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La complainte de l'ange noir

La complainte de l'ange noir

Titel: La complainte de l'ange noir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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Sainte-Croix ? Et le bailli Robert ? Le hasard lui aurait-il fait découvrir quelque chose ? Et les Gurney ? Sir Simon était un seigneur fort prospère. Et enfin les pastoureaux... étaient-ils à la recherche de cet or ? Fallait-il y voir le motif de l’assassinat de Marina ? Et Ranulf se souvenait-il de Maître Joseph parce qu’il l’avait déjà rencontré à Londres ? Corbett se rassit, paupières lourdes, et s’abandonna au sommeil.
    À son retour à Mortlake, le lendemain, en fin de soirée, il trouva Gurney plongé dans la plus vive inquiétude : Monck n’était pas revenu de sa promenade sur la lande.
    — Quand est-il parti ? s’enquit le clerc en se débarrassant de sa cape et en enlevant ses bottes devant la cheminée.
    — Dans l’après-midi. J’ai interrogé les villageois : on l’a vu traverser le bourg à bride abattue entre chien et loup. J’ai ordonné à Catchpole de passer le coin au peigne fin avec quelques hommes. Mais ils sont rentrés bredouilles.
    — Et Ranulf ?
    — Maltote et lui se sont retirés. Ils m’ont dit qu’ils étaient recrus de fatigue.
    Satisfait, Corbett tendit ses pieds douloureux vers les flammes. Puis il jeta un coup d’oeil de l’autre côté de la cheminée : Lady Alice et Selditch dégustaient leur posset.
    — Monck vous a-t-il jamais révélé la vraie raison de sa présence ici ? demanda-t-il d’une voix égale.
    — Il a prétendu que c’était à cause des pastoureaux.
    Corbett alla fermer les portes de la grand-salle. Il revint à sa place, mais, au lieu de se rasseoir, il regarda bien en face Gurney, son épouse et le médecin qui cachait si bien son jeu.
    — Lavinius Monck est venu au manoir, non pas à cause des pastoureaux, mais à cause d’une histoire plus ancienne, celle du trésor du roi Jean.
    Corbett avait visé juste. Lady Alice sursauta. Le médecin baissa la tête pour dissimuler ses traits. Gurney porta immédiatement la main à son visage comme pour effacer le pli anxieux qui lui barrait le front. Corbett se rassit.
    — Vous étiez au courant, n’est-ce pas ? Ou du moins vous vous en doutiez ?
    — En effet, admit Gurney en haussant les épaules. Bien sûr que j’y ai pensé car, dès leur arrivée, Monck et Lickspittle ont exigé de passer au crible les archives du manoir et les comptes rendus de la cour seigneuriale.
    — Pourquoi ? Y est-il fait mention du trésor perdu ?
    Gurney fit signe que non.
    — Sir Simon, insista Corbett, vous connaissez l’histoire. Votre arrière-grand-père escortait le roi Jean lors de la traversée du Wash. Il l’a accompagné jusqu’à l’abbaye de Swynesford avant de revenir sur ses terres. Vous devez avoir eu vent des légendes qui courent sur John Holcombe, le guide qui se serait enfui avec une partie du trésor. Le roi est bien décidé à retrouver cet or. Monck vous a-t-il dit pourquoi ?
    Gurney répondit encore par la négative sans quitter Corbett des yeux.
    — Parce que certains plats, censés reposer sous les sables du Wash, ont récemment fait leur apparition sur les marchés de Londres. Quelqu’un connaît la cachette du trésor et s’emploie déjà à le vendre.
    Ses trois auditeurs l’écoutaient, rivés à leurs sièges.
    — Je crois, poursuivit Corbett, que c’est quelqu’un du manoir. Moi, je veux la vérité. Pensez que morts atroces et assassinats épouvantables se succèdent. Sir Simon, de par votre allégeance à notre souverain, savez-vous quelque chose ?
    Selditch bondit sur ses pieds.
    — Lui, non ! Mais moi, si !
    — Giles, ce n’est pas la peine ! s’écria Gurney.
    Le mire se frictionna les joues.
    — Je préfère tout raconter à Corbett plutôt qu’à Monck : il vaut mieux qu’on ne puisse pas porter d’accusations contre vous.
    — Maître Selditch, ordonna Gurney, veuillez vous asseoir et vous taire !
    Le médecin fixa Corbett droit dans les yeux.
    — Vous l’auriez découvert tôt ou tard, avoua-t-il, vous, le clerc taciturne à qui rien n’échappe ; c’est moi qui ai vendu les plats à Londres.
    Il rit jaune.
    — Après tout, je suis médecin. Je m’y rends régulièrement pour voir des amis ou pour me fournir en médicaments, potions et poudres qu’on ne se procure que dans la capitale. Je suis né à Londres, également – ce que vous n’auriez pas tardé à découvrir – et j’en connais les moindres recoins.
    La voix de Selditch se teinta d’amertume :
    — Surtout les boutiques

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