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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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c’est ce que nous faisons maintenant. Nous sommes nos seuls juges, souviens-toi
de cela. Ceux qui viendront après auront à se soucier d’autres épreuves, d’autres
batailles.
    Il vit que Kachium l’avait écouté et au moins essayé de le
comprendre et il lui pressa l’épaule.
    — Nous avons parcouru un long chemin, frère. Je me
rappelle encore les premiers jours, quand nous étions seuls et affamés. Je me
souviens d’avoir tué Bekter et je regrette parfois qu’il ne soit pas là pour
voir ce que nous avons accompli. Nous avons peut-être forgé, toi et moi, quelque
chose qui durera mille générations. Ou qui mourra avec nous, je l’ignore. Je n’en
ai cure. Je suis devenu fort pour vaincre des ennemis puissants. J’affronterai
l’armée venue du sud pour être plus fort encore.
    — Tu es un homme étrange, répondit Kachium. Il n’y a
personne d’autre comme toi, tu le sais ?
    Il s’attendait à ce que son frère sourie, mais Gengis secoua
la tête.
    — Prends garde à ne pas me placer trop haut. Je n’ai
aucun don particulier, si ce n’est celui de savoir choisir des hommes valeureux
pour qu’ils me suivent. Le grand mensonge des villes, c’est de prétendre que
nous sommes tous trop faibles pour nous dresser contre ceux qui nous oppriment.
J’ai simplement percé ce mensonge à jour. Je me bats toujours. Les shahs
et les rois ne règnent que si les autres restent des moutons, trop effrayés
pour lutter. Je n’ai fait que prendre conscience que je pouvais être un loup
pour eux.
    Kachium sentit ses inquiétudes s’envoler sous le regard des
yeux d’or pâle de son frère. Il approcha son cheval de Gengis et les deux
hommes retournèrent aux yourtes pour manger et se reposer. En chemin, Kachium
se rappela l’arrivée des éclaireurs.
    — Et Djötchi ? demanda-t-il. Tu as pris une
décision ?
    Le khan plissa les lèvres en entendant ce nom.
    — Il m’a pris sept mille guerriers. Je ne peux pas le
lui pardonner. S’il était parti seul, je l’aurais peut-être laissé trouver sa
propre voie. Mais il m’a volé un dixième de mon armée et je veux le récupérer.
    — Tu les reprendrais ? dit Kachium, surpris. Franchement ?
    — J’ai d’abord pensé à les faire exécuter, puis j’ai
pris le temps de réfléchir. Ils ont abandonné femmes et enfants pour le suivre
comme d’autres m’ont suivi, renonçant à tout ce qu’ils connaissaient et
chérissaient. Je sais mieux que personne ce qu’un chef peut faire. Ils ont
accepté que Djötchi les mène, mais j’ai besoin d’eux maintenant, si Djalal al-Din
nous prépare un orage. Envoie des éclaireurs chercher Süböteï. Djötchi l’admirait
plus que tout autre homme. Il le laissera parler.
     
     
    Süböteï vint, le cœur lourd. La rumeur courait dans le camp
qu’on avait retrouvé Djötchi et, en apprenant la nouvelle, le général avait
espéré que Gengis ne ferait pas appel à lui. Il trouva le khan en compagnie d’Ögödei,
qui entraînait ses jeunes guerriers. Gengis lui fit signe de le suivre et les
deux hommes s’éloignèrent du tuman en faisant avancer leurs chevaux au pas
comme de vieux amis en promenade.
    Süböteï écouta, la gorge serrée. Il vénérait Gengis depuis
le jour où il avait rencontré celui qui avait créé un peuple à partir de tribus
se faisant sans cesse la guerre. Il était à ses côtés quand il avait pris sa
première forteresse au Xixia, puis tout le royaume. Sans fausse modestie, il
savait qu’il avait joué un rôle primordial dans les succès du khan. Gengis le
traitait avec respect et, en retour, Süböteï lui en témoignait plus qu’à n’importe
quel homme en vie. Pourtant, ce que Gengis lui demandait maintenant le
remplissait d’amertume et d’affliction. Il prit une inspiration tremblante
tandis que Gengis le regardait, attendant une réponse.
    — Seigneur, je ne peux pas. Demande-moi n’importe quoi
d’autre et je le ferai. N’importe quoi.
    Le khan fit tourner son cheval pour se retrouver face à son
général. Süböteï était brillant, plus doué pour la guerre que tout autre Mongol,
mais Gengis exigeait une obéissance absolue et seule la surprise évita au
général une réponse cinglante.
    — Si j’envoie Khasar ou Kachium, Djötchi résistera. Ses
hommes ont violé leur serment pour le suivre, ils n’hésiteront pas à se battre
pour empêcher qu’il soit emmené. Tu es le seul qu’il laissera parler. Tu es le
seul à pouvoir

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