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La danse du loup

La danse du loup

Titel: La danse du loup Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Hugues De Queyssac
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les soldats de Jean, duc de Normandie (rapportés par le chroniqueur Froissart)
     
     
     
     
    Chapitre 6
    Entre le printemps et l’été, à Beynac et au Mont-de-Domme, en l’an de grâce MCCCXLVI {viii} .
     
    Édouard de Woodstock, prince de Galles, âgé d’une quinzaine d’années et fils aîné du roi d’Angleterre, s’était vu remettre la comté de Flandre par un certain Jacques Van Artevelde. Par félonie, au mépris des us et coutumes du droit féodal. Une trahison, une de plus, qu’un vassal infligeait à son seigneur à qui il avait prêté hommage et juré fidélité, le comte de Flandre.
     
    Un crime majeur qui ne porta pas chance au félon : à quinze jours des calendes d’août, le 17 juillet de l’an de grâce 1345, la population de la ville de Gand, où il s’était rendu, s’était révoltée et l’avait promptement exécuté.
    La comté de Flandre restait française et le roi d’Angleterre, Édouard, troisième du nom, avait dû se résigner à rembarquer pour les côtes anglaises. Non sans moult arrière-pensées.
    Il avait grande souffrance pour rédimer ses coffres, des coffres remplis d’esterlins qu’il avait baillé inconsidérément en Flandre et en Brabant.
    Or donc, il avait porté la guerre en Bretagne et en Guyenne. Henri de Lancastre, comte de Derby, et messire Gautier de Mauny, après avoir occupé les villes de Bergerac, de La Réole, de Montpezat et d’Aiguillon qui commandaient le confluent des rivières Lot et Garonne, enlevèrent d’assaut la noble et belle cité d’Angoulême. Ils menèrent plusieurs guerres d’usure, assiégèrent des places fortes et tentèrent des coups de main sans conséquences véritables, sans lendemains durables.
    Le sire de Castelnaud, à qui je vouais une inimitié profonde, avait été capturé lors de la bataille du faubourg de la Madeleine, en la ville de Bergerac. Il fut libéré sur parole par les Anglais. Il s’était, paraît-il, engagé à ne prendre parti pour aucun des deux camps et à respecter en échange de sa liberté, une stricte neutralité. J’étais bien curieux de voir de quel côté elle pencherait. J’étais prêt à jouer six mois de solde sur le parti qu’il prendrait en sous-main.
    L’écheveau politique devenait difficile à dénouer : d’aucuns, parmi les grands seigneurs français, changeaient de camp aussi vite et aussi naturellement que les marées montaient et descendaient sur la côte de l’océan. Il est vrai que depuis deux siècles, la domination des seigneurs Plantagenêt s’étendait sur ces vastes régions et avait tissé bien des liens de vassalité. La revendication de la couronne de France par le roi d’Angleterre les mettait en porte à faux.
    De là à retourner sa cotte d’armes aussi aisément ! N’ironisait-on pas alors, que les seigneurs gascons portaient les armes de France côté pile et les armes d’Angleterre, côté croix ? On aurait pu en dire autant d’aucuns parmi les chevaliers bretons !
     
     

     
     
    Dans le courant de l’automne, les armées anglaises se montrèrent aux approches de la ville de Bordeaux par-devant la cité de Blaye, tandis qu’un capitaine anglais, Thomas Dagworth, enlevait châteaux et forteresses en Bretagne, avec l’appui et pour le compte de Jean de Montfort, quatrième du nom, duc de Bretagne et parent éloigné du chevalier Foulques.
    L’hiver venu, le mauvais temps et la fatigue ralentirent les manœuvres. Chacun campa sur ses positions, se rempara et fourbit ses armes en vue des prochaines chevauchées de printemps. Les jours s’égrenèrent comme les grains d’une patenôtre.
    Au printemps de l’an de grâce 1346, Jean, duc de Normandie et fils aîné du roi de France, fort d’une armée de huit à dix mille hommes, reprit les hostilités. Il se lança à l’assaut de la ville d’Angoulême et la reprit.
    Il se porta ensuite sur Aiguillon pour tenter de l’arracher aux griffes des léopards d’Angleterre. Hélas, la garnison anglaise renforcée par des défenseurs gascons était solidement retranchée. Elle ne manquait ni de vivres ni de munitions.
    Sans coup férir, à moindres frais, elle retint l’armée du duc de Normandie des semaines durant, laissant ainsi aux batailles du comte de Derby toute liberté de chevaucher, d’engranger récoltes et moissons, de lever taxes et redevances, d’incendier les villes et les villages qui étaient soit mal remparés, soit démunis de garnison ou de subsistances.
    Lassée

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