La fabuleuse découverte de le tombe de Toutankhamon
seul objet de valeur était un grand sarcophage de grès qui n’était pas non plus terminé. Il portait des inscriptions attestant qu’il était destiné à la reine Hatchepsout. Il est probable que cette maîtresse femme avait fait construire cette tombe pour elle, alors qu’elle n’était que l’épouse du roi Thoutmosis II Plus tard, quand elle prit le pouvoir, elle voulut se faire enterrer dans la Vallée, comme les autres souverains – c’est d’ailleurs là que je l’avais moi-même trouvée en 1903 –, et la tombe que nous venions de découvrir fut abandonnée. La reine aurait mieux fait de s’en tenir à son projet initial ; dans cet endroit secret, sa momie aurait eu quelques chances d’échapper aux voleurs, alors que dans la Vallée elle n’en avait aucune. Et reine, elle a subi ce que les rois subissent.
Notre véritable campagne dans la Vallée s’ouvrit à l’automne 1917. Nous ne savions par où commencer, car des montagnes de gravats rejetés par les fouilleurs précédents encombraient le sol. Aucun rapport n’indiquait avec précision les zones qui avaient été correctement prospectées. La seule chose à faire était donc de creuser jusqu’à la couche de pierres, et je suggérai à lord Carnarvon de prendre comme point de départ le triangle formé par les tombes de Ramsès II, Mérenptah et Ramsès VI.
C’était une entreprise hasardeuse, mais j’avais des raisons de croire que le sol sous les gravats n’avait jamais été touché, et la conviction profonde que c’était là que nous pouvions trouver une tombe. Nous déblayâmes une partie considérable des couches supérieures et avançâmes jusqu’au pied de la tombe de Ramsès VI. Là, nous rencontrâmes une série de huttes d’ouvriers, ce qui indique ordinairement la proximité d’une tombe. Notre premier mouvement fut de poursuivre les travaux dans cette direction. Mais nous aurions alors coupé tous les accès de la tombe de Ramsès située au-dessus, et c’était l’une des plus célèbres de toute la Vallée. Nous décidâmes d’attendre une occasion plus propice. Jusque-là, nous n’avions mis au jour que des ostraca {8} intéressants mais pas des plus excitants.
Nos travaux reprirent pendant la saison 1919-1920. Il nous fallait d’abord défricher le terrain où nous allions mettre les déblais. Au cours de cette besogne préliminaire, nous trouvâmes des petits dépôts de fondations au nom de Ramsès IV, près de l’entrée de sa tombe. Nous voulions achever de déblayer cette année-là tout le triangle déjà mentionné, et il nous fallait faire appel à un assez grand nombre d’ouvriers. Quand lord et lady Carnarvon arrivèrent en mars, tout le terrain était nettoyé et nous étions prêts à nous attaquer au sol, que nous pensions être vierge. Nous en eûmes bientôt la preuve lorsque nous découvrîmes dans une petite cachette treize jarres d’albâtre portant le nom de Ramsès II et de Mérenptah, et qui provenaient certainement de la tombe de ce dernier. Nous étions très agités par ces premiers signes encourageants, et lady Carnarvon insista pour déterrer elle-même les jarres. C’étaient de magnifiques spécimens.
À l’exception du terrain sur lequel se dressaient les huttes des ouvriers, nous avions maintenant fouillé tout le triangle que nous nous étions assigné sans trouver trace d’une tombe. L’espoir ne nous avait pas quittés, mais nous décidâmes d’abandonner cette section jusqu’à ce que nous puissions, en commençant tôt dans l’automne, travailler sans gêner les visiteurs.
Pour la tentative suivante, nous choisîmes la petite vallée latérale où se trouvait la tombe de Thoutmosis III. Ceci nous occupa deux saisons entières et, bien que nous n’ayons rien exhumé de véritablement important, nous fîmes une découverte archéologique intéressante. La tombe de Thoutmosis III, découverte par Loret en 1898, était cachée dans une crevasse assez élevée. En creusant dans la vallée inférieure, nous dégageâmes l’ébauche d’une tombe qui, d’après ses fondations, avait dû, à l’origine, être destinée à ce même roi. Il est probable que, pendant les travaux, il vint à l’esprit de Thoutmosis ou de son architecte que la crevasse dans le roc offrait un meilleur emplacement. Elle était effectivement plus difficile d’accès, donc mieux protégée. Cependant, l’explication la plus plausible reste encore que la tombe inférieure a été
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