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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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d’encerclement et utilisa le couvert des arbres pour s’y hisser en
restant à tout moment invisible pour ceux qui se trouvaient en bas. Il n’avait
pas l’intention de prendre des vies mais simplement de montrer aux guerriers de
l’autre tuman qu’il aurait pu les anéantir. Ils n’oublieraient pas de sitôt l’assaut
de ses lignes dévalant les pentes.
    Djebe ne constata aucun signe d’alarme chez ceux qu’il
observait. Manifestement, ils étaient à l’entraînement : les cercles qu’il
distinguait au loin ne pouvaient être que des cibles en paille pour le tir à l’arc.
Rangée après rangée, les guerriers s’élançaient et décochaient leur flèche au
galop.
    Avec deux officiers et deux porte-fanions, il attacha son
cheval à un pin et s’approcha de la crête en rampant jusqu’à ce qu’il découvre
toute la vallée. Djebe était encore trop loin pour reconnaître le général, mais
celui-ci était à l’entraînement avec ses hommes.
    De l’autre côté de la vallée, un point rouge apparut et
disparut aussitôt sur un haut rocher : les cavaliers de son flanc gauche
avaient trouvé un sentier par lequel ils pouvaient descendre et ils se tenaient
prêts. Il attendit que le flanc droit lui adresse le même signal et son cœur
battit plus vite quand il aperçut brièvement un fanion bleu.
    Un détail cependant le tracassait et gênait sa concentration.
    Où étaient les éclaireurs de l’autre tuman, ceux qui
auraient normalement dû prévenir leur chef d’une telle attaque ? La vallée
était une position vulnérable et Djebe ne pouvait imaginer qu’un des généraux
de Gengis se soit ainsi bandé les yeux. Les hommes de Djebe avaient pour ordre
de désarmer les éclaireurs avant qu’ils puissent sonner du cor, mais c’était
une question de chance. Le père ciel avait-il favorisé son entreprise en les
réduisant au silence ? Il secoua la tête et murmura :
    — Où sont les éclaireurs ?
    L’officier le plus proche de lui était Palchuk, qui avait
épousé Temülen, la sœur de Gengis. Djebe avait trouvé en lui un homme solide et
compétent, même s’il soupçonnait le khan d’avoir enfreint ses propres règles en
le promouvant.
    — Il n’y a pas d’armée importante dans le coin, argua
Palchuk avec un haussement d’épaules. Ils ont peut-être rappelé leurs
éclaireurs.
    Au loin, une lumière clignota. La distance était trop grande
pour qu’on puisse voir un fanion, mais l’homme de Djebe utilisait un morceau de
verre jin pour refléter le soleil. Chassant ses doutes, Djebe se leva. À cent
pas derrière lui, deux mille hommes attendaient, allongés sur le sol avec leurs
montures. Les bêtes étaient bien entraînées et ne firent quasiment aucun bruit
quand leurs cavaliers cessèrent de leur plaquer le cou contre le sol et les
laissèrent se relever.
    — Les arcs restent dans les étuis, dit Djebe. Nous
voulons leur donner une leçon, pas les tuer.
    Il se mit en selle avec ses hommes. Ils chargeraient sur
quatre fronts et convergeraient vers le centre, où Djebe rencontrerait le
général de l’autre tuman. Il se promit de ne pas montrer sa jubilation quand l’homme
le saluerait.
    Au moment où il levait le bras pour lancer l’assaut, il vit
une fois de plus un éclair rouge, comme si son flanc gauche lui envoyait de
nouveau un signal.
    — Qu’est-ce qu’ils font ? s’interrogea-t-il à voix
haute.
    Avant que Palchuk puisse répondre, des hommes jaillirent du
sol partout autour de lui. Les cavaliers de Djebe poussèrent des cris de
stupeur quand des guerriers de l’autre tuman se dressèrent dans leurs fosses
peu profondes, l’arc bandé. Ils avaient attendu l’aube dans un silence parfait,
recouverts d’une épaisse couche de feuilles et d’aiguilles de pin. En quelques
instants, des dizaines d’entre eux apparurent, menaçant Djebe de leurs flèches.
    Il vit Djötchi s’approcher et renversa la tête en arrière
dans un grand rire. Le fils du khan garda le silence jusqu’à ce qu’il soit près
de l’étrier de Djebe, posa la main sur le sabre à tête de loup.
    — Tu es pris, dit-il, souriant enfin.
    — Je savais qu’il aurait dû y avoir des éclaireurs, bougonna
Djebe.
    Acceptant sa défaite, il remit son sabre. Djötchi s’inclina
et le lui rendit aussitôt, rayonnant. Puis il décrocha son cor et souffla une
longue note qui résonna d’un bout à l’autre de la vallée. En bas, les guerriers
cessèrent de s’entraîner et

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