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La Chute Des Géants: Le Siècle

La Chute Des Géants: Le Siècle

Titel: La Chute Des Géants: Le Siècle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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dit-elle.
    — Oh, merci. »
    Il le remit dans la poche
intérieure de son manteau, qu’il portait toujours jeté sur les épaules.
    « Rentrons, proposa-t-elle.
    — Si vous voulez. »
    Son humeur avait changé. Elle
avait peut-être tout simplement décidé de renoncer à lui. Ou y avait-il autre
chose ?
    Une pensée effrayante lui
traversa l’esprit. Son portefeuille était-il vraiment tombé de sa poche ?
Ou était-ce elle qui le lui avait pris, comme un pickpocket, en chassant cette
abeille improbable de sa manche ?
    « Monika. » Il s’arrêta
pour lui faire face. « Avez-vous ouvert mon portefeuille ?
    — Vous m’aviez dit que vous
n’aviez pas de secret », se défendit-elle en rougissant.
    Elle avait dû voir la coupure de
presse qu’il gardait sur lui : « Lady Maud Fitzherbert, toujours à la
pointe de la mode ». « Cela ne se fait pas », protesta-t-il d’un
ton outré. Il était surtout en colère contre lui-même. Il n’aurait pas dû
garder cette photo compromettante. Si Monika pouvait en deviner la
signification, d’autres le pouvaient aussi. Il risquait le déshonneur, l’exclusion
de l’armée. On pouvait l’accuser de trahison, le jeter en prison, peut-être
même l’exécuter.
    Il avait été imprudent. Mais il
savait qu’il ne se débarrasserait jamais de cette photo. C’était tout ce qui
lui restait de Maud.
    Monika lui posa la main sur le
bras. « De ma vie, je n’ai jamais fait une chose pareille et j’en suis
honteuse. Mais, voyez-vous, je n’étais plus moi-même. Oh, Walter, il en
faudrait si peu pour que je tombe amoureuse de vous et je sais que vous
pourriez m’aimer, vous aussi. Je le lis dans vos yeux, je le vois à la façon
dont vous souriez en me voyant. Et pourtant, vous ne vous êtes pas déclaré ! »
Elle avait les larmes aux yeux. « Cela m’a fait perdre la tête.
    — J’en suis désolé. »
Il ne pouvait plus lui en vouloir. Elle avait à présent dépassé les limites de
la bienséance en lui ouvrant son cœur. Il en était affreusement malheureux pour
elle, pour eux deux.
    « Il fallait que je
comprenne pourquoi vous vous détourniez sans cesse de moi. Maintenant, je sais,
bien sûr. Elle est belle. Elle me ressemble même un peu. » Elle essuya ses
larmes. « Elle vous a trouvé avant moi, voilà tout. » Elle plongea
son regard d’ambre dans le sien. « J’imagine que vous êtes fiancés. »
    Il ne pouvait pas mentir à quelqu’un
qui faisait preuve d’une telle franchise. Mais il ne savait pas quoi dire.
    Elle devina la raison de son
hésitation. « Oh, mon Dieu ! Vous êtes mariés ? »
    C’était une catastrophe. « Si
cela s’ébruite, je risque de graves ennuis.
    — Je sais.
    — J’espère que je peux
compter sur vous pour ne pas trahir mon secret ?
    — Comment pouvez-vous en
douter ? Vous êtes un homme merveilleux, le meilleur que j’aie rencontré.
Je ne ferai jamais rien qui puisse vous nuire. Je ne dirai pas un mot.
    — Merci. Je sais que vous
tiendrez parole. »
    Elle se détourna, luttant contre
les larmes. « Rentrons. »
    Quand ils furent dans l’entrée,
elle lui dit : « Allez-y le premier. Je vais me passer un peu d’eau
sur le visage.
    — Très bien.
    — J’espère… » Sa voix
se brisa dans un sanglot. « J’espère qu’elle est consciente de la chance
qu’elle a », murmura-t-elle. Puis elle s’éloigna et disparut derrière une
porte.
    Walter enfila son manteau et se
ressaisit avant de gravir l’escalier de marbre. Le salon était aménagé avec la
même élégance discrète que le reste de la maison, bois blonds et rideaux d’un
bleu-vert pâle. Décidément, les parents de Monika avaient meilleur goût que les
siens.
    Au premier coup d’œil, sa mère
comprit que quelque chose n’allait pas.
    « Où est Monika ? »
demanda-t-elle d’un ton brusque.
    Il haussa les sourcils. Elle n’était
pourtant pas du genre à poser une question dont la réponse risquait d’être « aux
toilettes ». Elle était manifestement préoccupée. Il répondit posément :
« Elle nous rejoindra dans une minute.
    — Regarde, lui dit son père
en brandissant une feuille de papier. Le cabinet de Zimmermann vient de m’envoyer
cela, pour avoir mon avis. Ces révolutionnaires russes veulent traverser l’Allemagne.
Ils ne manquent pas de culot ! » Il avait bu quelques verres de
schnaps et était en verve.
    Walter demanda poliment : « De
quels

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