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La chevauchée vers l'empire

La chevauchée vers l'empire

Titel: La chevauchée vers l'empire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Conn Iggulden
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qu’un avantage et il l’utiliserait au mieux, songea-t-il
en faisant glisser une bannière de soie entre ses doigts. Il vit des visages
basanés l’observer des hautes tours d’Otrar et se dit qu’il n’aurait pas
longtemps à attendre.
    Gengis n’était qu’à une lieue lorsque Samuka entendit les
ordres donnés de l’autre côté des murailles. Il vérifia une fois de plus que
ses officiers étaient prêts. Ils avaient la mine aussi sombre que leur général
et aucun d’eux n’était assez fou pour croire qu’ils survivraient à la bataille
imminente.
    La porte de fer du mur est s’ouvrit lentement. Au même
moment, des rangées d’archers apparurent en haut des murailles. D’un œil froid,
Samuka estima leur nombre : ils étaient des milliers. Les jours précédents,
les Mongols avaient dégagé un chemin jusqu’à la porte avec des piques pour
abattre les ruines des maisons noircies par le feu. Cela avait été alors une
bonne idée mais elle permettrait maintenant aux soldats ennemis une sortie plus
facile. Samuka lança un ordre d’un ton sec et ses guerriers disposèrent leurs
flèches à leurs pieds, là où ils pourraient les saisir rapidement. Une des
palissades de fortune s’effondra ; un officier jura et envoya des hommes
la redresser. Samuka eut un sourire crispé. Gengis l’avait posté à cet endroit,
on ne l’en délogerait pas facilement.
    Il ne savait pas si les soldats d’Otrar tenteraient
uniquement une sortie par cette porte ou s’ils essaieraient aussi d’attaquer
par celle de Ho Sa, invisible d’où il était. Dans un cas comme dans l’autre, sa
voie était tracée. Dressé sur ses étriers, hors de portée de l’ennemi, il
regarda les lourds battants de fer s’ouvrir. Derrière, dans la ville inondée de
soleil, des hommes en armure attendaient sur de bons chevaux arabes. C’étaient
eux que Samuka devait éliminer. L’infanterie d’Otrar n’arriverait jamais à
temps pour attaquer Gengis.
    Pour un homme qui aimait les chevaux, l’ordre était amer
mais Samuka leva la tête et cria d’une voix forte :
    — Tuez les bêtes !
    Ses paroles furent reprises en écho, même si rares devaient
être ceux qui n’avaient pas entendu leur chef dans un groupe aussi peu nombreux.
Les chevaux mongols étaient peu utiles dans une formation en croissant ne pouvant
pas bouger, mais c’était réconfortant d’être en selle et Samuka n’aurait pas
voulu se tenir sur ses jambes alors qu’un ennemi fondait sur lui.
    Dans un rugissement, les cavaliers d’Otrar commencèrent leur
sortie. L’étroitesse de la porte compressait leurs rangs et seuls cinq d’entre
eux à la fois pouvaient se mettre au galop. Samuka leva la main gauche, attendit.
Cent hommes bandèrent leurs arcs devant les meurtrières des palissades. Il
savait qu’il devait étaler ses volées pour faire durer sa réserve de flèches
mais il tenait à ce que la première soit terrifiante.
    Les soldats de la garnison avaient bien préparé leur attaque
et élargissaient leur rang dès qu’ils avaient franchi la porte pour permettre
au plus grand nombre possible de sortir dans le temps le plus court. Impassible,
Samuka les regarda passer devant le repère qu’il avait laissé à cent pas.
    — Les chevaux d’abord ! beugla-t-il de nouveau en
abaissant la main.
    Le craquement qui suivit lui fit battre le cœur. Cent longs
traits jaillirent des palissades et ralentirent à peine avant de frapper les
cavaliers. Le premier rang s’effondra comme une outre percée, bêtes et hommes
roulant sur le sol poussiéreux. Samuka leva de nouveau la main et l’abaissa
presque aussitôt, sachant que la centaine suivante serait prête. Rien ne
pouvait résister à des volées aussi puissantes. Malgré leurs armures et leurs
boucliers, les cavaliers tombaient avec leurs montures puis d’autres flèches
transperçaient ceux qui se relevaient en chancelant.
    Au-dessus des portes, l’air vibra soudain quand les archers
postés en haut des murailles se penchèrent et décochèrent leurs traits. Bien
que protégé par les palissades, Samuka se baissa instinctivement. Les flèches
qui passaient par-dessus retombaient sur les boucliers de ses hommes. Ils
avaient l’habitude et tenaient leurs boucliers d’un bras souple pour amortir
les impacts.
    D’autres cavaliers surgissaient de la ville. Samuka envoya
volée sur volée jusqu’à ce que les cadavres d’hommes et de chevaux forment des
tas devant Otrar. Des Mongols,

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