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La Chute Des Géants: Le Siècle

La Chute Des Géants: Le Siècle

Titel: La Chute Des Géants: Le Siècle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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demander ce qu’ils
souhaitaient. Il avait vu Woodrow Wilson agir ainsi avec ceux qu’il voulait
intimider.
    Il s’assit et ouvrit un dossier.
Il contenait une feuille blanche qu’il fit mine de lire.
    Lev s’assit à son tour et prit la
parole : « Alors, Gus, le président vous a chargé de négocier avec
nous ? »
    Cette fois, Gus regarda Lev. Il
le dévisagea pendant un long moment sans rien dire. Beau, oui, songea-t-il,
mais inconsistant et tout à fait indigne de confiance. Quand Lev manifesta des
signes de gêne, Gus se décida à parler : « Merde, vous êtes
complètement cinglé ou quoi ? »
    Lev fut tellement estomaqué qu’il
recula sa chaise comme s’il craignait de prendre un coup. « Qu’est-ce que…
? »
    Gus prit un ton sévère. « L’Amérique
est en guerre. Le président n’a pas la moindre intention de négocier avec vous. »
Il se tourna vers Brian Hall. « Ni avec vous », ajouta-t-il malgré l’accord
qu’ils avaient conclu dix minutes plus tôt. Son regard s’arrêta enfin sur
Vialov. « Ni même avec vous. »
    Vialov soutint tranquillement son
regard. Contrairement à son gendre, il n’était pas impressionné. Il n’en avait
pas moins perdu l’expression de mépris ironique qu’il arborait au début de la
rencontre. Au terme d’un long silence, il demanda : « Alors, qu’est-ce
que vous êtes venu faire ?
    — Je suis venu vous
expliquer ce qui va se passer. Et quand je vous l’aurai dit, vous accepterez.
    — Hein ? fit Lev.
    — Tais-toi, ordonna Vialov.
Continuez, Dewar.
    — Vous allez accorder aux
ouvriers une augmentation de cinquante cents par jour. » Gus s’adressa
à Brian Hall. « Et vous, vous allez accepter cette offre. »
    Hall demeura impassible. « Ah
bon ?
    — Et je veux que vos hommes
aient repris le travail aujourd’hui à midi. »
    Vialov intervint : « Et
pourquoi devrions-nous faire ce que vous dites ?
    — À cause de la seconde
option.
    — C’est-à-dire ?
    — Le président enverra un
bataillon à la fonderie pour s’en emparer, en prendre le contrôle, livrer tous
les produits finis aux clients et la faire tourner avec des ingénieurs de l’armée.
Après la guerre, il vous la rendra peut-être. » Il regarda Hall. « Et
à ce moment-là, vos hommes retrouveront sans doute leur emploi. »
    Gus aurait préféré soumettre
cette idée à Wilson au préalable mais il était trop tard.
    Lev s’étonna : « Il a
le droit de faire ça ?
    — En temps de guerre, oui.
    — Que vous dites, marmonna
Vialov d’un air sceptique.
    — Attaquez-nous en justice,
rétorqua Gus. Vous croyez qu’il y aura un seul juge dans ce pays pour vous
donner raison, à vous – et aux ennemis de notre pays ? »
    Il se cala dans son fauteuil et
les considéra avec une arrogance qu’il était loin d’éprouver. Cela allait-il
prendre ? Le croiraient-ils ? Ou crieraient-ils au bluff et s’en
iraient-ils en se moquant de lui ?
    Il y eut un long silence. Le
visage de Hall était impénétrable. Vialov semblait songeur. Lev avait l’air
malade.
    Au bout d’un moment, Vialov s’adressa
à Hall : « Êtes-vous prêt à accepter cinquante cent ?»
    Hall répondit laconiquement :
« Oui. »
    Vialov se retourna vers Gus. « Dans
ce cas, nous acceptons aussi.
    — Merci, messieurs. » Gus
referma son dossier en s’efforçant de contenir le tremblement de ses mains. « Je
vais en informer le président. »
    5.
    Samedi, il faisait beau et chaud.
Lev raconta à Olga qu’il devait passer à la fonderie et se rendit chez Marga.
Elle habitait une chambre à Lovejoy. Ils s’embrassèrent, mais comme Lev
commençait à déboutonner son corsage, elle proposa : « Allons au parc
Humboldt.
    — Je préfère baiser.
    — Plus tard. Emmène-moi au
parc et au retour je te montrerai un truc spécial. Quelque chose qu’on n’a
encore jamais fait. »
    Lev déglutit difficilement. « Pourquoi
attendre ?
    — Il fait si beau !
    — Et si on nous voit ?
    — Il y a des millions de
gens qui se promènent.
    — Quand même…
    — Tu as peur de ton
beau-père, c’est ça ?
    — Mais non. Je suis le père
de sa petite-fille. Qu’est-ce que tu veux qu’il fasse, qu’il me bute ?
    — Je vais me changer.
    — Je t’attends dans la
bagnole. Si je te vois te déshabiller, je ne réponds plus de rien. »
    Il avait un nouveau coupé
Cadillac trois places, pas la voiture la plus chic de la ville, mais pas

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