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La Fausta

Titel: La Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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haussement des épaules et murmura :
    — Nous ne fuirons pas… Nous mourrons ici…
    A ce moment, et comme pour confirmer cette certitude qu’exprimait le cardinal d’une voix morne, un volet se rabattit violemment de l’extérieur et mura la fenêtre… C’était un volet de fer de trois pouces d’épaisseur, et il eût fallu un mois de travail à Claude pour l’arracher, après avoir descellé les barreaux. Claude, hagard se rua sur la porte. Mais derrière cette porte en chêne, il entendit qu’à ce moment on en fermait une autre plus lourde, plus épaisse, à en juger par le bruit sourd et le ferraillement des verrous extérieurs.
    Claude jeta un rugissement. Tout à l’heure, il avait soif. Maintenant, sa gorge brûlait. Sa poitrine était en feu. Il se sentait devenir fou. Il chercha sa dague à sa ceinture pour en finir d’un coup, et il vit qu’on la lui avait enlevée. Le cardinal était désarmé comme lui. Alors la réalité, ce que Farnèse avait appelé une réalité sinistre, lui apparut dans son horreur : toute fuite était impossible ; ils étaient murés vivants dans un tombeau, et ils allaient y mourir lentement dans les affres de cette agonie effroyable entre toutes.
    Il regarda Farnèse…
    Le cardinal était assis dans un fauteuil, immobile, les yeux fermés, et sa silhouette à demi effacée dans la pénombre lui apparut comme une chose déjà morte, ou qui entrait dans la nuit de la mort. Alors Claude, les cheveux hérissés en proie au vertige de l’épouvante, recula jusque dans un angle de ce tombeau, s’y accula, et farouche, haletant de la soif qui le brûlait, il se mit à calculer combien d’heures il avait à vivre !…
    q

Chapitre 39 LE MARIAGE DE VIOLETTA
    E ntraînés par l’action, nous avons dû suivre la marche apparente des événements et accompagner le cardinal et le bourreau jusqu’à la porte de leur prison. Nous avons donc laissé le chevalier de Pardaillan à l’auberge de la
Devinière
où il est assiégé, et d’autre part, Charles d’Angoulême dans l’hôtel de la rue des Barrés où il attend l’arrivée du père de Violetta. Rue des Barrés et rue Saint-Denis devaient s’accomplir des faits et gestes également intéressants pour la suite de ce récit.
    Pour l’instant, revenant de quelques heures en arrière, c’est-à-dire au moment même où Claude fut arrêté dans le logis de la Grève, nous suivrons l’espion qui, depuis la rue des Barrés, s’était attaché aux pas de l’ancien bourreau.
    Lorsque Claude eut été solidement lié et mis dans l’impossibilité de faire un seul mouvement, cet homme, cet espion sortit du logis, s’élança rapidement vers le palais de Fausta, et ayant été aussitôt introduit auprès d’elle, lui rendit compte de l’arrestation.
    Fausta tenait donc en son pouvoir à la fois Farnèse et Claude — les deux pères de Violetta, l’un père naturel qui avait un intérêt d’amour à sauver la jeune fille, l’autre père adoptif, qui était capable d’accomplir des prodiges d’affectation paternelle.
    Si elle fut satisfaite ou non de ce double résultat, de la rapidité, de la précision avec lesquelles ses ordres s’étaient accomplis, elle n’en laissa rien paraître. Tenir Claude et Farnèse, c’était bien. Mais ce que voulait surtout Fausta, c’était reprendre Violetta… Elle interrogea donc l’espion avec cette lucidité, cette netteté de questions qui faisaient d’elle le plus redoutable des juges instructeurs.
    De l’ensemble des réponses de l’espion, et bien que celui-ci n’eût rien vu que Claude, il résulta dans l’esprit de Fausta que Violetta se trouvait dans l’hôtel de la rue des Barrés. Fausta, d’un geste, renvoya alors l’espion et se mit à réfléchir, comme elle savait réfléchir, c’est-à-dire en mettant un ordre mathématique dans ses pensées. Tout d’abord, elle élimina Claude et Farnèse de ses préoccupations en réglant leur sort. Ayant frappé sur sa table avec son marteau d’argent, elle dit :
    — Qu’on introduise le cardinal Rovenni…
    Quelques instants plus tard, le cardinal entrait et se prosternait devant Fausta.
    — Vous arrivez de Rome ? demanda-t-elle sans autre préambule.
    — Oui, Sainteté, répondit Rovenni. Arrivé ce matin avec les douze évêques et les cinq cardinaux désignés, nous sommes tous là depuis deux heures.
    — Quelles nouvelles de Rome ?
    — Sixte est en France…
    — Je sais.
    — Il a voulu

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