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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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répondit Zayed. Elle obscurcit la terre jusqu’aux montagnes.
    Inaltchiq plissa le front, l’image de la peau couverte de
miel de sa favorite s’estompant dans son esprit.
    — Elle est plus vaste que nous ne le pensions ?
    — Cent mille combattants environ, maître, bien que ce
soit difficile à estimer avec tant de chariots. Ils forment un long serpent sur
la terre.
    L’image fit sourire Inaltchiq.
    — Même un tel serpent n’a qu’une tête. Si le khan nous
cause des ennuis, j’enverrai les Assassins la couper.
    Le scribe grimaça en montrant des dents d’ivoire jauni.
    — J’aimerais mieux embrasser un scorpion qu’avoir
affaire à ces mystiques chiites, maître. Ils ne sont pas dangereux uniquement à
cause de leurs dagues. Ne rejettent-ils pas les Califes ? Je crois que ce
ne sont pas de vrais musulmans.
    Inaltchiq s’esclaffa, pressa l’épaule du scribe.
    — Ils te font peur, mon petit Zayed, mais on peut les
acheter et aucun tueur ne les surpasse. On raconte qu’ils ont laissé un gâteau
empoisonné sur la poitrine de Saladin pendant qu’il dormait. C’est cela qui
compte. Ils honorent leurs contrats et leur sombre folie n’est là que pour la
façade.
    Zayed fut parcouru d’un frisson. Les Assassins étaient leurs
propres maîtres dans leurs forteresses des montagnes, dont même le shah ne
pouvait leur ordonner de sortir. Ils vénéraient la mort et la violence et Zayed
estimait que le gouverneur ne devrait pas parler d’eux avec tant de
désinvolture, même dans sa maison. Il espérait que son silence serait
interprété comme un subtil reproche, mais Inaltchiq ne parut pas s’en apercevoir
et poursuivit :
    — Tu n’as pas dit un mot du shah Mohammed. Se peut-il
qu’il n’ait pas encore donné de réponse ?
    Le scribe secoua la tête.
    — Il n’y a toujours pas de renforts, maître. J’ai posté
des hommes au sud pour les attendre. Je serai informé dès qu’ils apparaîtront.
    Les deux hommes étaient arrivés au seuil des bains de la maison
du gouverneur. Esclave masculin, Zayed ne pouvait pas en franchir la porte et
Inaltchiq fit halte avec lui en réfléchissant aux ordres à donner.
    — Mon cousin dispose de plus d’un million d’hommes en
armes, Zayed, plus qu’il n’en faut pour écraser cette cohorte de chariots et de
chèvres faméliques. Envoie un autre message au shah avec mon sceau personnel. Dis-lui
que… deux cent mille guerriers mongols ont passé les montagnes. Il comprendra
peut-être que ma garnison ne peut que battre en retraite devant une telle
multitude.
    — Le shah pense peut-être qu’ils n’attaqueront pas
Otrar. Il y a d’autres cités à prendre.
    Inaltchiq exprima son désaccord d’un claquement de langue, passa
une main dans les boucles huilées de sa barbe.
    — Pourquoi attaqueraient-ils ailleurs ? C’est ici
que j’ai fait fouetter les émissaires du khan sur la place du marché. Ici que
nous avons édifié jusqu’à hauteur de poitrine une pile de mains tranchées. Mon
cousin ne m’a-t-il pas guidé en cela ? J’ai suivi ses ordres avec la
certitude que son armée serait prête pour refouler ces Mongols. Maintenant, j’ai
fait appel à lui et il tarde à répondre.
    Zayed garda le silence. Les murailles d’Otrar n’avaient
jamais été enfoncées mais des marchands venus des terres jin rapportaient que
les Mongols utilisaient des machines de guerre pouvant écraser des villes
entières. Il n’était pas impossible que le shah ait décidé de laisser la
garnison d’Otrar lui montrer de quoi le khan mongol était capable. Malgré les
vingt mille hommes qui défendaient la ville, Zayed ne se sentait pas en sûreté.
    — Rappelle à mon cousin que je lui ai sauvé la vie
quand nous étions jeunes, dit Inaltchiq. Il ne m’a jamais remboursé cette dette.
    Zayed s’inclina.
    — Je lui ferai parvenir ton message par nos coursiers
les plus rapides, maître.
    Inaltchiq hocha la tête, franchit la porte des bains. Le
scribe le regarda s’éloigner et fronça les sourcils. Le maître forniquerait
comme un chien en rut jusqu’à l’aube, laissant ses serviteurs dresser des plans
de campagne.
    Zayed ne comprenait pas davantage la luxure qu’il ne
comprenait ces Assassins avalant des boulettes brunes et collantes de haschich
qui chassaient leur peur et les faisaient se tortiller du désir de tuer. Dans
sa jeunesse, son corps l’avait tourmenté, mais l’un des avantages de l’âge
était qu’il libérait

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