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La fabuleuse découverte de le tombe de Toutankhamon

La fabuleuse découverte de le tombe de Toutankhamon

Titel: La fabuleuse découverte de le tombe de Toutankhamon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Howard Carter
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une excitation mal dissimulée que je vis apparaître une à une les marches de l’escalier. Ce dernier s’enfonçait dans le roc pour former un couloir de trois mètres de haut sur un mètre quatre-vingts de large. À présent, nous progressions plus rapidement et, au crépuscule, alors que nous atteignions la douzième marche, nous aperçûmes la partie supérieure d’une porte scellée, bloquée par des pierres plâtrées.
    Une porte scellée… C’était donc vrai ! Des années de patient travail allaient enfin être récompensées ! J’avais eu raison de ne pas perdre foi en la Vallée. Fébrilement, je cherchai sur la porte quelque chose qui pût me dire qui était enterré là, mais je ne pus voir que les sceaux distinctifs de la nécropole royale : Anubis dominant les neuf ennemis de l’Égypte. Deux conclusions s’imposaient toutefois. D’abord, le sceau de la nécropole royale sur la porte de la tombe prouvait qu’elle avait été construite pour un personnage de haut rang. D’autre part, l’escalier étant entièrement dissimulé par des cabanes d’ouvriers qui dataient de la XX e dynastie, on pouvait supposer qu’au moins à partir de cette époque la tombe n’avait pas été ouverte. Je devais pour l’instant me contenter de cela.
    En examinant les sceaux de plus près, je remarquai, en haut de la porte, là où le plâtre s’était écaillé, un lourd linteau de bois. Voulant réassurer que la porte était bien bloquée, je pratiquai un petit trou sous ce linteau, juste assez grand pour y introduire une torche électrique, et découvris que le couloir qui se prolongeait au-delà était totalement rempli de gravats, du sol au plafond – preuve supplémentaire du soin avec lequel on avait essayé de protéger la tombe.
    Minute rare dans la vie d’un fouilleur ! Seul avec mes ouvriers, je me trouvais peut-être, après des années de labeur relativement improductif, au seuil d’une importante découverte. Ce couloir pouvait, littéralement, mener à tout. Et je dus faire un immense effort pour me retenir d’abattre la porte sur-le-champ.
    Une chose m’intriguait. C’était l’étroitesse de l’ouverture, comparée à celles des autres tombes de la Vallée. Le plan datait certainement de la XVIII e dynastie. S’agissait-il de la tombe d’un noble, enterré ici par consentement royal ? Était-ce une cachette où l’on avait déposé une momie et son équipement pour les protéger ? Ou bien le tombeau du roi que je cherchais depuis si longtemps ?
    Une nouvelle fois, j’examinai les sceaux, à la recherche d’un indice. En vain. Si j’avais su que, quelques centimètres plus bas, se trouvait une impression claire et distincte du sceau de Toutankhamon, j’aurais fait dégager la porte immédiatement et me serais épargné près de trois semaines d’incertitude. Mais il était tard, la nuit commençait à tomber. À contrecœur, je rebouchai le trou que je venais de percer, remblayai l’excavation pour la protéger durant la nuit, choisis le plus honnête de mes ouvriers – qui étaient tous aussi exaltés que moi – pour monter la garde devant la tombe, et rentrai chez moi à la lumière de la lune.
    Naturellement, mon plus vif désir était d’aller de l’avant pour déterminer toute l’étendue de cette découverte. Mais lord Carnarvon était en Angleterre et il me fallait retarder les choses jusqu’à son arrivée. Le matin du 6 novembre, je lui envoyai le télégramme suivant : « Merveilleuse découverte dans la Vallée. Tombe superbe avec sceaux intacts. Attends votre arrivée pour ouvrir. Félicitations. »
    Avant tout, il fallait s’occuper de protéger l’entrée. On remblaya l’escalier jusqu’au niveau du sol et on roula devant les plus gros blocs de pierre qui composaient les maisons des ouvriers. Quarante-huit heures exactement après avoir découvert la première marche, tout était fait. C’était comme si la tombe n’avait jamais existé ; j’aurais pu croire que j’avais rêvé.
    Je fus bientôt rassuré sur ce point. Les nouvelles vont vite en Égypte et, deux jours après la découverte, félicitations, questions et offres d’aide me parvinrent de tous côtés. Je me rendais bien compte que je ne pouvais entreprendre seul ce travail et je télégraphiai à Callender, qui m’avait déjà assisté plusieurs fois, pour lui demander de venir me rejoindre sans délai. À mon grand soulagement, il fut là le lendemain. Le 8, je reçus deux

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