La fabuleuse découverte de le tombe de Toutankhamon
décor rishi, mais certains détails différaient. Le roi portait une perruque « Nemes » mais, au lieu des silhouettes protectrices d’Isis et de Nephtis, il était enveloppé des ailes de Nekhebet le vautour et de Bruto le serpent. La délicatesse et la supériorité de sa conception en faisaient un incomparable chef-d’œuvre.
Nous fûmes ensuite confrontés au difficile problème du démontage des châsses. De nouveau, nous étions pris au dépourvu. Le premier extérieur possédant des poignées, nous avions cru que le second en posséderait également. Mais ce n’était pas le cas. De plus, il était à la fois excessivement lourd et très fragile. Enfin il était si bien encastré à l’intérieur du premier cercueil qu’il était impossible de glisser entre eux ne fût-ce que le petit doigt. Il était donc évident qu’il faudrait le dégager complètement avant d’entreprendre quoi que ce soit. Le problème était d’y parvenir grâce à une technique présentant un minimum de risque pour les incrustations déjà endommagées par une humidité dont nous ne connaissions toujours pas l’origine. Seuls ceux qui ont eu l’occasion de manipuler des objets anciens aussi lourds et aussi fragiles, dans des conditions aussi délicates, peuvent comprendre à quel point l’incertitude et le poids des responsabilités peuvent, en de telles circonstances, être éprouvants pour les nerfs. De plus, dans ce cas précis, nous n’étions pas certains que le bois du cercueil ait été assez bien conservé pour supporter l’effort. Cependant, après avoir examiné le problème sous tous ses angles pendant deux jours, nous mîmes finalement au point une méthode.
Bien que l’espace entre le corps du cercueil extérieur et le second cercueil fût insuffisant pour nous permettre de retirer complètement les clous, il était possible de les tirer sur environ cinq millimètres, de telle sorte qu’on pût y fixer de solides fils de cuivre attachés eux-mêmes aux poulies et à l’armature. Ce qui fut fait. Ensuite de solides œillets métalliques furent enfoncés dans l’épaisseur de l’arête supérieure du corps du cercueil extérieur, de telle sorte qu’il serait possible de le dégager au moyen de cordes actionnées par des poulies.
Le lendemain, après ces préparatifs, nous pouvions donc passer à l’étape suivante. C’était le moment le plus important de toute l’exploration du tombeau. Procédant à l’inverse de ce qui aurait pu sembler être l’ordre logique des choses, au lieu de soulever le second cercueil, nous abaissâmes le cercueil extérieur. Nous procédions ainsi d’abord parce que la pièce était basse de plafond. D’autre part, la charge restant immobile, les clous vétustés risquaient moins de céder à des tensions inutiles. L’opération terminée, le corps du cercueil extérieur fut redescendu dans le sarcophage et le second cercueil resta un instant suspendu par dix solides fils de cuivre. On glissa ensuite un support de bois assez large pour obstruer complètement l’ouverture du sarcophage. Le second cercueil, reposant sur une base solide, devenait accessible. Quand on eut détaché les fixations et retiré le matériel de levage, M. Burton fit ses clichés et nous pûmes entreprendre de soulever le couvercle.
La surface étant en mauvais état, il fallait autant que possible éviter de la toucher. C’est pourquoi, afin de soulever le couvercle sans le détériorer, des œillets de métal furent enfoncés aux quatre coins, là où apparemment ils causeraient le moins de dégâts. On relia ces œillets au treuil, on retira les clous d’argent et on souleva le couvercle.
Au début, il eut tendance à coller, puis lentement il quitta son emplacement. Quand il fut assez haut pour permettre d’entrevoir le contenu du cercueil, on le posa sur une plaque de bois préparée à cet effet.
C’est alors que nous découvrîmes le troisième cercueil. Il était de même forme que les autres, mais sa décoration était cette fois dissimulée sous un linceul rougeâtre. Le visage, d’or bruni, était nu. Sur le cou et la poitrine, il y avait une collerette de grains et de fleurs cousue sur un support de papyrus et, posé exactement sur la perruque Nemes, se trouvait un napperon de lin.
Les photos prises, je retirai la collerette et la pièce de tissu. Nous fûmes alors émerveillés. Long de un mètre quatre-vingt-cinq, ce troisième cercueil était en or massif. Le
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