La fabuleuse découverte de le tombe de Toutankhamon
pareille chose : toute une salle remplie d’objets dont certains nous étaient familiers, d’autres inconnus, empilés les uns sur les autres avec une profusion apparemment inépuisable.
Graduellement, la scène se fit plus nette, et nous commençâmes à distinguer quelques objets. D’abord, juste en face de nous (nous avions enregistré leur présence dès le début sans vraiment y croire), se trouvaient trois grands lits funéraires dorés, dont les montants sculptés figuraient des animaux monstrueux, au corps curieusement étiré, mais dont les têtes étaient d’un réalisme étonnant. N’importe où, ils auraient été inquiétants, mais tels qu’ils nous apparaissaient ici, brillant de tout leur or sous la lumière de notre torche, leurs têtes projetant des ombres grotesques sur les murs, ils devenaient terrifiants. Puis, sur la droite, deux statues attirèrent notre attention. Deux statues du roi, en bois, grandeur nature, se faisant face telles des sentinelles, habillées d’un pagne et de sandales d’or, armées d’une massue et d’une longue canne, portant au front le cobra sacré.
Et partout, et toujours, empilés les uns sur les autres, par centaines, des coffres peints et délicatement incrustés, des vases d’albâtre aux décors ajourés, d’étranges coffres noirs, la porte de l’un laissant échapper un gros serpent doré, des bouquets de fleurs et de feuilles, des lits, des chaises magnifiquement sculptées, un trône en or, de curieuses boîtes oblongues, des cannes de toutes tailles. Sur le seuil de la chambre, nous aperçûmes une magnifique coupe d’albâtre translucide en forme de lotus. À gauche, une pile confuse de chars démontés, étincelants d’or et de pierres incrustées. Et, derrière, nous épiant, une autre statue du roi.
Je ne crois pas que nous ayons remarqué tout cela sur l’instant. Nous étions beaucoup trop émus pour tout enregistrer avec précision. Mais, brutalement, une constatation s’imposa à nous : il n’y avait ni sarcophage ni momie ! C’était donc bien une cachette, comme nous le supposions. Nous examinâmes à nouveau la chambre pour bien nous en assurer. C’est alors seulement que nous remarquâmes qu’entre les deux sentinelles noires se dessinait une autre porte scellée. Peu à peu, l’explication se fit jour dans notre esprit. Nous n’étions qu’au seuil de notre découverte. La salle où nous nous trouvions n’était qu’une antichambre. Derrière cette nouvelle porte, il y avait certainement une autre chambre, plusieurs peut-être. Et dans l’une d’entre elles, sans l’ombre d’un doute, devait reposer le pharaon dans toute sa magnificence funéraire.
Nous en avions assez vu pour l’instant. Après avoir rebouché le trou, nous refermâmes la grille de bois qu’on avait placée sur la première porte, laissâmes notre équipe d’ouvriers pour surveiller la tombe et nous rentrâmes chez nous à dos d’âne, silencieux et comme assommés.
En comparant nos impressions dans la soirée, nous fûmes surpris de voir à quel point elles différaient. Chacun avait remarqué des objets qui avaient échappé aux autres. Naturellement, c’était la porte scellée entre les statues qui nous intriguait le plus et nous rêvâmes jusqu’à une heure avancée de la nuit à ce qui pouvait nous attendre de l’autre côté. Une seule chambre contenant le sarcophage du roi ? Mais pourquoi une seule chambre ? Pourquoi pas une succession de couloirs et de salles, conduisant, dans le plus pur style de la Vallée, au tabernacle le plus sacré – la chambre funéraire ? Pourtant, d’après son plan, cette tombe ne devait ressembler à aucune autre. Des visions de chambres en enfilade, abritant chacune des trésors comparables à ceux que nous venions de voir, traversèrent nos esprits. De nouvelles questions surgissaient sans cesse. Les pilleurs avaient-ils réussi à ouvrir la troisième porte ? Elle nous avait paru intacte, mais nous ne l’avions pas examinée de près. Et s’ils y avaient réussi, quelles chances gardions-nous de trouver la momie intacte ? Aucun de nous n’a beaucoup dormi cette nuit-là.
Le lendemain matin, 27 novembre, nous arrivâmes de bonne heure sur le terrain. Il y avait beaucoup à faire. Nous devions, avant tout, installer un meilleur système d’éclairage. Callender se chargea de poser les fils qui nous relieraient au générateur principal de la Vallée. Pendant ce temps, nous relevâmes
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