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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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l’approcher.
    Bouleversé, Süböteï ferma un instant les yeux.
    — Seigneur, je n’ai jamais refusé de t’obéir, jamais. Souviens-t’en
avant de me demander de nouveau de faire ça.
    — Il n’était qu’un jeune garçon furieux quand tu l’as
formé, mais je t’avais prévenu que son sang était mauvais, qu’il pouvait se
retourner contre nous à tout moment. J’avais raison, non ? Je lui ai
confié des guerriers, il les a pris et s’est enfui. Toi qui es mon général, dis-moi
comment je dois traiter un tel homme !
    Les mains crispées sur ses rênes, Süböteï ne répondit pas
que Gengis l’avait bien cherché, que son favoritisme à l’égard de Djaghataï
avait rongé Djötchi jusqu’à ce qu’il ne reste en lui que de la haine. Rien de
tout cela ne compterait pour le khan et il tenta une autre approche :
    — Attendons au moins d’avoir livré bataille au fils du
shah. Mes hommes te sont indispensables. Si tu me fais partir maintenant, je ne
reviendrai pas avant six mois ou plus.
    Gengis fronça les sourcils, irrité de l’obstination de son
général.
    — Djalal al-Din n’a que soixante mille hommes. Deux ou
trois tumans suffiront à l’écraser. L’affaire dont je te parle me préoccupe
davantage. Tu es le seul homme que Djötchi écoutera. Il te respecte.
    — Je sais, murmura Süböteï.
    Il se sentait déchiré entre l’allégeance au khan et son
amitié pour Djötchi. Gengis parut deviner l’accablement de son général et donna
à sa voix un peu plus de douceur :
    — Tu pensais que tous les ordres que je te donnerais
seraient simples ? Que je ne te demanderais rien de difficile ? Dis-moi
quand un homme est vraiment mis à l’épreuve. Est-ce lorsque son khan l’envoie
sur le champ de bataille, avec des guerriers au courage et aux capacités avérés ?
Ou est-ce maintenant, quand on lui confie une tâche dont il ne veut pas ? Tu
es le plus intelligent de mes généraux, Süböteï, je te l’accorde. Si tu vois
une autre solution, donne-la-moi et je l’essaierai.
    Süböteï avait déjà envisagé et rejeté une douzaine de plans,
aucun ne valait quoi que ce soit. En désespoir de cause, il fit une ultime
tentative :
    — Les tumans se rassemblent, seigneur. Laisse-moi me
joindre à eux et faire la guerre au prince dans le Sud. Je te serai plus utile
là-bas. Si tu m’envoies dans le Nord, tu perdras aussi mon tuman au moment où
tu as besoin de tous tes hommes.
    — Il a fallu plus d’un an pour le retrouver, fit valoir
le khan. S’il a repéré mes éclaireurs, il est déjà parti. Aujourd’hui, tu
pourrais suivre sa piste, mais qu’en restera-t-il dans un an ? C’est le
moment de régler cette histoire tranquillement. Je commencerai la guerre sans
toi si Djalal al-Din attaque maintenant et tu me rejoindras à ton retour. Ou
alors, rends-moi le paitze que je t’ai donné !
    La colère du khan explosait enfin et Süböteï faillit
tressaillir. Les arguments de Gengis étaient spécieux, tous deux le savaient. Gengis
était obsédé par l’idée de punir Djötchi et il était impossible de le raisonner.
Vaincu, Süböteï baissa la tête.
    — Très bien, dit-il. Je partirai. Si Djalal al-Din fait
marcher son armée vers le nord, cherche-moi dans les collines.

 
33
    L’éclaireur mongol perçut quelque chose. Depuis trois jours,
il suivait deux hommes dans la montagne en restant suffisamment loin pour ne
pas être repéré. Ils l’avaient conduit dans un dédale de défilés et de pics
autour de la vallée du Panchir et de la petite ville afghane de Parwan, avec sa
vieille forteresse. Le pays était rude mais l’éclaireur avait de l’expérience
et connaissait bien le terrain. Lorsque le soir tomba, il ne put plus
distinguer les traces et chercha un endroit sûr où passer la nuit. Cela le
tracassait d’avoir perdu ces deux hommes. Quelque chose en eux avait éveillé sa
méfiance dès qu’il les avait vus. De loin, ils ressemblaient à ces hommes des
tribus de la montagne, au visage enveloppé de tissu pour le protéger du soleil
et du vent. Leur comportement était cependant bizarre et l’avait intrigué. Il
traversait un défilé quand il sentit un picotement sur sa nuque, comme si
quelqu’un l’épiait. Une embuscade ? C’était possible. Les montagnards
connaissaient le terrain mieux que lui et se déplaçaient comme des spectres
quand ils le voulaient. L’éclaireur fut tenté de rebrousser chemin et de
reprendre la piste

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