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La fabuleuse découverte de le tombe de Toutankhamon

La fabuleuse découverte de le tombe de Toutankhamon

Titel: La fabuleuse découverte de le tombe de Toutankhamon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Howard Carter
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avait ouvert la tombe, et nous étions de plus en plus méfiants. À la nuit, nous avions déblayé une bonne partie du couloir, mais rien ne nous indiquait l’existence d’une seconde porte ou d’une chambre funéraire.
    Le 26 novembre devait être le plus beau jour de ma vie. Pendant toute la matinée, le travail de déblayage se poursuivit, lentement, en raison des objets délicats qui se trouvaient mêlés aux débris. Puis, au milieu de l’après-midi, à dix mètres de la première porte, on en mit au jour une seconde, scellée elle aussi, réplique presque parfaite de la première. Les sceaux, moins nets, étaient pourtant reconnaissables. C’étaient ceux de Toutankhamon et de la nécropole royale. Là encore, des marques sur le plâtre indiquaient que la porte avait été ouverte. Nous étions alors fermement convaincus que c’était bien une cachette que nous étions sur le point d’ouvrir. La disposition de l’escalier, du couloir et des portes rappelait celle où Davis avait trouvé le matériel d’Akhénaton et de Tiyi, non loin de nos propres fouilles. Le fait que les sceaux de Toutankhamon apparaissaient ici encore confirmait nos hypothèses. Nous allions bientôt en avoir le cœur net.
    Lentement, désespérément lentement, le reste des gravats qui encombraient la partie inférieur de la porte fut déblayé. L’instant décisif était arrivé. Les mains tremblantes, je pratiquai une petite ouverture dans le coin supérieur gauche. J’y introduisis une tige de fer qui ne rencontra que le vide. Puis je plaçai une bougie devant l’ouverture, pour m’assurer qu’il n’y avait pas d’émanations dangereuses, élargis le trou – et regardai. Anxieux, lord Carnarvon, lady Evelyn et Callender se tenaient près de moi.
    D’abord, je ne vis rien ; l’air chaud qui s’échappait de la chambre faisait clignoter la flamme de la bougie. Puis, à mesure que mes yeux s’accoutumaient à l’obscurité, des formes se dessinèrent lentement : d’étranges animaux, des statues, et partout le scintillement de l’or. Pendant quelques secondes – qui durent sembler une éternité à mes compagnons – je restai muet de stupeur. Et, lorsque lord Carnarvon demanda enfin : « Vous voyez quelque chose ? », je ne pus que répondre : « Oui, des merveilles ! » Alors, j’élargis encore l’ouverture pour que nous puissions voir tous les deux.

6
EXAMEN PRÉLIMINAIRE
    Tous les fouilleurs connaissent ce sentiment de respect – presque de gêne – qu’on éprouve lorsqu’on pénètre dans une chambre fermée par des mains pieuses des siècles auparavant. Un instant, le temps s’abolit. Trois mille, quatre mille ans peut-être, se sont écoulés depuis qu’un pied a foulé pour la dernière fois ce sol. Et pourtant, à mesure qu’on note les traces de vie autour de soi – le bol à moitié rempli de mortier, la lampe noircie, l’empreinte de doigts sur une surface récemment peinte, la guirlande d’adieu posée sur le seuil –, on a l’impression que c’était hier. L’air qu’on respire, le même depuis des millénaires, on le partage avec ceux qui déposèrent la momie dans sa sépulture. Et chacun de ces petits détails vivants accroît votre sentiment de vous comporter en intrus.
    Telle est bien la première impression. Mais, bientôt, d’autres vous assaillent, puissantes et rapides – la joie de la découverte, l’impulsion, presque irrésistible, de briser les scellés pour ouvrir les boîtes, la pensée qu’on est sur le point d’ajouter une page à l’histoire de l’humanité ou de résoudre un problème jusque-là insoluble, l’espoir insensé aussi, du chercheur de trésors. Ces pensées me traversèrent-elles vraiment l’esprit à ce moment-là, ou me sont-elles venues depuis ? Je ne saurais le dire.
    Jamais, sans doute, dans toute l’histoire de l’archéologie égyptienne, il n’a été donné à quiconque de contempler un spectacle aussi étonnant. Les photographies qui ont été publiées par la suite furent prises après qu’on eut ouvert la tombe et installé l’électricité. Il faut imaginer comment les objets nous apparurent, à la lumière de notre lampe – première lueur à percer l’obscurité de l’hypogée depuis trois mille ans. L’effet était inouï, bouleversant. Je crois que nous n’avions jamais vraiment formulé en termes exacts ce que nous nous attendions à voir. En tout cas, nous n’avions certainement jamais rêvé

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