échinaient sur les colonnes de la porte.
Les archers de la forteresse eurent la tâche plus facile pendant la nuit. Ils
voyaient les Mongols au travail malgré les mantelets tenus au-dessus de leurs
têtes. Les guerriers qui passaient à proximité des torches risquaient à tout
moment de recevoir une flèche. À l’aube, sept des hommes de Süböteï avaient été
touchés et l’un de ceux qui maniaient le burin avait eu le poignet cassé par un
coup de marteau. On tira les morts à l’écart. Les autres furent portés en bas
des marches, où on pansa leurs blessures en attendant le lever du jour.
    La porte tint toute la matinée, et Gengis donna l’ordre de
raser le village derrière lui. Ses officiers de minghaan repartirent avec pour
instructions de démolir les maisons et de jeter les pierres dans le vide afin
que les guerriers puissent faire de l’espace ainsi ménagé un point de
ravitaillement. Près de vingt mille hommes attendaient, dans l’impossibilité de
se battre, tandis qu’une poignée seulement s’escrimaient sur la porte. Süböteï
semblait sûr qu’ils parviendraient à l’abattre mais, quand la seconde journée s’avança,
Gengis dut prendre un masque froid pour cacher son impatience.
     
     
    Le Vieux de la Montagne baissa les yeux vers les soldats en
armure qui peinaient au soleil. Il contenait mal la fureur qui l’habitait. Au
cours de son existence, il avait été honoré par des princes et des shahs, du
Pendjab indien à la mer Caspienne. Il exigeait respect et déférence des
quelques hommes qui savaient qui il était, quelles que soient leurs richesses
et leur lignée. Sa forteresse n’avait jamais été attaquée depuis que son
ancêtre avait découvert la faille dans la montagne et formé le clan qui
deviendrait la force la plus redoutée en terre arabe et au Khwarezm.
    Agrippant l’appui de pierre d’une fenêtre ouverte, il
contemplait les fourmis qui s’affairaient pour parvenir à lui. Il maudit le
shah qui avait acheté la mort de ce khan, ainsi que le destin qui lui avait
fait accepter l’offre du monarque.
    Il ne savait pas alors que les cités du shah tomberaient aux
mains de l’envahisseur, ainsi que leurs réserves d’or. Il avait envoyé des
hommes choisis avec soin abattre un seul chef et, curieusement, cela avait
poussé le khan à cette profanation. Le Vieux de la Montagne avait rapidement
été informé de l’échec de Samarkand. Ses disciples étaient devenus trop
confiants après avoir pu s’approcher facilement de l’ennemi. Ils étaient morts
de manière honorable, mais leur tentative manquée avait amené ces assaillants
insensés devant son sanctuaire.
    Les Mongols ne semblaient pas se soucier de leurs pertes et
le vieil homme les aurait peut-être admirés pour cela s’il ne les avait tenus
pour moins qu’humains. Apparemment, il était destiné à succomber sous les coups
de ces loups impies après tout ce qu’il avait accompli. Le khan était un ennemi
implacable, obstiné, et les usages anciens s’écroulaient autour de lui. Il
faudrait au moins une génération pour reconstruire le clan après cette journée.
Il se jura que ses Assassins le vengeraient mais, en même temps, il était
effrayé, presque terrifié, par l’homme qui s’était jeté contre les pierres de
sa forteresse avec une telle violence. Aucun Arabe ne l’aurait fait. Un Arabe
aurait su qu’un échec entraînerait la mort pour trois générations de ses
proches. Même le grand Saladin avait cessé d’importuner les Assassins après
avoir découvert leur message dans sa tente de commandement.
    Entendant des pas derrière lui, le Vieux de la Montagne se
détourna de la fenêtre. Son fils se tenait dans la pièce fraîche, prêt à partir.
À quarante ans, il connaissait tous les secrets du clan. Il en aurait besoin
pour le remettre sur pied. Il emporterait avec lui les derniers espoirs du
Vieux de la Montagne. Les deux hommes échangèrent un regard de chagrin et de
colère avant que le fils porte une main à son front, à ses lèvres et à son cœur
et s’incline avec respect.
    — Tu ne m’accompagnes pas ? s’enquit-il une
dernière fois.
    Le vieillard secoua la tête.
    — Je reste jusqu’à la fin. Je suis né dans cette
forteresse, on ne m’en chassera pas.
    Il songea au

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