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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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villes aussi grandes
que celles de l’empire Jin. Nous devrons affronter ses armées, mais quand nous
le ferons, ce sera sur le terrain que je choisirai. En attendant, il me faut
savoir tout ce que tu pourras apprendre. Si une petite ville dispose de moins
de deux cents guerriers, laisse-la se rendre. Envoie-moi ses marchands, ceux
qui connaissent un peu le monde qui les entoure.
    — Et s’ils ne se rendent pas, seigneur ? demanda
Djebe.
    Khasar gloussa sans relever la tête mais les yeux jaunes du khan
s’arrachèrent aux cartes.
    — Alors, fais place nette, répondit Gengis.
    Au moment où le jeune général repartait, il le rappela en
sifflant. Djebe s’arrêta, le regard interrogateur.
    — Ce sont tes guerriers, maintenant, dit Gengis. Ils se
tourneront d’abord vers toi. Souviens-t’en. J’ai vu des hommes courageux s’enfuir
et faire face quelques mois plus tard dans des situations désespérées. Uniquement
parce qu’ils avaient changé d’officier. Ne pense jamais qu’un autre peut faire
ton travail. Tu comprends ?
    — Oui, seigneur, répondit Djebe.
    Il s’était efforcé de ne pas montrer une joie qui lui
faisait tourner la tête. C’était son premier commandement important. Dix mille
hommes compteraient sur lui seul, remettraient leur vie et leur honneur entre
ses mains. Sachant parfaitement que le jeune homme avait les paumes moites et
le cœur battant, Gengis retint un sourire.
    — Alors, va, dit-il avant de se pencher de nouveau sur
les cartes.
     
     
    Un matin de printemps, Djebe, impatient de se faire un nom, partit
avec dix mille hommes aguerris. Quelques jours plus tard seulement, des
marchands khwarezmiens se présentèrent au camp. Ils souhaitaient vendre des
informations à la force nouvelle surgie dans la contrée. Gengis les reçut dans
sa yourte et les renvoya avec des bourses pleines de pièces d’argent. Derrière
eux, de lointains nuages de poussière montèrent paresseusement dans l’air chaud.
     
     
    Djötchi rejoignit ses hommes deux jours après la visite de
Gengis à la yourte des malades. Pâle, amaigri par six semaines de convalescence,
il montait son cheval favori avec raideur, serrant les mâchoires pour lutter
contre la douleur. Des attelles maintenaient son bras gauche et les blessures
de ses jambes suintaient encore, mais il souriait en passant au trot devant ses
guerriers. Avertis de sa venue, ils s’étaient mis en rangs pour accueillir leur
général, fils aîné du khan. Quand il leva une main pour les saluer, ils l’acclamèrent,
ravis de voir la peau de tigre qu’il avait placée sous sa selle. La tête de l’animal
grognerait éternellement devant son pommeau.
    Il alla prendre sa place à deux pas du premier rang, fit
tourner son cheval pour regarder les hommes que son père lui avait confiés. Sur
les dix mille, plus de quatre mille provenaient de cités jin. Leurs montures et
leurs armures étaient mongoles, mais il savait qu’ils étaient incapables de
tirer à l’arc aussi vite que ses frères. Deux mille autres appartenaient aux
tribus turques du Nord et de l’Est, hommes à la peau sombre qui connaissaient
les terres du Khwarezm mieux que les Mongols. Il songea que son père les lui
avait donnés parce qu’il les considérait d’un sang inférieur, mais ils étaient
féroces, ils connaissaient le terrain et le gibier. Djötchi était satisfait d’eux.
Les quatre mille restants faisaient partie de son peuple : Naïmans, Oïrats
et Jajirats. En inspectant leurs rangs, il perçut une faiblesse en eux. Ces
Mongols savaient qu’il n’était pas le fils préféré du khan, peut-être même pas
son fils du tout. Il décelait un doute dans les regards qu’ils échangeaient et
ils ne l’acclamaient pas avec autant d’enthousiasme que les autres.
    Sentant son énergie faiblir, il fit appel à toute sa volonté.
Il aurait aimé avoir plus de temps pour que son bras guérisse mais il se rappelait
la façon dont Süböteï avait uni ses troupes et il brûlait d’en faire autant.
    — Je vois devant moi des hommes ! leur lança-t-il
d’une voix forte. Je vois des guerriers mais je ne vois pas encore une armée.
    Il tendit le bras vers les chariots qui descendaient encore
de la montagne derrière eux.
    — Notre peuple a assez d’hommes pour tenir les loups à
l’écart, poursuivit-il. Chevauchez avec moi aujourd’hui et je verrai ce que je
peux faire de vous.
    Il talonna sa monture malgré ses jambes déjà douloureuses.

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