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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire
Autoren: Conn Iggulden
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pour rejoindre l’armée de
Kachium. En chemin, il ne laissa pas ses hommes s’arrêter assez longtemps pour
faire cuire un repas même s’ils avaient trouvé du bois. La montagne de cette
région était désertique et n’abritait que des lézards ou des oiseaux perchés
dans de hauts nids. Lorsque les Mongols tombaient sur un arbre rabougri, ils l’abattaient
et le découpaient à la hache, chargeaient le bois sur des chevaux de rechange
afin de l’utiliser plus tard.
    En avançant, Gengis remontait la chaîne d’éclaireurs que
Kachium avait laissée derrière lui et chacun d’eux se joignait aux tumans qui s’enfonçaient
dans le dédale de gorges et de vallées. Parfois, les guerriers gravissaient à
cheval des pentes presque trop raides pour qu’ils restent en selle. Il n’y
avait plus de piste. Gengis et Djebe commençaient à comprendre la difficulté de
la tâche de Kachium. Ils savaient à peine s’orienter, surtout la nuit, mais les
éclaireurs, le long de la ligne, connaissaient le chemin et ils progressaient
rapidement. Lorsque l’arrière-garde de Kachium fut en vue, Gengis emmena Djebe
et ses fils à l’avant pour rejoindre son frère. Il le trouva le matin du
huitième jour, au bord d’un lac saumâtre entouré de hauts pics.
    Gengis serra ostensiblement Kachium contre lui pour faire
voir aux autres qu’il ne lui gardait pas rancune de leur défaite.
    — Es-tu près du but ? lui demanda-t-il sans
préambule.
    Devinant derrière l’embrassade la colère amoncelée, Kachium
s’abstint de se justifier : il ne doutait pas que Gengis lui exprimerait
son avis sur ses erreurs lorsqu’ils seraient seuls.
    — Trois fausses pistes conduisaient à l’est, mais le
gros de leur armée a pris la direction du sud, j’en suis sûr.
    Il montra à Gengis un bloc de crottin, l’émietta entre ses
doigts.
    — Encore un peu humide, malgré cette chaleur, commenta-t-il.
Ils ne peuvent pas avoir plus d’un jour d’avance.
    — Pourtant tu t’es arrêté, fit observer le khan.
    — Nous manquions d’eau. Ce lac est salé, il ne nous
sert à rien. Maintenant que tu es là, nous pouvons partager les outres et
avancer plus vite.
    Gengis donna immédiatement les ordres nécessaires et n’attendit
pas de voir arriver les premières outres. Il en avait des milliers sur le dos
des chevaux de réserve et les bêtes savaient y téter comme si elles n’avaient
jamais oublié la mamelle de leur mère. Chaque minute de retard augmentait son
irritation et il avait du mal à ne pas faire de reproches à Kachium. Lorsque
Khasar et Jelme vinrent le saluer, il put à peine les regarder.
    — Süböteï a reçu l’ordre de nous rejoindre à son retour,
annonça-t-il aux trois généraux. Le passé est le passé. Chevauchez maintenant
avec moi et rachetez-vous.
    Un léger mouvement lointain attirant son attention, il plissa
les yeux dans le soleil. Sur un pic, un homme agitait un drapeau au-dessus de
sa tête. Gengis se tourna vers Kachium.
    — Qu’est-ce que c’est que ça ?
    — L’ennemi. Ils ont des guetteurs, qui nous observent
constamment.
    — Envoie six bons grimpeurs tuer cet homme, dit Gengis,
s’efforçant au calme.
    — Ils choisissent des endroits qu’un homme seul peut
défendre. Nous ne perdons pas de temps à les en déloger…
    — Le soleil t’a ramolli la tête ? répliqua Gengis.
Ils sont les yeux de Djalal al-Din. Envoie des hommes les abattre avec leurs
arcs. Peu importe si quelques guerriers tombent en essayant de les atteindre. Lorsque
notre ennemi sera aveugle, nous le trouverons plus facilement.
     
     
    Djalal al-Din vit au loin le drapeau s’élever et retomber
quatre fois.
    — Le khan se met de la partie, dit-il, la gorge nouée.
    La force de son armée lui sembla soudain chimérique.
    C’était l’homme qui avait écrasé les régiments de son père, qui
avait rendu des éléphants fous de douleur et s’était taillé un chemin jusqu’aux
cités dorées. Djalal al-Din avait toujours su qu’il viendrait et cela avait
donné un goût amer à ses victoires.
    — Combien sont-ils ? demanda Nawaz, qui se tenait
près de lui.
    Il n’avait pas pris le temps d’apprendre à lire les signaux,
mais Djalal al-Din ne lui en fit pas reproche.
    — Quatre tumans, soit quarante mille guerriers de plus
à nos trousses. Ils vont avancer plus vite, maintenant.
    Pendant douze jours, ils avaient attiré les Mongols dans des
défilés sans issue et sur de fausses
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