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La chute de l'Empire Romain

La chute de l'Empire Romain

Titel: La chute de l'Empire Romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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révéler ce qu’elle ressentait.
    Ainsi ce dégoût pour ce Priscus Attale qui avait osé s’installer dans le palais où avaient vécu Auguste, Trajan et Marc Aurèle.
    Lui, ce nain, dans la demeure des géants fondateurs de l’Empire !
    L’on rapportait qu’Alaric, lors d’un banquet avec les chefs goths, avait humilié Attale dépouillé du manteau impérial et l’avait obligé à servir à table en habit d’esclave !
    Galla Placidia écoutait, les yeux fixes, le visage figé.
    On annonçait qu’Attale avait été renvoyé par Alaric, qui avait conclu un accord avec Honorius.
    C’était donc devenu cela, l’Empire romain !
    Galla Placidia avait appris, le mépris emplissant sa bouche d’une salive aigre, qu’Honorius − son propre frère −, après l’accord conclu avec Alaric, tentait de faire assassiner le roi des Goths par des bandes barbares qui sillonnaient l’Italie.
    Alaric avait échappé à plusieurs embuscades, mais il avait conclu que l’empereur d’Occident le trahissait.
    Alors Alaric avait juré de prendre Rome et de brûler la Ville éternelle.
    Ce n’était plus un consul romain, comme l’avait été César, qui franchissait le Rubicon, mais un roi barbare, qu’un jour le Sénat de Rome avait désigné généralissime d’Occident.
    Qui à Rome oserait résister à Alaric en ce début de l’an 410 ?

12.
    De ces jours de l’an 410, Galla Placidia n’avait rien oublié et, trente années plus tard, seule dans sa chambre, elle retrouvait ce désespoir qui l’avait écrasée quand les esclaves forçant les portes de ses appartements s’étaient précipités en criant que les Goths attaquaient les remparts de Rome.
    Elle s’était redressée et, d’un geste, sans prononcer un seul mot, elle les avait domptés.
    Ils étaient sortis à reculons comme s’ils avaient craint qu’elle ne se jette sur eux, ne les fouette ou ne les désigne aux soldats de sa garde personnelle.
    Mais Galla Placidia n’avait pas bougé, étouffant les sanglots qui remplissaient sa gorge.
    Puis, enveloppée de voiles, le visage dissimulé, elle avait gagné les remparts.
    Des colonnes de fugitifs qui venaient de quitter Rome s’éloignaient rapidement, formant des traînées noires dans la campagne écrasée sous la chaleur et la lumière intenses de ces premiers jours d’août de l’an 410.
    Les cavaliers goths les ignoraient et se rassemblaient devant les portes de la Ville.
    Mais les défenseurs les repoussaient, utilisant les balistes et les catapultes placées sur les remparts.
    Tout à coup, un groupe de Goths avait poussé vers les remparts un homme drapé dans le manteau de l’empereur, le front ceint d’un diadème.
    Galla avait reconnu Attale, qu’une nouvelle fois Alaric humiliait en arrachant de ses épaules, de son front les insignes impériaux.
    Galla Placidia avait alors quitté les remparts : l’humiliation du sénateur qu’elle méprisait et accusait de trahison l’atteignait parce qu’Attale était romain.
    Et elle souffrait aussi de l’attitude d’Honorius, son propre frère, empereur d’Occident, qui demeurait à Ravenne, se souciait davantage du sort des oiseaux de sa volière ou des charmes de l’un de ses eunuques que du destin de Rome.
    Galla Placidia avait traversé la ville, du Palatin à la porte Salaria, de la basilique Saint-Pierre à la basilique Saint-Paul.
    Les rues étaient encombrées par les chars des riches Romains qui avaient décidé de fuir, puisque la Ville n’était pas encore encerclée.
    Mais il avait suffi de quelques semaines pour que les Barbares goths d’Alaric assiègent complètement Rome.
    Et comme ils occupaient les rives du Tibre, le port et les entrepôts, la famine était devenue la principale des armes d’Alaric.
    Galla Placidia avait choisi de se terrer chez elle, pour ne pas voir ce que les servantes lui rapportaient.
    Les pauvres, sans distribution de pain, dévoraient tout ce qui pouvait s’avaler. Une mère avait mangé l’enfant qu’elle allaitait.
    On se disputait les cadavres encore chauds jetés dans les rues, empilés.
    « On les déchire à pleines dents », avait-on répété à Galla Placidia. Et quand on ne mourait pas de faim, on succombait, car les épidémies frappaient ce peuple affamé qui périssait sans se révolter.
    Puis, dans la nuit du 24 août de l’an 410, Galla Placidia avait entendu des cris, un grand tumulte.
    Quelqu’un avait ouvert aux Goths la porte Salaria et aussitôt la

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