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La Chute Des Géants: Le Siècle

La Chute Des Géants: Le Siècle

Titel: La Chute Des Géants: Le Siècle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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mal
pour un début. Il s’installa au volant et alluma une cigarette. Oui, il avait
peur de Vialov, évidemment. Mais toute sa vie il avait pris des risques. Il n’était
pas Grigori. Tout s’était plutôt bien goupillé pour lui jusqu’à maintenant, se
disait-il, assis dans sa voiture vêtu d’un costume bleu léger, sur le point d’emmener
une jolie fille au parc. La vie était belle.
    Il n’avait pas fini sa cigarette
que déjà Marga sortait de l’immeuble et montait à côté de lui. Elle portait une
audacieuse robe sans manches et avait les cheveux remontés en coque au-dessus
des oreilles selon la dernière mode.
    Dans le parc Humboldt, sur l’East
Side, ils s’assirent sur un banc de bois pour profiter du soleil et regarder
les enfants jouer dans la mare. Lev ne pouvait s’empêcher de toucher les bras
nus de Marga. Il savourait les regards envieux des autres hommes. C’est la plus
jolie fille du parc et elle est avec moi. Ça vous en bouche un coin ?
    « Je suis désolé pour ta
lèvre », dit-il.
    Elle avait encore la bouche
enflée depuis le coup de poing de Vialov. Lev trouvait cela très sexy.
    « Tu n’y es pour rien. Ton
beau-père est un salaud.
    — C’est bien vrai.
    — Le Hot Spot m’a tout de
suite proposé une place. Je commence dès que je pourrai me remettre à chanter.
    — Ça va mieux, tout de même ? »
    Elle essaya de fredonner quelques
mesures.
    Je
lisse un peu mes cheveux
    Joue au solitaire
    En attendant mon millionnaire
     
    Elle effleura sa lèvre avec
précaution. « Ça fait encore mal. »
    Il se pencha vers elle. « Laisse-moi
t’embrasser pour te guérir. »
    Elle leva le visage vers lui et
il l’embrassa doucement, sans insister.
    « Tu peux y aller plus
franchement », l’encouragea-t-elle.
    Il sourit. « D’accord, qu’est-ce
que tu penses de ça ?» Il l’embrassa encore, cette fois en titillant l’intérieur
de ses lèvres du bout de la langue.
    « Ce n’est pas mal non plus,
gloussa-t-elle.
    — Dans ce cas… »
    Il enfonça profondément sa langue
dans sa bouche. Elle lui rendit son baiser avec fougue comme toujours. Leurs
langues s’unirent. Elle lui posa la main derrière la tête et lui caressa la
nuque. Il entendit quelqu’un dire : « C’est répugnant. »
    Il se demandait si les passants
pouvaient remarquer son érection.
    Il chuchota à Marga en souriant :
« On choque les braves gens. »
    Levant les yeux pour voir si on
les observait, il croisa le regard de sa femme, Olga.
    Elle le fixait d’un air outragé,
la bouche arrondie en un O silencieux. À côté d’elle, son père en costume
trois-pièces et en canotier portait Daisy dans ses bras. La fille de Lev était
coiffée d’un bonnet blanc destiné à la protéger du soleil. La nourrice, Polina,
se tenait en retrait.
    « Lev ! s’écria Olga.
Qu’est-ce… Qui est-ce ? »
    Lev aurait pu se sortir d’embarras
une fois de plus en lui racontant n’importe quoi si Vialov n’avait pas été là.
    Il se redressa. « Olga…Je ne
sais pas quoi te dire.
    — Surtout, ne dis rien »,
gronda Vialov.
    Olga fondit en larmes.
    Vialov tendit Daisy à la
nourrice. « Ramenez tout de suite ma petite-fille à la voiture.
    — Oui, monsieur Vialov. »
    Il saisit Olga par le bras et l’écarta.
« Accompagne Polina, ma chérie. »
    Olga mit la main devant ses yeux
pour cacher ses larmes et suivit la nourrice.
    « Espèce de petit merdeux ! »
lança Vialov.
    Lev serra les poings. Si Vialov
le frappait, il se défendrait. Vialov était bâti comme un taureau, mais il
avait vingt ans de plus. Lev était plus grand et avait appris à se battre dans
les bas quartiers de Petrograd. Il n’avait pas l’intention de se laisser faire.
    Vialov lut dans ses pensées.
    « Je ne vais pas te casser
la gueule, rassure-toi. Tu t’en tirerais à trop bon compte. »
    Lev avait envie de demander :
« Qu’est-ce que vous comptez faire ? » Mais il se garda bien d’ouvrir
la bouche.
    Vialov se tourna vers Marga.
    « J’aurais dû cogner plus
fort. »
    Marga ouvrit son sac et plongea
la main à l’intérieur.
    « Si vous approchez d’un
poil, je vous tire une balle dans le bide, espèce de moujik mal dégrossi. »
    Lev admira son culot. Il ne
connaissait pas beaucoup de gens capables de menacer Josef Vialov.
    Le visage de Vialov se durcit,
mais il ravala sa colère pour s’adresser à Lev. « Tu sais ce que tu vas
faire ? »
    Qu’est-ce qui allait lui

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