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La Chute Des Géants: Le Siècle

La Chute Des Géants: Le Siècle

Titel: La Chute Des Géants: Le Siècle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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ne peux pas introduire d’arme dans la maison du Seigneur.
    — Il y a un tireur embusqué
sur le toit.
    — C’est un officier de
police !
    — Vous êtes au courant ?
s’ébahit Grigori. Vous savez qu’il est en train d’assassiner les passants ? »
    Le prêtre ne répondit pas.
    Grigori s’élança dans l’escalier.
    Un vent froid arrivait d’en haut.
De toute évidence, le père Mikhaïl était du côté de la police. Pouvait-il
avertir le tireur ? Le seul moyen serait de sortir dans la rue pour lui
faire signe – mais il risquait évidemment de se faire canarder.
    Après une longue ascension dans
la pénombre, Grigori vit une porte entrouverte.
    Il s’arrêta à quelques marches de
la porte, les yeux au niveau de la rainure du bas. Quasi invisible, il poussa
un peu le battant de la main gauche. Dans la droite, il tenait toujours son
fusil. Un rayon de soleil pénétra par l’entrebâillement. Il ouvrit tout grand.
    Personne en vue !
    Clignant les yeux à cause du
soleil, il examina l’espace dégagé par l’embrasure. Il était à l’intérieur du
clocher. La porte donnait au sud. La perspective Nevski s’ouvrait du côté nord
de l’église. Le tireur était donc de l’autre côté. À moins qu’il ne se soit
déplacé pour le prendre en embuscade.
    Grigori gravit une marche avec
précaution, puis une autre, et avança la tête.
    Il ne se passa rien.
    Il sortit.
    Le toit descendait en pente douce
jusqu’à la gouttière qui courait le long d’un parapet ornemental. Des planches
permettaient aux ouvriers de se déplacer sans poser directement le pied sur le
revêtement. Toujours collé au mur, il leva les yeux.
    La tour, qui s’élevait encore,
était ajourée au sommet, à la façon d’un beffroi.
    Fusil à la main, il entreprit d’en
faire le tour.
    Passé le premier angle, il se
trouva à l’ouest de la perspective Nevski. Dans la lumière éclatante, il
distingua les jardins Alexandrovski et l’Amirauté, tout au bout. À mi-distance,
la rue était noire de monde, mais à proximité de l’église, elle était déserte. Assurément,
le tireur embusqué était toujours à l’œuvre.
    Grigori tendit l’oreille. Aucun
coup de feu.
    Il continua à progresser autour
de la tour jusqu’à l’angle suivant. Son regard embrassait à présent toute la longueur
du mur nord de l’église. Il s’attendait à y débusquer le tireur, allongé à plat
ventre derrière le parapet et tirant entre les montants verticaux – mais
il n’y avait personne. Au-delà du parapet, il aperçut la rue en contrebas, des
gens accroupis dans les portes cochères et d’autres, tapis dans les rues
adjacentes, aux aguets.
    Un instant plus tard, le fusil
claquait. Un cri perçant venu de la rue apprit à Grigori que le tireur avait
touché sa cible.
    La balle était partie d’au-dessus
de sa tête.
    Grigori leva les yeux. Le
clocher, percé d’ouvertures, était flanqué aux quatre angles de tourelles
ajourées. Le tireur était posté là-haut, quelque part, et tirait de l’une des
multiples ouvertures dont il disposait. Par chance, Grigori ne s’était pas
écarté du mur. L’autre ne l’avait probablement pas vu.
    Il retourna dans l’escalier. Dans
cet espace exigu, son fusil l’embarrassait. Il le posa sur une marche et
dégaina un de ses pistolets. Comprenant, à son poids, que l’arme était vide, il
jura tout bas. Il fallait un certain temps pour charger un Nagant M1895.
Il extirpa de sa poche une boîte de cartouches et en introduisit sept, une par
une, dans le barillet, par l’ouverture malcommode pratiquée à cet effet. Puis
il arma le chien.
    Tenant l’arme dans sa main droite,
canon pointé vers le haut, il gravit l’escalier en colimaçon sur la pointe des
pieds à un rythme régulier pour éviter de s’essouffler et de trahir sa présence
par des halètements.
    Au bout d’un moment, il sentit
une odeur de fumée.
    Le tireur grillait une cigarette.
L’odeur âcre du tabac se sentait de loin, et Grigori aurait été incapable de
dire à quelle distance se trouvait l’homme.
    Au-dessus de sa tête, il remarqua
un reflet de soleil. Il continua son ascension, le doigt sur la gâchette. La
lumière entrait par une des ouvertures de la paroi. Le tireur n’était pas là.
    Grigori continua à monter en
direction d’un nouveau rai de lumière. L’odeur de fumée devint plus forte.
Était-ce un effet de son imagination ou sentait-il vraiment la présence du
tireur tout près,

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