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La Fausta

Titel: La Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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attachait l’infortuné.
    — Bussi-Leclerc ! exclama Maurevert.
    — Feu ! Feu sur ces démons ! hurla Guise.
    Cent arquebuses partirent à la fois ; la pétarade se continua quelques minutes au risque d’atteindre les deux malheureux accrochés chacun à son aile de moulin ! Et lorsque l’opaque fumée se fut dissipée, on vit Pardaillan qui, sur la dernière marche de l’échelle, saluait d’un large coup de chapeau, puis rentrait dans le moulin et rejetait l’échelle à terre d’un coup de talon… Au même instant, les ailes du moulin se mirent à tourner !…
    — A moi ! vociférait Maineville épouvanté de se sentir entraîné dans cette ronde exorbitante dans les airs.
    — Au secours ! rugissait Bussi-Leclerc.
    Les deux malheureux tantôt en haut, tantôt en bas, tantôt la tête au ciel, tantôt renversée vers le sol, suivaient l’orbite implacable tracée par les ailes du moulin, haletants, frénétiques de terreur, entraînés dans une sorte de rêve fantastique !…
    — En avant ! En avant ! hurla Guise fou furieux de rage devant l’extravagant spectacle de ses deux meilleurs serviteurs cloués à cet étrange pilori qui tourbillonnait dans l’air.
    Une violente décharge partit du moulin. C’étaient les dix ou douze arquebuses de Pardaillan qui faisaient feu. Mais l’élan était donné… moins de deux minutes plus tard, au milieu d’effroyables hurlements, le logis du meunier était envahi… Pardaillan, Charles et Picouic déchargèrent les pistolets… Maintenant, autour du moulin, une foule énorme grouillait.
    — A moi ! à moi ! râlaient Maineville et Bussi, entraînés toujours dans la ronde infernale des ailes du moulin.
    — Tue ! tue ! vociféraient les arquebusiers, les bourgeois et les archers mêlés dans une cohue terrible dans le logis du meunier.
    Et la stupeur tournait au délire. Dans ce logis, il n’y avait personne ! L’escalier qui conduisait au moulin fut aperçu. En un instant, vingt, cinquante, cent hommes d’armes se ruèrent et atteignirent l’étage supérieur du moulin.
    Personne !…
    Les trois assiégés étaient descendus à l’étage inférieur, Picouic armé des deux derniers pistolets, Pardaillan et Charles l’épée à la main. Autour d’eux, au-dessus d’eux, c’était le déchaînement d’un effroyable tumulte fait de mille jurons, des cris frénétiques, des hurlements de ces gens qui croyaient donner l’assaut à toute une petite armée solidement installée dans une forteresse, et ne trouvaient personne, rien !… et se heurtaient, se blessaient, s’injuriaient les uns les autres.
    Pardaillan, parvenu tout en bas, souleva deux ou trois planches de cône sur lequel était bâti le moulin, et montra le chemin à ses deux compagnons qui s’y glissèrent… C’était le dernier refuge !… Il allait falloir mourir là, en vendant sa vie le plus chèrement !… Pardaillan, le dernier, se glissa dans le trou, et rajusta les planches tant bien que mal au-dessus de sa tête.
    Maintenant, ils étaient sur le sol même. Les envahisseurs hésitaient à descendre à l’étage inférieur du moulin. On les entendait qui criaient :
    — Attention ! Il doit y avoir là une mine qui va sauter !…
    Enfin, l’un d’eux ayant regardé, et n’ayant vu personne, une bande se précipita et se trouva sur le plancher que les trois assiégés venaient de quitter !… C’était la fin !… On allait découvrir dans un instant l’étroit passage par lequel ils s’étaient faufilés, et on allait ou les tuer à coups d’arquebuses, ou les prendre comme des tigres au gîte…
    Ce fut à ce moment terrible que Picouic sentit le sol vaciller sous ses pieds comme s’il eût tremblé… Il se baissa, tâta de ses mains dans l’obscurité. Et il sentit que ses mains touchaient une dalle, et que cette dalle basculait comme si, par-dessous de l’intérieur du sol, on l’eût poussée !… Picouic jeta un cri… En un instant, Pardaillan et Charles comprirent ce qui se passait, et tous trois appuyèrent de toutes leurs forces sur la dalle qui allait livrer passage aux assaillants !…
    Et comme ils étaient à genoux, haletants, pesant sur la dalle, une voix creuse, lugubre, lointaine, leur parvint. Et cette voix disait :
    — Ah ! les lâches ! Ils me bouchent la sortie ! Attendez que je vous extermine tous !…
    — Croasse ! hurla Picouic. C’est Croasse !…
    En une seconde, la dalle arrachée, soulevée par les

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