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La couronne et la tiare

La couronne et la tiare

Titel: La couronne et la tiare Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pierre Naudin
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descendront vers nous pour se fortifier plus bas et se ménager une retraite. On dirait, Clermont, que vous êtes peu pressé de vous battre et qu’il vous peine de voir les Anglais de si près. »
    Clermont qui connaissait parfaitement son contempteur, r épliqua :
    « Vous ne serez point si hardi, mes-huy, Audrehem, que vous mettiez le museau de votre cheval au cul du mien. »
    Et Clermont, pour prouver son courage, s’élança le premier.
    Il en mourut.
    Audrehem fut fait prisonnier fort rapidement. Aucun texte le signale qu’il fut blessé (437) . Le roi paya sa rançon.

 
ANNEXE II
     
UNE BELLE AVENTURIÈRE : JEANNE DE NAPLES
     
     
     
    Lorsque le roi de France quitta Paris, à la fin septembre 1362, une épidémie qui ne semble pas avoir été une résurgence de la peste noire commençait à désoler la cité 174 .
    Il entra dans Villeneuve-les-Avignon quinze jours après le couronnement du nouveau Pape, Urbain V, et participa à des fêtes chevaleresques dont la présence de Valdemar III de Danemark (arrivé le 26 février 1363 dans la cité papale) et de Pierre I er de Chypre (arrivé le 29 mars) rehaussait la magnificence. Pierre I er avait vaincu les Infidèles, d’où son prestige.
    Le vendredi saint 31 mars, les trois souverains prirent la croix pour répondre au vœu et à l’appel d’Urbain V.
    Au dire d’un connaisseur, le scrupuleux Siméon Luce, le voyage royal en Avignon est resté une énigme aussi bien pour les chroniqueurs contemporains de Jean II que pour les historiens modernes. La papauté avait perdu Innocent VI le 12 septembre 1362, sans que Jean II, à l’inverse d’un Philippe IV, eût influencé l’élection d’Urbain V. Cependant, au conclave, deux hommes servaient les intérêts français : les cardinaux de Boulogne et de Talleyrand-Périgord. Ils imposèrent Guillaume Grimoard, professeur de droit canon à l’université de Montpellier, abbé de Saint-Germain d’Auxerre puis, en 1358, de Saint-Victor de Marseille. Il n’avait jamais obtenu le chapeau de cardinal et, au moment de l’élection, il se trouvait en Italie où Innocent VI l’avait chargé d’une mission. Élu le 28 octobre 1362, il fut couronné le 6 novembre. La lettre que le nouveau Saint-Père adressa au roi de France lui donna pleine assurance qu’originaire de son pays, il aurait toujours à l’esprit l’intérêt du royaume, son honneur et sa prospérité. Or, parmi tous les soucis du roi lequel était le plus important ? Eh bien, avant celui que le Pape contribuât au paiement de sa rançon, ce fut celui de rembourser à Archiprêtre les sommes promises pour le remercier de son dévouement ! Une lettre de Villeneuve-les-Avignon, le 23 avril 1363, prie ses amis et féaux eslus sur le fait des aides ordonnez à Mascon, à Osthum (Autun) et à Chalon de verser immédiatement à Arnaud de Cervole le reliquat de ses créances qui s’élevait à 21 000 florins sur les 35 000 alloués au coquin par décision royale du mois de juin 1362. Dans l’intervalle, le Trésor lui avait payé 14 000 florins.
    Jean II voulait aussi – et il y parvint que le nouveau Pape refusât l’autorisation indispensable au mariage de Marguerite de Flan dre, veuve de Philippe de Rouvres, avec le fils d’Édouard III, Aymon, comte de Cambridge.
    Reste l’affaire Jeanne de Naples qui fut peut-être un canular lancé par le régent… encore que le vaincu de Poitiers se fut intéressé à cette princesse.
    Un cordon de soie
    Jeanne de Naples, comtesse de Provence, naquit en 1326 Elle était la fille de Charles de Sicile, duc de Calabre, lui-même fils de Robert le Sage, duc d’Anjou, comte de Provence et roi de Naples. Né en 1278. Robert mourut le 19 janvier 1343. Charles, qui trépassa avant son père (1331), avait épousé Marie de Valois.
    Trois branches, alors, pouvaient revendiquer le trône : l’aînée qui régnait sur la Hongrie, les Tarente et les Duras. Afin de s’accorder avec la plus puissante, on envisagea que Jeanne succéderait à son aïeul, Robert le Sage, mais qu’il faudrait la marier avec un de ses cousins, André, fils puîné de Charobert, roi de Hongrie. Les deux « promis » avaient alors sept et six ans. Le mariage fut célébré le 26 septembre 1333. Cependant, lorsqu’elle accéda aux responsabilités du trône, Jeanne avait dix-sept ans. Elle était jolie, capricieuse et capiteuse.
    Son union avait provoqué la venue à Naples d’un grand nombre de Hongrois. Leur arrogance

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