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La Chute Des Géants: Le Siècle

La Chute Des Géants: Le Siècle

Titel: La Chute Des Géants: Le Siècle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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Mais peut-être
reprendraient-elles un peu de consistance avec les encouragements des
Britanniques. Quoi qu’il en soit, il devait faire de son mieux avec ce qu’il
avait sous la main.
    On frappa à la porte. Son aide de
camp, le capitaine Murray, entra en brandissant un télégramme.
    « Pardon de vous interrompre,
mon colonel, dit-il, haletant. Mais j’ai pensé que vous voudriez connaître tout
de suite la nouvelle. »
    6.
    Mildred descendit en milieu de
journée et proposa à Ethel : « Allons à l’ouest. » Elle voulait
parler du West End de Londres. « Tout le monde y va. J’ai renvoyé les
filles chez elles. » Elle employait désormais deux jeunes couturières dans
son atelier de modiste. « Tout l’East End ferme boutique. La guerre est
finie ! » Ethel ne demandait pas mieux. Son désistement en faveur de
Bernie n’avait pas beaucoup amélioré le climat domestique. Il était de
meilleure humeur, mais elle sombrait dans l’amertume. Cela lui ferait du bien
de sortir un peu.
    « Il faut que j’emmène
Lloyd, dit-elle.
    — Pas de problème, Enid et
Lil viendront aussi. Elles s’en souviendront toute leur vie – le jour où
on a gagné la guerre ! »
    Ethel prépara un sandwich au
fromage pour le déjeuner de Bernie, puis elle habilla Lloyd chaudement et elles
partirent. Elles réussirent à monter dans un bus, qui ne tarda pas à être bondé ;
des hommes et des jeunes garçons s’accrochaient à l’extérieur. Tous les
immeubles étaient pavoisés ; il n’y avait pas seulement l’Union Jack, mais
le dragon gallois, le drapeau tricolore de la France et la bannière étoilée
américaine. Les gens s’embrassaient sans se connaître et dansaient dans les
rues. Il pleuvait, cependant, tout le monde s’en moquait.
    Pensant à tous les hommes qui se
trouvaient enfin à l’abri du danger, Ethel commença à oublier ses soucis et à
se laisser aller à la joie du moment.
    Alors qu’ils quittaient le
quartier des théâtres pour entrer dans celui du gouvernement, la circulation
ralentit. Trafalgar fourmillait de gens en liesse. Le bus ne pouvait pas aller
plus loin. Elles descendirent. Elles longèrent Whitehall jusqu’à Downing Steet,
mais ne purent approcher du numéro 10 à cause de la foule compacte qui se
pressait dans l’espoir d’entrevoir le Premier ministre, Lloyd George, l’homme
qui avait gagné la guerre. Elles gagnèrent St James Park, envahi de couples qui
s’étreignaient dans les buissons. De l’autre côté du parc, des milliers de
personnes attendaient devant le palais de Buckingham. Elles chantaient « Keep
the Home Fires Burning » – « Gardez les feux allumés chez nous,
les gars sont peut-être très loin, mais ils pensent à vous » –, une
chanson qui avait connu une grande popularité depuis le début de la guerre.
Puis elles entonnèrent « Now Thank We All Our God », un cantique d’action
de grâce. Ethel vit une mince jeune fille en tailleur de tweed diriger les
chants, perchée sur le toit d’un camion, et se dit que jamais une femme n’aurait
osé faire une chose pareille avant la guerre.
    Elles traversèrent la rue pour
entrer dans Green Park et tenter de se rapprocher du palais. Un jeune homme
sourit à Mildred. Voyant qu’elle lui rendait son sourire, il l’enlaça et l’embrassa.
Elle se laissa faire avec bonheur.
    « Ça a eu l’air de te
plaire, remarqua Ethel, avec une pointe d’envie, quand le jeune homme se fut
éloigné.
    — Oui, je l’aurais bien
avalé tout cru.
    — Je ne le dirai pas à
Billy, promit Ethel en riant.
    — Billy n’est pas idiot. Il
sait que je suis comme ça. »
    Elles contournèrent la foule et
débouchèrent dans une rue appelée Constitution Hill. La cohue y était moins
dense, mais elles étaient sur le côté de Buckingham Palace. Elles ne verraient
donc pas le roi s’il décidait de sortir sur le balcon. Ethel se demandait par
où passer quand un détachement de police montée s’engagea dans la rue,
obligeant les gens à s’écarter.
    Il était suivi d’une calèche
ouverte. À l’intérieur, le roi et la reine saluaient et souriaient à la foule.
Ethel les reconnut immédiatement : elle avait gardé un souvenir vivace de
leur visite à Aberowen cinq ans plus tôt. Elle n’en crut pas sa chance en
voyant le carrosse s’avancer lentement vers elle. La barbe du roi était grise :
elle était noire quand il était venu à Ty Gwyn. Il semblait épuisé mais
heureux. Près

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