La fabuleuse découverte de le tombe de Toutankhamon
Caire pour y chercher le matériel nécessaire. Mon premier souci concernait la grille en fer, et je la commandai dès le matin de mon arrivée, en me faisant promettre qu’elle serait livrée dans les six jours. Les autres achats me prirent plus de temps. J’achetai du matériel photographique, des produits chimiques, une automobile, des caisses de toutes dimensions, trente-deux balles de calicot, près de deux kilomètres d’ouate et autant de bandes chirurgicales, dont j’étais bien décidé à ne pas manquer.
Au Caire, j’eus le temps de souffler un peu et il m’apparut plus clairement encore que nous avions besoin d’aide. Et ceci, sur une grande échelle, si nous voulions que le travail soit fait correctement. Le plus urgent était de trouver un photographe, puisqu’on ne pouvait rien entreprendre tant que les objets n’avaient pas été photographiés sur place. Un jour ou deux après mon arrivée au Caire, j’avais reçu un télégramme de félicitations de M. Lythgoe, le conservateur du département des Antiquités égyptiennes du Metropolitan Muséum of Art de New York, qui possédait une concession à Thèbes, non loin de la nôtre. Dans ma réponse, je lui demandai assez timidement s’il serait possible de s’assurer les services de son photographe, M. Harry Burton. Je tiens à citer ici le télégramme qui me parvint aussitôt : « Ravi de pouvoir vous aider. N’hésitez pas à contacter Burton ou tout autre membre de notre équipe. »
Cette offre fut, par la suite, généreusement confirmée par les Trustees et le directeur du Metropolitan Museum. À mon retour à Louxor, je m’arrangeai avec mon ami M. Winlock, le directeur des fouilles américaines, qui devait être le premier à souffrir de ces dispositions, non seulement pour que M. Burton vienne nous aider, mais aussi pour que MM. Hall et Hauser, les dessinateurs de leur expédition, se chargent du plan de l’antichambre et de son contenu. Un autre membre de l’équipe de New York, M. Mace, directeur des fouilles sur le site de Licht, était également disponible et, sur la suggestion de M. Lythgoe, il nous proposa ses services. C’est ainsi que quatre membres de l’équipe de New York furent partiellement ou intégralement associés au travail de la saison. Sans cette aide généreuse, nous n’aurions pu mener à bien l’immense tâche qui nous attendait.
J’eus une autre chance. M. Lucas, le directeur du laboratoire de chimie du gouvernement égyptien, venait de prendre trois mois de congé avant de se retirer définitivement de la vie active. Il m’offrit obligeamment de mettre ses connaissances à notre service. Je m’empressai naturellement d’accepter. En outre, le Dr Alan Gardiner se proposa pour s’occuper des textes que nous pourrions découvrir, et le Pr Breasted, au cours de quelques visites, déchiffra les cartouches.
Le 13 décembre, la grille de fer était prête et je rentrai à Louxor. Le 15, tous les paquets étaient arrivés. Le 16, la tombe était de nouveau ouverte et, le 17, la grille de fer posée à l’entrée de l’antichambre. Le vrai travail commença le 18. Burton prit les premières photos, Hall et Hauser dressèrent le premier plan. Deux jours plus tard, Lucas arriva et se livra aussitôt à quelques expériences sur plusieurs objets.
Le 22, à la suite de multiples pressions, permission fut donnée à la presse, aussi bien européenne que locale, de visiter la tombe, ainsi qu’à plusieurs notables de Louxor, déçus de ne pas avoir été invités à l’ouverture officielle. Nous avions dû alors limiter les invitations parce qu’il était difficile d’assurer la sécurité des objets dans un espace aussi restreint. Le 25, Mace était là et, deux jours plus tard, photographies et plans étant suffisamment avancés, on retira le premier objet.
7
L’ANTICHAMBRE
L’antichambre ne mesurait pas plus de huit mètres sur trois mètres soixante et nous devions nous déplacer avec circonspection. Bien qu’on eût ménagé une petite allée centrale, il suffisait en effet d’un faux pas ou d’un mouvement brusque pour infliger des dommages irréparables aux objets fragiles qui nous entouraient.
Sur le seuil que nous devions enjamber pour pénétrer dans la pièce se trouvait une magnifique coupe d’albâtre semi-transparent, aux anses en forme de lotus supportant des génies accroupis, symbole de l’éternité. À droite, en entrant, un grand vase cylindrique en albâtre ; puis
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