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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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carquois.
    Gengis repéra un lynx et talonna sa monture pour se lancer à
sa poursuite. Il vit Kachium s’élancer dans la même direction et fut satisfait
quand son frère s’écarta pour lui laisser la proie. Approchant tous deux de la
quarantaine, ils étaient forts, en pleine forme physique. Après le retour des
armées, ils emmèneraient le peuple mongol sur de nouvelles terres et cette
pensée réjouissait le khan.
    Il était revenu de la capitale jin totalement épuisé et miné
par la maladie. Il lui avait fallu près d’un an pour retrouver la santé mais
son état de faiblesse n’était plus qu’un souvenir. Alors que l’été touchait à
sa fin, il sentait en lui sa force d’antan et avec elle le désir d’anéantir
ceux qui avaient osé massacrer ses hommes. Il souhaitait que ses ennemis soient
orgueilleux et puissants afin de les faire tomber de haut lorsqu’il se
vengerait.
    Il tendit la main vers son carquois et poussa un soupir
quand ses doigts n’y trouvèrent plus de flèches. Les enfants du camp, garçons
et filles, parcouraient maintenant le cercle armés de gourdins et de couteaux
pour finir la tuerie et commencer à préparer le gibier pour un grand festin.
    Les éclaireurs avaient rapporté que les armées de Khasar et
de Süböteï n’étaient plus qu’à quelques jours de cheval. Gengis accueillerait
ses généraux avec de l’alcool de riz et de l’arkhi à leur retour. Il se demanda
ce que ses fils étaient devenus en grandissant. Il était impatient de partir en
guerre avec Djaghataï et Ögödei et de s’emparer de nouvelles terres pour qu’ils
puissent être khans à leur tour. Djötchi aussi rentrerait, mais cette pensée
rouvrait en lui une vieille blessure et il ne voulait pas y songer. Il avait
passé des années paisibles avec ses épouses et ses jeunes enfants mais si le
père ciel lui réservait un destin, ce n’était pas de rester tranquillement à ne
rien faire tandis que le monde sommeillait.
    Gengis rejoignit Kachium au moment où celui-ci tapotait le
dos d’Arslan. Autour d’eux, le sol était rouge de sang et de jeunes garçons
pleins d’ardeur passaient presque sous leurs sabots en s’interpellant.
    — Vous avez vu le gros lynx que j’ai abattu ? demanda
le khan aux deux hommes. Il m’a fallu deux flèches rien que pour le ralentir.
    — C’était un beau coup ! cria Kachium, le visage
luisant de sueur.
    Un enfant décharné frôla ses étriers de trop près et il se
courba pour lui décocher une taloche qui l’expédia sur les fesses, au grand
amusement de ses camarades.
    Arslan sourit tandis que le gamin se relevait et lançait au
frère du khan un regard noir avant de détaler.
    — Ils sont si jeunes, ces gosses, dit-il. Je ne me
souviens pas d’avoir été aussi petit.
    Gengis hocha la tête. Les enfants des tribus réunies ne
connaîtraient jamais la peur d’être pourchassés comme ses frères et lui l’avaient
été. En entendant leurs rires et leurs voix aiguës, il ne pouvait que s’étonner
de ce qu’il avait accompli. Il ne restait que quelques bergers dans les vallées
et les montagnes de son pays. Il avait rassemblé tous les autres, en avait fait
une nation menée par un seul chef et le père ciel. Peut-être était-ce pour
cette raison qu’il brûlait de relever le défi des tribus du désert. Un homme
sans ennemis devient rapidement mou et gras. Un peuple dépérit si personne ne
convoite ses camps. Il sourit à cette pensée : il ne manquait pas d’ennemis
dans le monde et il remercia les esprits d’une telle profusion. Il ne pouvait
imaginer meilleure façon d’occuper une vie et il avait encore de bonnes années
devant lui.
    Arslan reprit la parole d’un ton qui avait perdu toute légèreté :
    — Depuis de nombreux mois, seigneur, je pense que le
moment est venu pour moi de renoncer à mon rang de général. Je deviens trop
vieux pour résister à une campagne d’hiver et cela me rend peut-être aussi trop
prudent. Les hommes ont besoin d’un chef plus jeune capable de tout risquer sur
un seul lancer des osselets.
    — Il te reste encore de longues années devant toi, répondit
Kachium, aussi grave que l’ancien forgeron.
    Arslan secoua la tête, se tourna vers Gengis.
    — Il est temps. J’attendrai le retour de mon fils Jelme,
mais je n’ai plus envie de quitter mon pays. Je t’ai juré fidélité, Gengis, et
je ne romprai pas ce serment. Si tu me dis « Chevauche », je
chevaucherai jusqu’à

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