La fabuleuse découverte de le tombe de Toutankhamon
bois doré de type rishi {13} était long de deux mètres vingt. Il était de forme anthropoïde, avec une perruque « Khat ». Le visage et les mains étaient couverts d’une couche d’or plus épaisse.
Après l’avoir soigneusement examiné, nous conclûmes que les poignées d’argent, deux de chaque côté, étaient en assez bon état pour supporter encore le poids du couvercle. On pouvait donc les utiliser sans inquiétude pour le soulever. Le couvercle était lui-même fixé au cercueil par dix languettes d’argent massif s’emboîtant dans des trous creusés dans l’épaisseur du cercueil, à raison de quatre de chaque côté, une à la tête et une aux pieds, maintenues par de gros clous d’argent à tête d’or. Mais pourrions-nous retirer ces clous sans entamer le cercueil ? Comme il occupait presque tout l’intérieur du sarcophage, ne laissant que très peu d’espace, en particulier à la tête et aux pieds, l’opération ne serait sûrement pas aisée. Nous réussîmes cependant à les extraire tous, à l’exception de celui qui se trouvait à la tête, faute de place pour le retirer complètement. Il fallut donc le scier.
On installa ensuite le treuil destiné à soulever le couvercle. Ce treuil était composé de deux blocs de trois poulies avec frein automatique fixés à une armature verticale. Les poulies, elles, se trouvaient exactement au-dessus du milieu du couvercle, à la hauteur de chaque paire de poignées. On les fixa donc au treuil à l’aide de courroies, en s’assurant bien que le couvercle ne vienne pas heurter les parois du sarcophage au cours de l’opération.
Malgré ces précautions, ce fut un instant d’émotion et d’anxiété extrêmes que celui où on souleva le couvercle. Il vint sans difficulté, démasquant le second cercueil recouvert d’une fine toile de lin noircie et décomposée. Sur ce suaire étaient répandues des guirlandes de feuilles d’olivier et de saule, de pétales de lotus bleu et de bleuets et, à l’emplacement du front, une petit couronne de même composition. En dessous, on pouvait apercevoir une décoration à base de morceaux de verre multicolores, incrustés dans les dorures du cercueil.
Jusque-là, nos progrès avaient été très satisfaisants, et pourtant certains indices n’étaient guère encourageants. En effet, le second cercueil qui paraissait une œuvre de toute beauté portait des traces d’humidité et, par endroits, les incrustations semblaient prêtes à se détacher. C’était tout à fait déconcertant, car cela donnait à penser qu’il y avait une source d’humidité à l’intérieur même du cercueil. Si tel était bien le cas, la momie royale ne serait pas aussi bien conservée que nous l’avions espéré.
Le 15 octobre, M. Burton arriva et, tôt dans la matinée du 17, il photographia le suaire et les guirlandes couvrant le second cercueil qu’il reposait toujours à l’intérieur du premier dans le sarcophage.
Les prises de vues terminées, il nous fallut réfléchir au meilleur moyen de sortir ce second cercueil et le corps du premier. La profondeur du sarcophage augmentant la difficulté, il fut bientôt évident qu’il fallait procéder de concert : le cercueil et le corps, ne pouvant manifestement pas être manipulés, devraient être extraits ensemble. Grâce aux poulies, nous y parvînmes comme précédemment, sans trop de difficultés.
Malgré leur poids, beaucoup plus important que nous ne l’avions imaginé, nous hissâmes les cercueils au-dessus du sommet du sarcophage, après avoir pris soin de glisser sous eux des planches de bois. Comme la pièce était petite et basse de plafond, la tâche ne fut pas facile, d’autant qu’il fallait éviter d’endommager les dorures très fragiles de l’extérieur du sarcophage.
Tout ayant été minutieusement examiné et photographié, je pus enfin retirer les guirlandes et rouler le suaire. Alors, devant nos yeux émerveillés, apparut la plus belle pièce d’art funéraire antique qu’il nous fut jamais permis de contempler : sa conception et la délicatesse de ses lignes étaient si admirables que, même posée sur des tréteaux modernes, elle conservait une majesté infinie.
Le second cercueil, long de deux mètres, était couvert d’une épaisse couche d’or avec des incrustations de verre opaque imitant le jaspe rouge, le lapis-lazuli et la turquoise. Très semblable au premier, il symbolisait Osiris. Il était lui aussi de
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