La danse du loup
vérifiais, en passant une main dans le creux de ses reins et en l’attirant tout contre moi, que son dos et ses fesses n’avaient point souffert de ce dommage lointain et conservaient une souplesse juvénile.
La petite lingère leva la tête vers moi, pressa son corps contre le mien et m’offrit ses lèvres pulpeuses en fermant les yeux. Je mignonai ses cheveux d’une main, humai et baisai la discrète saveur de pétales de rose qui fleurait bon sur ses joues, posai mes lèvres sur les siennes et l’étreignit sauvagement. Elle se cambra et entrouvrit ses petites canines.
Nos langues s’effleurèrent, se caressèrent, se mélangèrent, se savourèrent en une première, longue et délicieuse patoune. Nous récidivâmes jusqu’à plus soif. Soif de ce plaisir, nous l’avions encore, mais nous étions parvenus à la limite de la suffocation.
Nous reprîmes notre souffle, la tête de Marguerite ococoulée sur ma poitrine, la mienne penchée sur ses cheveux dont je pouvais apprécier la soie et le parfum.
Je saisis Marguerite sous les aisselles et sous les genoux, tournoyais sur moi-même deux ou trois fois et l’allongeai délicatement sur l’herbe sèche de la clairière. Ses yeux se fermèrent et elle ouvrit les bras pour m’accueillir contre elle. Je défis la fibule de mon ceinturon et pressai mon corps contre le sien.
Elle s’était escambillée pour mieux se lover. Son bassin ondulait à peine, se plaquait contre le mien. Elle s’offrait à moi et m’invitait à la prendre. Au contact de ce corps jeune, ferme et cependant plus moelleux qu’une balle de laine, je parvins au bord de la pâmoison.
Elle glissa ses mains sous ma nuque. Je glissai les miennes sous la sienne, lui baisai les joues, le front, mordillai le lobe de ses oreilles, revins aux lèvres que je léchai suavement, écrasai ma bouche contre la sienne et caressai sa langue avec fougue, avec passion, sans retenue aucune.
Lorsque je voulus basculer sur le côté pour dégager ma senestre, elle referma ses jambes sur les miennes, m’emprisonna entre ses cuisses, me condamna au pilori, avant de relâcher son étreinte pour me permettre de dénouer les lacets de son corsage.
Je n’eus point besoin de cotel ou de dague, cette fois. Les lacets ne comportaient qu’un nœud de vache, facile à défaire. J’écartai les pans de sa robe jusqu’à la taille. Ma main abandonna son buste, glissa sur la cheville, caressa un molet menu et longiforme, remonta au-dessus du genou, parcourut la peau satinée de sa cuisse puis l’abandonna pour libérer les deux magnifiques mamelles qui surgissaient devant mes yeux.
Elle sourit benoîtement en voyant mes pupilles se dilater à la vue des splendides tétines qui les surmontaient et jouit, dans mes yeux, de la beauté que son corps m’offrait.
Je les palpai, les biscottai, en dessinai le contour et saisis à pleine main cette offrande ferme et souple. Je posai mes lèvres, pointai une langue avide sur la partie la plus sombre, saisis leur extrémité dans ma bouche, les pinçai, les aspirai goulûment entre mes lèvres, les abandonnai, les savourai sans retenue pour finir par les baiser à gueule bec.
Parvenu au bord de la fontaine de Jouvance, je négligeai les parties hautes de ce corps délié et charnu pour glisser la main dans des lieux plus moites et pénétrer d’autres voies riches de promesses.
Marguerite se voussa dès lors, se cambra, se contorsionna et… retint mon geste lorsqu’elle comprit que mes doigts s’apprêtaient à glisser sous ses braies pour écarter les lèvres chaudes et humides que j’avais déjà effleurées, un an auparavant.
« Messire Bertrand, de grâce, je me suis offerte tout à vous, implora-t-elle, en retenant ma main et en l’immobilisant entre ses cuisses, avec plus de fermeté qu’un cavalier ne serre les jambes sur son destrier avant de sauter un obstacle.
« N’y voyez point malice de ma part, mais, de grâce, ne me forcez point. Mon père, pour sa guérison, a fait vœu le jour de la Saint-Martin hors les charrues, le 11 novembre, de me promettre à Jacques, le fils du meunier de Saint-Julien de Lampon !
« Au seuil de la mort, sur le point de passer, il m’a supplié de ne point refuser son favori le jour de la Sainte-Catherine hors les charrues, le 25 novembre, et m’a présenté à lui lors de la Saint-Nicolas hors les charrues, le 6 décembre, en l’assurant que j’étais pure et vierge !
— Marguerite, je t’aime et
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