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La Fausta

Titel: La Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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comme une trahison — sans importance si le duc gardait le secret, mais qui les mettait en vilaine posture si Maurevert voyait le Balafré.
    — Monseigneur, dit Bussi-Leclerc avec une certaine hésitation, nous avons promis à Maurevert de ne rien dire à personne, et surtout à vous…
    — Soyez tranquilles… je m’arrangerai de façon à tout voir sans être vu. En route, messieurs…
    Rassurés par cette parole du maître, Maineville et Leclerc, lesquels, d’ailleurs, n’étaient pas gens à longtemps s’embarrasser de scrupules, suivirent le duc de Guise qui, sans autre escorte, sortit de l’hôtel, enchanté de cette excursion nocturne et plus heureux encore de pouvoir échapper une heure à ses propres pensées.
    Les trois hommes arrivèrent rapidement à Saint-Paul. Bussi-Leclerc et Maineville pénétrèrent dans l’église, laissant le duc sous le portail, selon ce qu’ils avaient convenu en route. Le Balafré demeura immobile, caché dans la nuit du porche, ému, malgré lui, d’il ne savait quelle angoisse.
    Des ombres passèrent près de lui ; des gens qui, silencieusement, pénétrèrent dans l’église ; puis un carrosse vint s’arrêter devant le portail même, sans faire de bruit ; puis, plus loin, il sembla à Guise qu’une litière stationnait…
    « Que signifie tout cela ? songea le duc. Est-ce que je serais tombé sur quelque bon complot ?… Hum !… Maurevert est une louche physionomie sur laquelle je n’ai jamais pu lire la vérité vraie… Cette histoire de mariage à minuit… cette instance à ne pas vouloir que je sois prévenu… ces gens qui viennent d’entrer en grand mystère… »
    Très brave sur un champ de bataille, dans le bruit, la fumée et l’ivresse du sang, Guise en pleine nuit, seul, regretta de s’être ainsi aventuré. Il toucha d’un geste rapide la cotte de mailles qu’il portait toujours sous le pourpoint de velours. Puis la curiosité devint la plus forte, et il fit un pas pour entrer dans l’église. A ce moment, du fond de la nef, parvint jusqu’à lui une clameur de détresse ; puis, un bruit de lutte violente.
    — Ce n’était pas un complot, murmura Guise rassuré, c’était un meurtre, mais qui tue-t-on ?
    Il entra. Les cris, brefs et étouffés, les cliquetis d’armes remplissaient l’église. Là-bas vers le chœur, dans l’obscurité, s’agitait violemment un groupe d’ombres… puis, tout à coup, il vit qu’on entraînait quelqu’un, et toute la bande passa à trois pas de lui… Quelques instants plus tard, il entendit le carrosse qui s’élançait et comprit que le quelqu’un était emporté vers une destination inconnue.
    Un inexprimable étonnement s’empara alors de Guise. En effet, au moment où il croyait tout fini, il venait d’entendre encore un cri… un cri de femme… et portant les yeux vers le chœur, il voyait un prêtre qui officiait à l’autel, et, agenouillés, pareils à deux fiancés, un homme et une jeune fille vêtue de blanc… l’homme, l’époux, soutenait la jeune fille de son bras, et il sembla à Guise, de la place où il se trouvait, que cette fiancée se laissait aller avec abandon au bras de Maurevert… Car l’homme ne pouvait être que Maurevert.
    Une foule de pensées rapides se succédèrent dans l’esprit de Guise. L’étrangeté de cette scène, cet homme qu’on venait d’entraîner violemment, ce prêtre qui officiait dans l’église redevenue silencieuse, ces deux époux qui semblaient s’aimer si tendrement, ce mariage tenu si secret par Maurevert, tout cela surexcitait sa curiosité.
    Qui était celui qui venait d’être emporté par le carrosse ?… Un jaloux ?… Un rival ?… Qui était cette épousée qui, avec tant de tendre abandon, s’appuyait sur Maurevert ?…
    Tout à coup, le duc tressaillit et un frisson de terreur presque superstitieux l’agita. La cérémonie était terminée ; le prêtre ayant prononcé la formule d’union se retirait ; l’époux, Maurevert, se relevait. Et alors, Guise, debout, constata que l’épouse était évanouie, morte, peut-être ! Ce qu’il avait pris pour une attitude de tendresse n’était que l’attitude d’un corps qui ne se soutient plus. A ce moment, deux femmes sortaient de la sacristie. Une voix prononça :
    — Conduisez-la jusqu’à la litière, et qu’on m’attende.
    — La voix de Fausta ! murmura le duc avec un étonnement auquel commençait à se mêler de

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